jeudi 30 décembre 2010

Michel Delbos: «les raisons d'espérer»

Michel Delbos appuie ses dires sur des statistiques données par les démographes./Photo DDM.

Michel Delbos, avec beaucoup d'éloquence, a offert au public du Caveau de la Gare une conférence originale qui a battu en brèche les idées reçues et permis de s'interroger sur des certitudes qui s'effondrent. Michel Delbos explique que c'est le contenu d'un livre : « Le Rendez-vous des civilisations » d'Emmanuel Todd et Youssef Courbage (Seuil), qui l'a fortement interpellé. Il a acquis, après vérifications, la certitude de l'authenticité des dires des auteurs et c'est en toute objectivité, sans souci de convaincre, ni de faire preuve de militantisme, qu'il a voulu en pénétrant dans l'intimité des populations trouver des raisons d'espérer.

Ses propos illustrés par des graphiques s'appuient sur des statistiques données par les démographes. Des constats qui se vérifient dans le temps et dans l'espace, toutes les religions sont natalistes, toute baisse de la natalité présuppose un reflux des pratiques religieuses, alors que s'élève ou s'est élevé le taux d'alphabétisation. Ce taux d'alphabétisation marque « l'accession à un stade supérieur de conscience et développement ». Mais ces évolutions entraînent des crises socio-politiques profondes dont la violence augmente d'autant plus qu'est courte leur durée d'évolution. Après s'être penché sur les pays européens et avoir étudié l'évolution du taux de fécondité dans le monde musulman, il arrive à la conclusion que l'ensemble des pays du monde islamiste vivent une baisse de leur fécondité qui les amènera sur les traces des pays européens et de conclure avec les auteurs du livre que les populations du monde, de civilisations différentes, sont sur des trajectoires de convergence et que « la diversité des traditions ne sera plus perçue comme génératrice de conflits mais témoignera par un rendez-vous des civilisations de la richesse de l'histoire des hommes ». Une conférence riche d'humanisme et d'espoir.

La Dépêche

mercredi 22 décembre 2010

Rap News 6 - Wikileaks' Cablegate: the truth is out there



"L'affaire Wikileaks/Cablegate" présenté par le célèbre Robert Foster et son désormais légendaire sens du rythme. (sous-titres en Français)



Hillary Clinton en version originale. Aussi drôle que son imitation, le sens du rythme en moins.

samedi 18 décembre 2010

Le vrai bug de l'an 2000 est arrivé en 2010

Un très bon article de Fabrice Epelboin qui analyse assez finement les tenants et aboutissants du phénomène Wikileaks, démontrant son importance historique considérable, de part l'inéluctabilité de la révolution systémique qu'il engendre, la puissance phénoménale des forces déstructurantes qu'il ébranle et la totale incompétence des pouvoirs politico-médiatiques qui servent ces forces.
Wikileaks est bien la pre
mière révolution structurante de ce siècle, exploitant complètement le pouvoir du réseau. Comme le disait lui-même Julian Assange lors de sa récente interview à la BBC :" Ce n'est pas le début de la fin mais la fin du début."



Et si Wikileaks était une chance ?







Wikileaks est là pour durer


Tout comme il était difficile d’expliquer, hier, à des néophytes, qu’essayer d’arrêter le piratage de mp3 était techniquement une illusion, et que le plus efficace consistait à s’adapter à la situation, il est tout aussi complexe d’expliquer pourquoi Wikileaks ne s’arrêtera pas, et qu’il faudra faire avec.

C’est comme ça.

A partir du moment où une information est numérique, c’est comme ça.

Vous ne pouvez en contrôler parfaitement la circulation, il y a des fuites. C’est vrai avec un CD rippé en mp3 (une fuite de son circuit de distribution fermé initial), tout comme avec des documents militaires, copiés sur une clé USB ou un CD vierge.

Pire, plus vous cherchez à contrôler la circulation d’une information numérique, plus vous perturbez cette circulation et rendez le système inefficace et coûteux.

Ce que Wikileaks va faire subir aux militaires, aux Etats, demain aux banques et sans doute sous peu aux grandes multinationales, est de la même ampleur que ce que le P2P a fait subir à l’industrie de la musique.

Un bouleversement systémique, essentiellement dû à une force mystérieuse, dont les adeptes se comptent depuis longtemps par millions, qui semble vouloir que comme l’Homme, l’octet, lui aussi, aspire à être Libre.

