vendredi 25 mars 2022

La Russie passe à une nouvelle phase de l'opération en Ukraine [SITREP #11]

Carte de la situation au 22 Mars 2022

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Le blog va donc évoluer, et je vous proposerai des articles complets, tels que celui-ci avec plus de texte et de fond, et j’espère que cela vous satisfera pleinement. Ils seront plus denses et fouillés mais ne seront plus quotidiens.

J’espère que vous comprendrez la situation et apprécierez la nouvelle formule. Je tiens à remercier les généreux donateurs qui, bien que peu nombreux (quelques dizaines sur environ environ 5000 lecteurs quotidiens) me permettent de continuer à faire vivre ce blog, sans eux, ce blog n'existerait plus depuis longtemps. Merci à vous tous, mes amis, et une mention spéciale à l'ami "Duguesclin" qui se reconnaîtra (un grand merci à toi!). 

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Il y a exactement un mois, dans la nuit du 24 février, l'histoire du monde a pris un tournant décisif - la Russie a lancé ce qu'elle nomme une "opération militaire spéciale en Ukraine". Quelles tactiques l'armée russe a-t-elle utilisées, quels types d'armes ont apporté la principale contribution à l'avancement de ses troupes et comment les événements vont-ils évoluer dans un proche avenir?

Le mois qui s'est écoulé depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine a coïncidé avec le regroupement des unités russes dans presque toutes les directions, qui bat son plein. De nouvelles unités arrivent dans les zones de concentration, la ligne de front se consolide et un contrôle opérationnel de la situation dans les zones clés est en cours d'établissement. Tout porte à croire que la première phase de l'opération touche à sa fin - et que bientôt nous verrons la seconde.

Comment l'état-major russe aborde-t-il cette étape ? Les résultats de ce mois-ci sont trop multiformes et interconnectés pour être réduits à un dénominateur commun. Cependant, certaines choses importantes doivent être soulignées.

Tout d'abord, l'armée russe a fait preuve d'un moral élevé et d'une cohérence au combat. Rapidement, la suprématie aérienne a été acquise, malgré le fait que l'armée de l'air et la défense aérienne ukrainiennes étaient en fait contrôlées et dirigées par des unités de l'OTAN depuis la Pologne. Atteindre la supériorité aérienne a certainement été l'une des victoires purement militaires les plus importantes, et ce n'est pas pour rien que la propagande de Kiev a exigé avec tant d'insistance que l'OTAN établisse une «zone d'exclusion aérienne».

Énorme explosion la nuit dernière près de Kiev. Probablement un dépôt de carburant

La plupart des objectifs initiaux ont semble-t-il été atteints et, dans certains secteurs du front, l'avance fut même plus rapide qu'on aurait pu l'imaginer. L'utilisation d'armes de précision à longue portée s'est avérée extrêmement précieuse pour les russes, et même d'une importance cruciale.

Les armes de haute précision à longue portée, en particulier les missiles Kalibr, se sont avérés la principale force de frappe russe. Sans l'utilisation de telles armes, les résultats purement militaires auraient probablement été beaucoup plus modestes.

Pour la première fois dans l'histoire, une arme hypersonique, le missile Kinzhal a été utilisé, et les occidentaux, par la voix de Joe Biden lui-même ont été obligés de reconnaître qu'il était "impossible à intercepter" .

L'utilisation des drones a été aussi un facteur décisif dans l'avancée russe.

Libération du Donbass

Presque tout le territoire de la RPL a été libéré, il ne reste plus que Severodonetsk et Lisichansk encore sous contrôle ukrainien. C'est plus difficile dans le secteur de la RPD en raison du fait que ce secteur représentait la majorité du contingent de 120 000 hommes des Forces armées ukrainiennes et des bataillons nationaux (la poche en bleu sur la carte). La majeure partie de l'armée ukrainienne et surtout le gros de l'artillerie lourde est située dans cet espace qui se rétrécit progressivement de Kurakhovo (à l'ouest de Donetsk) à Avdeyevka. 

Travail de combat d'un char T-72 NM de la RPD sur les positions des Forces ukrainiennes à Maryinka. Séquences vidéo de frappes prises depuis un drone. Arrivée à proximité et évitement d'impact. Mouvement au sol.

Tout ce secteur a été constamment renforcé pendant sept ans par les ukrainiens. Un affrontement frontal massif entre russes et ukrainiens dans cette zone me parait peu probable, il s'agit surtout d'un duel d'artillerie. Après le nettoyage de Verkhnetoretsky le 23 mars, les conditions préalables ont été créées par les russes pour créer un "chaudron" (poche ukrainienne encerclée) dans la région d'Avdeyevka, sans avoir besoin de recourir à un assaut direct sur cette zone très industrielle.

La prise de Marioupol n'est plus qu'une question de jours. Dès le début de l'opération russe, la prise de la localité de Volnovakha par un assaut direct des forces de la RPD a permis le blocage de Marioupol. 

La ville de Marioupol est d'une importance stratégique majeure pas seulement par sa superficie (l'usine d'Azovstal, où sont réfugiés les forces du sinistre régiment Azov, fait à elle seule près de 11 km2) mais surtout parce que la ville ouvrira une liaison directe entre le Donbass et la Crimée.

Hélicoptères Ukrainiens abandonnés à l'aéroport de Kherson.

Kharkov et Dniepropetrovsk

Dès que cette question sera réglée, des forces importantes seront libérées pour une nouvelle offensive au nord à partir des régions de Kherson et de Zaporozhye. Désormais, c'est sur ce secteur que les renforts arrivent. C'est ici que peut commencer "la deuxième phase de l'offensive", qui doit, d'une part, conduire à l'encerclement du groupement principal des Forces armées ukrainiennes proches de Donetsk, et d'autre part, avancer sur la rive gauche du Dniepr vers les grandes villes, dont Dniepropetrovsk.

