mardi 12 juin 2012

Guerre monétaire : l’Allemagne est-elle l’idiote utile de ceux qui ont tout à gagner d’un éclatement de la zone euro ?


Bizarre de s'appeler Atlantico.fr et de publier un texte aussi anti-américaniste...
Excellente analyse en tout cas, où  JL Schaffhauser démontre bien la stratégie d'infection de l'Euroland par le virus des CDS, arme bactériologique dédiée à la préservation de l'hégémonie du dollar sur l'économie mondiale, ainsi que la complicité des élites européennes dans cette agression menée contre leurs propres peuples. Une belle bande d'idiots utiles et de collabos...


Les produits dérivés, ces opérations financières dérivées d’autres opérations, ne sont toujours pas régularisés. Mais pourquoi l’Europe rechigne-t-elle à condamner les criminels financiers, et utiliser le bouclier qu’est la BCE contre ce type de dérives ?
  • a Grèce a été intégrée à la zone euro sous la pression politique des États-Unis. Elle a dû fausser ses comptes pour cette raison avec la complicité de Goldman Sachs, société américaine qui pour cette simple raison aurait dû se voir interdire toute activité en Europe, ses responsables interdits de toute activité bancaire et a fortiori de toute responsabilité publique. Mais ses comptes faussés le furent en raison de cette intégration voulue, ils furent un secret de polichinelle ; ses acteurs purent, au contraire, – pour service rendu – accéder aux plus hautes responsabilités bancaires et publiques. Nous les retrouvons au centre de la politique en Grèce et en Europe.
  • On aurait eu l’intention de faire sauter la zone euro, on ne s’y serait pas pris autrement ! Il fallait imposer le maillon faible, car alors la résistance de la chaîne serait au niveau de ce maillon. Néanmoins avec 2.3% du PIB de la zone euro, ce maillon ne pouvait que difficilement affaiblir la zone, car il pouvait être renforcé par la solidarité. Il fallait, dès lors, construire l’effet papillon avec un château de cartes de produits dérivés de crédit, sous la dénomination d’une assurance de crédit sur les dettes souveraines ou CDS. Le risque grec fut ainsi étendu aux autres pays du Sud, il fut amplifié, démultiplié… Si une pièce du château de cartes financier tombait, la zone euro s’effondrerait. Les produits dérivés devinrent cette arme de destruction massive qui pouvait être utilisée contre l’euro et contre l’Europe, à tout moment.
  • Ces produits dérivés sont toujours non régulés. S’il y avait bien une chose à faire, après la crise financière de 2008, et une seule immédiatement à faire en Europe, messieurs de la Commission, c’était cela, réguler les produits dérivés ! Mais les régulateurs européens se sont par contre empressés, avec Bâle III et Solvency II (réglementations financières), de s’en prendre aux banques et assurances européennes en mettant en doute leur solvabilité en raison de la crise. Ces institutions financières européennes étaient certes durement fragilisées – et sans doute devront-elles, à la fin, être reprises en main dans le giron de la collectivité – mais on oubliait les causes de la crise, les coupables, ces institutions, ces hommes qui ont fabriqué des produits dérivés pourris et les ont vendus à nos institutions financières en sachant qu’ils étaient pourris.
  • Par la régulation européenne, on chercha, à réguler les conséquences du crime sans tourner son regard sur le criminel, et donc sur les causes. On associa, en outre, le risque souverain et le risque bancaire. On fragilisa encore plus le système financier européen sans s’en prendre évidemment aux institutions américaines qui ont organisé, planifié, la vente de produits pourris en Europe, contre l’Europe. Ces mêmes produits notés AAA par des agences qui auraient dû être mises également en faillite – comme les banques américaines – par le poids des contraventions, à la hauteur du délit et de ses conséquences pour l’Europe, que cette dernière, souveraine, aurait dû exiger en indemnisation.
  • Pour s’assurer que cette mécanique contre l’Europe et l’euro fonctionnerait, il fallait évidemment que la Banque centrale européenne fût incapable d’intervenir massivement sur le marché de la dette souveraine, car alors, à tout moment, la crise importée pouvait être stoppée. L’Europe, par sa souveraineté monétaire, échapperait à cette déstabilisation. Il suffisait, en effet, qu’elle décide de créer deux fois moins de monnaie que la Fed, à cette époque, pour arrêter toute crise en rachetant toute la dette grecque et portugaise, ainsi que la moitié de la dette espagnole soit 1 000 milliards (donnés ultérieurement mais aux banques), alors que la Fed venait de créer 2 000 milliards de dollars pour diluer la crise des subprimes, et qu’elle avait même donné sa garantie à nos banques, pour bien marquer son contrôle sur le système financier occidental.
  • En suivant la création monétaire de la banque de Chine, la BCE pouvait même ramener toutes les dettes européennes à 60% du PIB. Ce qui mettait la monnaie de base européenne au-dessus du niveau mondial, en pourcentage du PIB, mais, pour la première économie mondiale, cela n’avait rien de choquant. Un euro ramené à un dollar eût été la conséquence première de cette manœuvre qui n’eût rien coûté à la collectivité ; eût dopé les exportations européennes.
  • Cette mesure aurait eu pour conséquence aussi de faire de l’Euro une monnaie de réserve. Nos fondamentaux sont meilleurs que ceux de l’économie américaine, et avec tous ces euros créés, les pays émergents pouvaient ainsi diversifier leurs réserves actuelles en dollars, s’ils en avaient, du moins, la volonté. Nous pouvions le leur demander, du fait que nous sommes, à tort, l’économie la plus ouverte au monde et que nous voulons aussi un monde multipolaire !