Les petits ennuis financiers des maisons de disques, par rapport à ce qu’il se passe aujourd’hui, désormais, qui va s’en soucier ? Personne.

Mais ne vous y trompez pas, cette liberté revendiquée par ceux qui se sont battus contre Hadopi, résonne parfaitement avec celle que nous fait entrevoir Wikileaks, la liberté des octets. (...)
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E. Todd: « Cessons de nous agenouiller devant l’Allemagne »

Prendre la rigueur budgétaire allemande comme modèle, au prétexte de ne pas léguer à nos enfants la dette nationale, reviendrait à leur transmettre une société sans industrie, ce qui est bien pire. C'est l'analyse d'Emmanuel Todd, démographe.

Les performances économiques de l’Allemagne et sa rigueur budgétaire suscitent en ce moment beaucoup d’admiration. Faut-il donc la copier, comme le suggère aussi bien François Fillon que le mensuel Enjeux-les Echos ?
Emmanuel Todd : J’ai bien noté que l’Allemagne redevenait un modèle pour les élites françaises et même dans Marianne, si j’ai bien lu le dernier Bloc-notes de Jean-François Kahn. En fait, les récents gains à l’exportation de l’Allemagne se font au détriment des autres pays européens ; ils ne dureront pas dans les pays émergents. Par ailleurs, nous voyons réémerger une thématique datant du milieu des années 80, lorsque la politique du franc fort était censée contraindre la France à adopter une rigueur « à l’allemande ». Cette politique géniale a abouti à faire de la France un pays massivement désindustrialisé. En somme, on nous propose aujourd’hui de liquider la moitié encore épargnée de notre industrie, afin de faire de la France un pays de tourisme et de ruralité…

Pourquoi cette politique du franc fort n’a-t-elle pas fonctionné ?
E.T. : Les économistes et les politiques ont une vision abstraite et déshumanisée de l’économie, qu’ils ravalent à une série de tableaux. On pourrait ainsi transformer la France en une sorte d’Allemagne en déplaçant les chiffres d’une colonne à une autre. Or, d’un point de vue anthropologique, l’activité économique est celle d’un peuple, d’une nation, d’un groupe humain qui a certaines caractéristiques culturelles, psychologiques, mentales, des façons de vivre, d’aimer, de travailler… Personnellement, je crois que les structures familiales nous fournissent la matrice permettant d’éclairer les comportements des peuples. Concernant la France et l’Allemagne, ces structures familiales ne sont pas simplement différentes, elles s’opposent par leurs valeurs structurantes respectives. La famille française dominante était individualiste et égalitaire, encourageait l’autonomie des enfants et l’égalité entre eux, ce qui a fini par conduire à la devise « Liberté, égalité, fraternité ». A l’opposé de cette matrice, la paysannerie allemande combine l’héritier unique, en général l’aîné des garçons, l’inégalité entre les frères et une claire infériorité des femmes. Voilà pourquoi, au XXe siècle, l’Allemagne n’a pas brillé par son attachement à la liberté et à l’égalité. Elle a même manifesté lors des années 39-45, une préférence marquée pour le totalitarisme.

Mais le monde contemporain ne rogne-t-il pas ces particularismes ?
E.T. : Bien entendu, les systèmes familiaux anciens ont disparu. Mais on ne peut en déduire une convergence mentale et culturelle entre pays. Au contraire, la démographie illustre de façon spectaculaire le maintien de différences entre les deux pays. La fécondité allemande est de 1,3, tandis que celle de la France est de 2. En France, où le statut de la femme est plus élevé, on peut concilier carrière professionnelle et procréation, même si tout n’est pas parfait, loin de là, dans ce domaine. Il n’en va pas de même en Allemagne ou au Japon, où perdure la « culture patrilinéaire » (système familial qui privilégie la transmission par les mâles). La France fait plus d’enfants, probablement moins bien éduqués. Le principe égalitaire y a freiné l’émergence d’une formation professionnelle technique. Ici, nous devons admettre que les différences économiques entre les deux pays sont ancrées, à l’insu des économistes, des politiques et des journalistes, dans un socle anthropologique invisible.
Une bonne gestion économique d’un pays doit prendre en compte le taux de fécondité. Si l’on veut absolument imiter l’Allemagne, il faut supprimer le tiers des enfants nés en France. Ce qui serait dommage parce que cet indicateur de fécondité est justement la preuve que le modèle français est meilleur que le modèle allemand ! Tout simplement parce qu’avant de travailler une population doit exister… Ce n’est pas une plaisanterie : le parcours cauchemardesque des jeunes pour entrer dans la vie professionnelle témoigne d’une tentation réelle d’écraser la jeunesse. Les partisans de l’équilibre budgétaire affirment que nous léguons une dette à nos enfants. En fait, nous leur transmettons une société sans industrie, ce qui est bien pire.