Une forte pression s'exerce déjà sur les forces armées ukrainiennes. Bien qu'à certains moments, l'avancée russe paraisse lente en raison de la réticence de l'état major russe à prendre ouvertement d'assaut certains secteurs (par exemple, Ugledar presque complètement encerclé) afin d'éviter des pertes civiles.

L'exemple le plus significatif à cet égard se situe dans la région de Kharkov. Le commandement ukrainien y a déployé d'importantes forces afin de freiner l'avancée russe vers Izyum et Pavlograd, qui était censé fermer le chaudron encerclant les troupes proches de Donetsk. En conséquence, des unités des Forces armées ukrainiennes se sont retranchées à la périphérie d'Izyum et dans la ville de Chuguev, s'appuyant sur le soutien de l'artillerie, dont les Forces ukrainiennes disposent encore en quantité. Les russes auraient la possibilité de les écraser avec leur propre artillerie, mais s'abstiennent de le faire, certainement pour épargner au maximum les vies des malheureux civils pris au piège. En conséquence, les sièges autour de Chuguev et Kharkov se prolongent, ce qui ralenti l'avance russe sur Pavlodar.

Izyum totalement sous contrôle. La route nord-sud vers Dnepro (Ekaterinoslav) et Slaviansk-Kramatorsk est désormais ouverte. (Stratpol)

Près de Nikolaev, les troupes ukrainiennes qui s'y trouvaient, ont quitté la ville et pris position dans la banlieue. Elles sont pilonnées par des missiles Kalibr et Iskander. Les pertes dans les bataillons ukrainiens s'y chiffrent par centaines.

Malgré ces lourdes pertes, l'état-major ukrainien a donné l'ordre aux unités de "tenir coûte que coûte", de ne pas reculer de leurs positions, même si cela semble contraire au bon sens et à la pratique militaire traditionnelle. A l'heure actuelle, les unités ukrainiennes ne semblent pas avoir l'autorisation de se retirer sur une autre ligne de défense près de Donetsk, même après la chute de Maryinka, sans parler de leur résistance insensée à Marioupol). 

Qu'espère Zelensky ?

Le gouvernement de Zelensky semble persuadé qu'il lui faut tenir jusqu'au milieu de l'été. Peut-être quelqu'un a-t-il inspiré à Zelensky l'idée que d'ici juillet, un changement géopolitique inconnu devrait se produire et qu'une victoire inattendue surviendrait.

D'où toute l'hystérie patriotique, la propagande de guérilla et toutes les fariboles de la télé ukrainienne contrôlée par le pouvoir (toutes les autres chaines ont été supprimées) sur une victoire imminente. Une seule chose est certaine, c'est que la deuxième phase de l'opération russe peut commencer à n'importe quel moment et conduire à l'effondrement de tout le front dans la région de Donetsk, et ainsi provoquer la fin de toute résistance armée organisée dans la majeure partie de l'Ukraine.

Le ministère de la Défense ukrainien publie des captures d'écran du jeu vidéo "Arma3" en affirmant que ce sont des tirs de la défense aérienne à Kherson.

Ce fake a été lancé par la vice-ministre de la Défense ukrainienne Hanna Malyar.

Pour Kiev maintenant, la seule stratégie est semble-t-il de retarder les hostilités par tous les moyens. Et peu importe les pertes absurdes et inutiles au sein des forces armées ukrainiennes et des bataillons nationalistes, et peu importe la catastrophe humanitaire pour la population civile. L'essentiel est de tenir jusqu'en juillet.

Les soi-disant volontés de négociations de Zelensky sont à placer dans ce contexte. S'il y avait quelques espoirs au début, il est vite devenu clair que pour Kiev ce n'était qu'un moyen de faire traîner les choses. L'avancée des négociations dans les prochains jours ne peut être que le désarmement des bataillons nationalistes et de la défense territoriale et la reconnaissance des revendications politiques russes. Sinon, la défaite des troupes ukrainiennes se produira bien avant l'été.

Manifestation "géante" à Odessa pour soutenir l'armée ukrainienne 

Et après?

Très probablement, le début de la deuxième phase de l'opération russe dépendra de la situation militaire ukrainienne. Les forces armées ukrainiennes, en comptant les bataillons nationalistes (que les russes nomment souvent à juste titre "nazis") sont toujours une grande armée en termes de nombre. Probablement que les russes n'avaient initialement pas l'intention de les détruire en si grand nombre, mais ils n'avaient pas anticipé le choix par Kiev d'une stratégie suicidaire.

Soldats ukrainiens dans un reportage de la chaine allemande ZDF
(captures d'écran)

Or la situation à Marioupol (qui est plus un problème humanitaire que militaire) freine considérablement la préparation de la deuxième phase de l'opération russe, mais la situation va inévitablement changer dans un avenir proche.

Le développement d'une nouvelle offensive pour encercler les troupes ukrainiennes à la frontière du Donbass, contourner et/ou occuper Nikolaev est sans doute à prévoir.

Et ensuite, peut-être que de véritables négociations politiques commenceront.

BR. (Sources : Médias russes)

Les images de troupes ukrainiennes pratiquant des actes de torture sur des civils ukrainiens, souvent des actes racistes contre des tziganes accusés de "pillages" ou contre des hommes accusés d’être "pro-russes" et de refuser de se battre se sont multipliés sur les réseaux sociaux noircissant l'image du régime de Zelensky, le chouchou des élites oligarchiques occidentales et de leurs médias-menteurs.

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