Les différences économiques entre les deux pays sont ancrées dans un socle anthropologique invisible.

Pourquoi l’Allemagne reste-t-elle obsédée par son déficit alors que depuis 2000 sa croissance est plus faible que celle de la France ?
E.T. : Avec le Japon, l’Allemagne est le pays le plus vieux du monde, ce qui pèse sur l’évolution de sa démocratie. Toutes ces histoires d’inscription de l’équilibre budgétaire dans la Constitution sont les symptômes d’une société en voie de fossilisation. On sent qu’une fraction des élites aimerait que la France rejoigne l’Allemagne dans cette course mortifère au désendettement. La politique économique française traditionnelle incluait une certaine dose de laxisme intelligent et pragmatique, qui aboutissait en général à des dévaluations permettant de cumuler un abaissement indolore du coût du travail et une participation plus importante des riches grâce à la baisse de la valeur internationale de leurs avoirs. La dévaluation était efficace et égalitaire. Le franc fort puis l’euro ont privé la France de son mode de régulation naturelle et désarmé l’industrie française face à la concurrence allemande. Au fond, l’orthodoxie budgétariste impose aux nations une norme qui n’est plus de saison pour les individus. Il paraîtrait aujourd’hui incongru d’imposer des relations hétérosexuelles à un homosexuel ! Il règne donc en économie un système d’interdit préfreudien dans lequel la castration et le surmoi s’imposent…

Comment sortir de ce cauchemar européen ?
E.T. : Les caractères des nations sont radicalisés par le libre-échange qui oppose les nations et les cultures les unes aux autres. En réalité, il suffirait de créer un espace économique dans lequel les salaires seraient protégés et où la demande serait en augmentation pour que les différences entre Français et Allemands (mais aussi entre Italiens et Espagnols, Polonais et Portugais, etc.) cessent de conduire à des guerres économiques. En fait, l’exacerbation des différences nationales par le libre-échange conduit à l’explosion de l’euro. Or, nous pouvons sortir de cette crise par le haut, grâce à l’instauration d’un protectionnisme européen qui seul pourrait sauver la monnaie commune et qui pourrait bénéficier à l’industrie allemande.

Votre pronostic ?
E.T. : A 90 % hélas, nous allons à l’explosion de l’euro.

Propos recueillis par Philippe Cohen

Marianne2

Assange contre-attaque


Une hallucinante interview où un Julian Assange, apparemment frigorifié et simplement armé d'un mug de thé bien chaud répond à la journaliste de la BBC Kirsty Wark, qui insiste lourdement sur les accusations dont il est l'objet, allant même jusqu'à lui demander s'il ne souhaite pas s'excuser (!) auprès de ses soit-disant victimes. Assange lui répond que ni lui, ni ses avocats n'ont reçu le moindre début de preuves concernant les allégations dont il est l'objet de la part de la justice suédoise. Wark lui demande alors pourquoi, s'il est innocent, il ne "retourne pas en Suède" pour le prouver. Assange rétorque qu'il est resté cinq semaines en Suède après que les accusations contre lui soit portées et qu'il n'est venu en Grande-Bretagne (via l'Allemagne) qu'après avoir reçu l'autorisation de la justice suédoise de quitter le pays. Il clame haut et fort être victime d'une campagne de calomnie particulièrement réussie puisqu'une page sur dix mentionnant le mot "viol" sur Google fait désormais référence à lui.

mercredi 15 décembre 2010

Todd chez Taddei (la suite)


Ce soir, mercredi 15 décembre, Frédéric Taddei recevra à nouveau le démographe Emmanuel Todd pour une revue de presse de l'année 2010, lors de son émission "Ce soir ou jamais" sur France 3.

lundi 13 décembre 2010

Wikirebels : Un documentaire sur J. Assange et Wikileaks



Six mois passés avec Julian Assange, le premier documentaire sur l'organisation Wikileaks produit par la chaine TV suédoise SVT.

Note de Bertrand : Je pense que le titre aurait pu être : "In bed with Assange", mais, à mon avis cela aurait pu être mal interprété...
PS : A voir aussi, si ce n'est déjà fait, le documentaire d'ARTE (en français) réalisé par Paul Moreira et Luc Hermann diffusé en Novembre 2010 :

mercredi 8 décembre 2010

Assange accusé d'agression sexuelle

-Au viol! Au viol!

Copyright © Steve Bell 2010

Le fumeur de pétards, une cible politiquement rentable

Comme le dit Arnaud Aubron, la prohibition du cannabis est une affaire électoralement rentable pour les pouvoirs politiques et Sarkozy l'a bien compris, ses principaux adversaires aussi d'ailleurs. En outre, on peut rajouter qu'elle permet de conserver une relative paix sociale dans les quartiers dits "difficiles" grâce à l'économie parallèle qu'elle génère. Un troisième aspect, le plus inavouable sans doute, est la manne financière qu'elle représente pour une certaine élite bien sous tous rapports et insoupçonnable. Mais là, chut, taisons-nous car nous risquerions d'entrer en terrain glissant, voire même extrèmement dérapant...

Bref, on est pas près d'en voir la fin...


Le fumeur de pétards, une cible politiquement rentable

« Tolérer la consommation, c’est favoriser le travail des trafiquants », lançait en 2003 le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy aux Sénateurs l’auditionnant sur les dangers du cannabis. Et de tirer à boulets rouges sur la « complaisance » de la gauche en la matière. Un rapport du même Sénat dénonçait une « dépénalisation de fait », regrettant que:

« les simples consommateurs de produits stupéfiants, notamment de cannabis, sont de moins en moins souvent poursuivis. »

Politiquement porteur, ce discours sur le trop grand laxisme dont bénéficieraient les consommateurs de stupéfiants pourrait être mis à mal par l’étude du très officiel Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) publiée la semaine dernière qui montre au contraire que la « pénalisation de l’usage atteint des niveaux jamais égalés ».

137 000 personnes ont ainsi été interpellées pour usage simple de stupéfiants en 2009, dont 125 000 pour du cannabis. Elles étaient moins de 2000 il y a quarante ans. Mais surtout, les arrestations d’usagers augmentent deux fois plus vite que celles des trafiquants. Même constat du côté de la justice, les condamnations pour usage simple (13000 en 2008) augmentant plus vite que les autres. Seules les incarcérations restent stables (1360 usagers simples en 2008), les réponses pénales variant de plus en plus, du stage de sensibilisation à l’injonction thérapeutique en passant par les amendes.

Pourquoi ce regain d’intérêt pour les usagers alors que la consommation de cannabis stagne depuis dix ans? Parce qu’il est beaucoup plus simple de débusquer un fumeur de pétard que Pablo Escobar, et que, statistiquement, les deux sont équivalents. Comme le rappelle l’auteure de l’étude, Ivana Obradovic :

« Elucidées au moment même où elles sont constatées, les infractions d’ usage améliorent mécaniquement le taux d’ élucidation des unités de police. »

Rien de tel qu’un fumeur de pétard gardé à vue pour faire planer son commissaire et donner aux politiques un motif de satisfaction publique. Un thème d’autant plus porteur que, comme le montrait notre sondage du mois de septembre, deux-tiers des Français restent opposés à la dépénalisation des drogues douces.

Et la hausse des chiffres justifie à son tour la hausse des budgets. En 2003, selon un précédent rapport de l’OFDT, l’Etat a alloué 637 millions d’euros à la répression. Contre 36 à la prévention. Or, conclue la chercheuse de l’OFDT:

« Une comparaison entre les législations des pays européens montre qu’il est impossible de faire un lien entre répression et niveaux de consommation en population générale ».

Résultat, quarante ans après l’adoption de la loi de 1970, la France présente la double caractéristique d’être l’un des pays européens les plus répressifs et d’avoir l’une des jeunesses les plus friandes de cannabis.

Arnaud Aubron

Drogues News

mardi 7 décembre 2010

L'arrestation d'Assange : une opération de la CIA

Le "pot de miel" d'Assange

Julian Assange a été arrêté mardi matin par la police britannique, après s'être présenté de lui-même dans un commissariat londonien. Selon ses avocats, le fondateur de WikiLeaks s'est rendu "de son plein gré", afin de faire valoir son innocence.

Dans l'univers de l'espionnage, il y a toutes sortes de techniques. L'ami d'une cible peut être visé à des fins de chantage ou une agence peut connecter directement ses agents avec les cibles pour glaner des renseignements ou créer des situations compromettantes. Ce type d'activité est très courant dans l'univers clandestin de l'espionnage, qu'il soit de type militaire, diplomatique ou économique. Un des cas les plus célèbres est l'opération de la CIA dénommée "Midnight Climax".

L'opération "Midnight Climax" impliquait des maisons closes de San Francisco, dans lesquelles des prostituées payées par la CIA attiraient divers quidams dans des chambres bien spéciales où elles leur faisait prendre du LSD à leur insu. Des fonctionnaires de CIA cachés derrière des glaces sans tains observaient alors les effets de la drogue sur leurs victimes.

Non seulement la CIA testait ainsi des techniques de manipulation mentale, mais elle utilisait et raffinait l'art du chantage sexuel à visée politique. La pratique du recours au chantage sexuel est largement admise dans le monde de l'espionnage et on appelle avec un certain humour l'agent un "pot de miel" (honeypot). Ces techniques sont une source d'inspiration inépuisable pour les scénaristes de romans et films d'espionnage comme le savent bien les amateurs de films de James Bond.

Beaucoup de pays utilisent des pots de miel, y compris dans l'espionnage industriel. Par exemple, un document du MI5 récemment divulgué par le Times à propos des services de renseignements chinois disait ceci :

“‘China has occasionally attempted sexual entrapment to target senior British political figures. Two years ago an aide to Gordon Brown had his BlackBerry phone stolen after being picked up by a Chinese woman who had approached him in a Shanghai hotel disco… [They] have been known to exploit vulnerabilities such as sexual relationships and illegal activities to pressurise individuals to co-operate with them’…” (un conseiller de Gordon Brown se serait fait voler son Blackberry par une femme dans une discothèque de Shanghaï et les services chinois sont connus pour exploiter les failles de certains individus au niveau de leurs relations sexuelles ou de leurs activités illégales de manière à faire pression sur eux pour les inciter à collaborer)

Mais venons-en à Anna Ardin donc, qui, selon un article d'Israel Shamir et Paul Bennett publié par le site Counterpunch, aurait des liens avec la CIA. Elle est décrite comme une gauchiste/féministe radicale qui travaille sur les questions d'égalité des sexes à l'université d'Uppsala en Suède, et elle connaissait Julian Assange avant leur rencontre du 14 août. elle aurait contribué à l'organisation de la tournée d'Assange en Suède et à l'organisation de sa conférence à Stockholm dont elle aurait fait la promotion via son compte Twitter et son blog. Depuis, les tweets concernant la conférence ont été effacés et son blog a été fermé. Elle s'est vantée, toujours sur Twitter, après leur relation "d'être avec le gars le plus cool du monde" puis a vainement tenté d'effacer ces messages compromettant pour sa version des faits. Elle a, par ailleurs publié sur son blog un texte qui donne les grandes lignes de ce que doit être une vengeance après une rupture : "Comment saboter une relation sexuelle en sept étapes".

Mais qu'en est-il de ses connexions présumées avec la CIA ? Selon Counterpunch, apparemment Ardin est liée à travers un groupe anti-Castriste suédois à un certain Carlos Alberto Montaner, un homme ayant des liens notoire avec la CIA, ainsi que Luis Posada Carriles via le groupe féministe anti-Castriste "Las Damas de Blanco" ( groupe financé par le gouvernement américain). Carriles, incidemment, a été impliqué dans diverses affaires troubles allant de la Baie des Cochons à l'affaire Iran-contras et au bombardement en 1976 d'un avion de ligne cubain qui a tué 73 personnes.

Comme toujours dans le monde de l'espionnage, les connexions sont difficiles à prouver, mais toujours à prendre en considération. C'est un monde où une féministe de gauche peut être manipulée pour salir l'image de Julian Assange.
Comme le dit Israël Shamir : “For a smear that really sticks, you need to get it from an ex-apostle. An accusation by a Caiaphas does not impress. If you are targeting a leftist, hire leftists.” (si votre cible est un gauchiste, pour le discréditer vous devez utiliser des gauchistes)

L'espionnage est un palais des miroirs déformants où rien n'est jamais ce qu'il semble être.

lundi 6 décembre 2010

Ce que la Saga Wikileaks Nous enseigne

Julian Assange. (Photo: Robert Nickelsberg / Getty Images)
Par PAUL CRAIG ROBERTS La réaction à WikiLeaks et à son fondateur, Julian Assange nous dit tout ce que nous avons besoin de savoir sur la corruption totale de notre monde "moderne", qui est en fait un retour à l'Âge des ténèbres. Un membre du gouvernement Américain a fourni à WikiLeaks des documents qui sont controversés. Ils le sont parce que ce sont des documents américains officiels et qu'ils montrent bien trop clairement que le gouvernement américain est une entité fondée sur la duplicité dont la raison d’être est de contrôler tous les autres gouvernements. Les médias, pas simplement aux Etats-Unis mais aussi partout dans le monde anglophone et en Europe, ont montré leur hostilité à WikiLeaks. La raison est évidente. WikiLeaks révèle la vérité, alors que les médias couvrent le gouvernement américain et ses états fantoches. Pourquoi quelqu'un avec un soupçon de bon sens irait-il lire les médias quand il peut lire la matière originale contenue dans WikiLeaks ? Le reporter américain et le rédacteur moyen doivent être vraiment furieux que leur propre lâcheté soit si clairement exposée par Julian Assange. Les médias américains sont des prostitués, alors que le sang courageux des guerriers parcourt les veines de WikiLeaks. Tout comme les politiciens américains veulent voir Bradley Manning exécuté parce qu'il a révélé des crimes du gouvernement américain, ils veulent voir Julian Assange exécuté. Depuis quelques jours, les plus notoires des couillons qui siègent au Congrès américain ont dénoncé Assange comme un “traître à l'Amérique.” Quelle ignorance totale. Assange est un Australien, pas un citoyen américain. Pour être un traître à l'Amérique, on doit d'abord en avoir la nationalité. Un Australien ne peut pas être un traître à l'Amérique, pas plus qu'un Américain ne peut être un traître à l'Australie. Mais n'espérez pas que les crétins patentés qui représentent les lobbyistes à Washington en sachent autant. Mike Huckabee, le pasteur baptiste redneck qui, étant gouverneur de l'Arkansas et, ajoutant à la honte déjà si écrasante de l'Amérique, était le troisième prétendant à l'investiture présidentielle républicaine, a demandé l'exécution d'Assange. Ainsi ici nous avons un “homme de Dieu” appelant le gouvernement américain à assassiner un citoyen australien. Et les Américains se demandent pourquoi le reste du monde les déteste. Les documents qui ont fuités du gouvernement américain via WikiLeaks montrent que le gouvernement américain est une honteuse bande de gangsters sans scrupules. Le gouvernement américain a pu se permettre d'obliger le Premier ministre britannique Brown à "arranger" l'enquête "Chilcot" démontrant comment l'ancien Premier ministre Tony Blair avait manipulé et menti au gouvernement britannique afin d'en faire des mercenaires au service de l'invasion américaine de l'Irak. Un des câbles "diplomatiques" révélé montre le fonctionnaire du Ministère de la Défense britannique Jon Day promettant au gouvernement Américain que le gouvernement du Premier ministre Brown a mis en place “des mesures pour protéger vos intérêts.” D'autres câbles montrent le gouvernement américain menaçant le Premier ministre espagnol Zapatero, tout en lui ordonnant d'arrêter ses critiques sur la guerre d'Irak et autres. Vraiment, comment ces gouvernements étrangers peuvent-ils croire encore qu'ils sont souverains ? Ce ne sont pas seulement les gouvernements étrangers qui sont sous la férule américaine. il en est de même pour Amazon.com. Joe Lieberman du Connecticut, qui est le sénateur israélien le plus influent au sein du Sénat américain, a proféré des menaces suffisamment crédibles envers Amazon pour faire évincer le site WikiLeaks de leur service d'hébergement. Ainsi vous y êtes. D'une part le gouvernement et les médias prostitués américains déclarent qu'il n'y a rien de nouveau dans les centaines de milliers de documents révélés, d'autre part ils font tout pour fermer WikiLeaks et faire taire son fondateur. Évidemment, en dépit des dénégations du gouvernement américain, ces documents sont extrêmement nuisibles. Ils montrent que le gouvernement américain n'est pas ce qu'il prétend être. Assange se cache. Il craint un assassinat de la CIA et du Mossad et, pour ajouter à ses problèmes le gouvernement Suédois a changé d'avis, peut-être suite à des pressions américaines ou/et de l'argent, au sujet des accusations de viol que le gouvernement suédois avait auparavant écarté par manque de crédibilité. Si les informations qui circulent sont avérées, deux femmes, qui pourraient être des agents de la CIA ou du Mossad, ont porté des accusations d'abus sexuel contre Assange. Elles prétendent avoir eu des rapports sexuels consentis avec lui, mais qu'il ne s'est pas arrêté quand elles lui ont demandé de le faire suite à la rupture du préservatif. [note de Bertrand : Mes chers lecteurs, vous me voyez sincèrement désolé d'être dans l'obligation de traduire ici un truc aussi risiblement grotesque] Pensez-y une minute. Mis à part les stars du porno, combien d'hommes peuvent s'arrêter au point d'orgasme ou en s'approchant de l'orgasme ? Comment quelqu'un sait-il où Assange en était dans le processus de l'acte sexuel ? Un gouvernement qui aurait le moindre sens de l'intégrité et du respect de la vérité essaierait-il d'entacher le nom d'un des principaux témoins des réalités de notre temps sur la base de charges aussi ridiculement minces ? De toute évidence, la Suède est devenue une marionnette de plus au service des Etats-Unis. Le gouvernement américain a pris l'habitude de mentir impunément depuis si longtemps qu'il n'hésite plus à le faire de la façon la plus criante. WikiLeaks a révélé un document classifié des Etats-Unis signé par la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui ordonne explicitement aux diplomates américains d'espionner les fonctionnaires du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies. Le câble est maintenant dans le domaine public. Personne ne nie son authenticité. Pourtant, aujourd'hui le régime d'Obama, plus précisément le Secrétaire de Presse de la Maison Blanche Robert Gibbs, a déclaré qu'Hillary Clinton n'avait jamais ordonné ou même demandé aux fonctionnaires américains d'espionner les fonctionnaires de l'ONU. Comme le dit Antiwar.com : Qui croyez-vous, le texte imprimé avec la signature d'Hillary Clinton ou la Maison Blanche ? Quelqu'un qui croit le gouvernement américain à propos de quoi que ce soit est l'incarnation même de la crédulité. Paul Craig Roberts a été rédacteur du Wall Street Journal et Secrétaire d'Etat au Trésor américain. Son dernier livre, HOW THE ECONOMY WAS LOST, vient d'être publié aux états(soit-disant)unis par CounterPunch/AK. Contact : PaulCraigRoberts@yahoo.com Traduction : Bertrand Du Gai Déclin

dimanche 5 décembre 2010

Quand Wikileaks dément Libé…


On se souvient de la complaisance immédiate de la presse française, Libération en tête, pour le coup d’État perpétré au Honduras, dont le régime de facto continue depuis à assassiner ou a "disparaître" des centaines d’opposants. Un des arguments des journalistes français était que le président Zelaya aurait voulu se perpétuer au pouvoir… Les premiers documents publiés par Wikileaks apportent un clair démenti à cette vision. Le président chassé renversé, Manuel Zelaya a dénoncé dans une entrevue exclusive à TeleSUR ce 29 novembre la double morale des États-Unis qui savaient que son exil et le gouvernement de facto de Roberto Micheletti attentaient contre la constitutionnalité au Honduras, mais n’en ont pas tenu compte. Au contraire ils ont encouragé puis avalisé des élections frauduleuses tandis que la résistance se pressait autour de l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa où il s’était réfugié.

“Ce document va nous permettre de saisir la Cour Pénale Internationale et des Droits de l’Homme pour dénoncer les États-Unis comme État violeur des droits humains puisqu’il n’a pris aucune mesure contre le coup d’État et que les révélations de Wikileaks démontrent leur implication et leur volonté de couvvrir ce qu’ils savaient être un délit”.

Manuel Zelaya s’étonne du contrôle des médias internationaux qui ont occulté la vérité, totalement ou en partie, alors qu’on savait déjà, avant la publication de Wikileaks, que Washington était complice du coup d’État.

Le président renversé a déclaré que “les services secrets nord-américains connaissaient le coup d’État et les plans de nettoyage idéologique des faucons de Washington, en particulier l’assassinat de journalistes et la répression de la dissidence, non seulement sous le régime de Micheletti mais aussi sous celui de Lobo”.

Le président considère que le gouvernement d’Obama est dans l’obligation pressante de répondre “pour la violation des droits de l’homme au Honduras”. Zelaya souligne le paradoxe de la mention récente par les États-Unis que l’évaluation des droits de l’homme n’était pas un préalable à la discussion sur le retour du pays centraméricain au sein de l’Organisation des États Américains (OEA).

Dans le texte révélé par Wikileaks, l’ambassade des États-Unis au Honduras reconnaît qu’il n’a “jamais été démontré que le président Zelaya ait enfreint la loi” et affirme que l’argument selon lequel il voulait se perpétuer au pouvoir était “une pure supposition”.

Le document révèle que les arguments employés par Micheletti, les militaires et les politiques putschistes “n’ont pas de valeur substantielle” et ajoute que “certains sont ouvertement faux”.

Le rapport considère que plusieurs des mesures exécutées par les putschistes furent “clairement illégales” comme le fait que “les militaires ont chassé Zelaya du pays sans autorité pour le faire”, ce qui “a violé de multiples garanties constitutionnelles, dont l’interdiction d’expatriation, la présomption d’innocence et le droit à un procès légal”.

Les États-Unis sont le pays qui a le plus tardé à appliquer des sanctions à la suite du coup d’État contre le président Zelaya, alors que d’autres gouvernements comme ceux de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA), et du Marché Commun (Mercosur), se sont prononcés immédiatement contre le coup d’État.

Au bout de 73 jours, les États-Unis avaient décidé de “suspendre” l’aide du Compte pur le Défi du Millénaire destinée au pays centraméricain, pour l’ordre de 11 millions de dollars, mais quelques mois plus tard la secrétaire d`État Hillary Clinton annonçait le rétablissement des relations et de l’aide financière au régime de Porfirio Lobo.

Source : www.telesurtv.net

Traduction : Thierry Deronne

jeudi 2 décembre 2010

Dedefensa : Amazon boycotte Wikileaks, boycottez Amazon …


Répondant au doigt et à l’œil aux injonctions vertueuses du temple de la corruption qu’est le Congrès US, Amazon.com (Amazon) a brutalement boycotté Wikileaks, mettant l’organisation d’Assange dans une position difficile pendant une demi-journée, notamment au niveau du service électronique. Un mouvement de boycott d’Amazon.com se dessine actuellement, selon une circonstance où Internet a l’occasion de montrer sa liberté de manœuvre et sa position antisystème.

Antiwar.com donne un résumé de l’affaire, sous la plume de Jason Ditz, le 1er décembre 2010. Bien que n’étant pas dans une position florissante, Antiwar.com, selon une logique et une détermination qu'il faut saluer, a décidé de boycotter Amazon.com en refusant désormais ses publicités (lesquelles lui rapportaient $10.000 par an). L’affaire est un bon exemple du dilemme et des conditions de la bataille que mènent les indépendants d’Internet contre le système. Quoi que l'on pense de Wikileaks, puisque certains émettent des interrogations à son propos, il s'agit ici d'une affaire fondamentale de principe confrontée à la violence, à l'arbitraire et à la sauvagerie du pouvoir politique au service du système, tout cela relayé sans état d'âme par un grand groupe de vente en ligne.

dedefensa.org



Boycott Amazon.com

Earlier today, Amazon.com took down the cloud servers that were being used by WikiLeaks to serve their site. One of the products Amazon sells is space on their cloud servers at a very competitive rate. Thousands of websites, including WikiLeaks, use their service.

Amazon.com gave no notice to WikiLeaks. Normally, in an ethical and legal business relationship, notice is given when contracts are terminated to allow for smooth transition. In fact, if WikiLeaks had chosen to terminate the contract with Amazon, they would have been required to give 30 days notice.

Amazon.com gave no such notice, they just unplugged the servers. As a result, WikiLeaks was down for several hours today.

Why did they do this? Amazon.com got a call from Senator Joe Lieberman who threatened to start a boycott. Other officials reportedly leaned on Amazon. I can understand Amazon’s fear of the government, but that is no excuse to unethically target a customer without notice.

In the past year, Antiwar.com has received about $10,000 from Amazon.com for referrals on the sale of books and merchandise. We cannot continue to profit from or deal with Amazon.com. We are removing the Amazon ads and book widgets from our website, and urge other supporters of WikiLeaks to join the boycott.

Antiwar.com