L’industrie financière américaine n’a jamais vu d’un bon œil les vélléités européennes de souveraineté monétaire. Le dollar devait dominer comme monnaie internationale avec les avantages de faire payer aux autres pays les déficits américains. La Bundesbank, dont les statuts furent rédigés par les Américains qui occupaient alors l’Allemagne (et qui se permirent, en outre, de mettre un ancien nazi à sa tête) devint le modèle de la banque centrale exerçant sa souveraineté monétaire sous influence américaine. Ce modèle s’imposa à tout l’Occident sous le nom d’indépendance de la Banque centrale (en France, avec la loi de 1973 qui ôtait à notre pays toute souveraineté monétaire). L’euro pouvait faire concurrence au dollar, il fallait donc que la banque centrale européenne fût à l’image de la Bundesbank, permettant par là l’industrie financière américaine de mieux conserver son influence.


Oui, il y a un crime contre l’Europe et contre le peuple grec qui subit cette histoire comme l’enfant faible d’une famille. Mais il y aura aussi un crime de haute trahison contre l’Europe des Européens qui refusent aujourd’hui d’utiliser le bouclier qu’est la BCE en raison de l’abandon organisé de notre souveraineté monétaire. Il est urgent de modifier le statut de la BCE, statut qui empêche de prêter directement aux États et de contourner immédiatement ce statut en faisant du MES – Mécanisme européen de soutien – une banque pouvant se fournir directement à la BCE pour fournir les États en difficulté qui ne peuvent plus s’approvisionner sur les marchés. Il faut éteindre l’incendie.
Par ailleurs, il faut évidemment et en même temps, engager un programme de croissance par l’offre et l’investissement rentable pour que les pays du Sud puissent – compte tenu de leurs déficits structurels de la balance des paiements, leur manque de production de richesses – produire plus pour faire face à leur demande.
Nous enfermons nos démocraties dans cette alternative : ou bien le suicide par la mauvaise rigueur, ou bien le suicide par la sortie de l’euro, qui laissera au dollar sa place de monnaie internationale sans concurrence.
Aujourd’hui, le « crime de haute trahison » contre l’Europe, c’est le refus européen de juger ceux des financiers américains ayant sciemment alimenté la crise, avec le refus d’utiliser le bouclier monétaire de la BCE pour contrer cette guerre économique. Si l’Allemagne refuse, elle portera la responsabilité de l’affaiblissement de l’Europe, en étant l’idiote utile de cyniques intérêts étrangers venus d’Outre-atlantique.

Atlantico.fr

jeudi 7 juin 2012

"La paix en Syrie pourrait être sauvée si tous disaient la vérité."

 Les "rebelles" de l'ASL, des gars visiblement sympas

Après un an de conflit, la réalité sur le terrain est loin du cadre qu’impose la désinformation des moyens de communication de masse occidentaux” : c’est ce qu’affirme, dans un témoignage envoyé à Fides, l’Evêque français Philippe Tournyol Clos, Archimandrite gréco catholique melkite qui a visité ces jours derniers la Syrie, se rendant dans différentes villes, telles que Damas, Alep et Homs.
 
»A Homs, qualifiée de “ville martyr”, les forces d’opposition ont occupé deux quartiers, Diwan Al Bustan et Hamidieh, où se trouvent toutes les églises et les Evêchés raconte à Fides l’Archimandrite. “Le spectacle qui s’offre maintenant à nos yeux – continue-t-il – est celui de la plus absolue désolation : l’église de Mar Élian est à demi détruite et Notre-Dame de la Paix saccagée (près de laquelle on a trouvé plusieurs personnes égorgées) est encore occupée par les rebelles. Les maisons, très endommagées par les combats de rue sont entièrement vidées de leurs habitants qui ont fui sans rien emporter ; le quartier d’Hamidieh constitue encore aujourd’hui le refuge inexpugnable de bandes armées indépendantes les unes des autres, fournies en armes lourdes et en subsides par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Tous les chrétiens (138.000) ont pris la fuite jusqu’à Damas ou au Liban ; ceux qui n’y avaient pas de parents se sont réfugiés dans les campagnes avoisinantes, chez des amis, dans des couvents, jusqu’au Krak des Chevaliers. Un prêtre y a été tué ; un autre, blessé de trois balles dans l’abdomen, y vit encore ainsi qu’un ou deux autres, mais ses cinq évêques se sont prudemment réfugiés à Damas ou au Liban”.
»Le Prélat continue: “Dans la capitale, ce que l’on appréhende le plus sont les voitures piégées et les attentats à la bombe, la plupart du temps, le fait de kamikazes alléchés par l’appât du gain, le désir du paradis d’Allah, ou bercés du rêve sunnite de la fin des alaouites au terme de 40 ans de règne. Actuellement, on tente une déstabilisation sanguinaire et systématique du pays par des aventuriers qui ne sont pas syriens. Cette information, qui va à l’encontre des journaux et des reportages télévisés, l’ex-ambassadeur de France, Éric Chevallier, n’avait eu de cesse de la faire entendre alors que de nombreuses informations continuent à être falsifiées afin d’alimenter la guerre contre la Syrie” dénonce l’Evêque à Fides. A Damas, au cours de ces dernières semaines, ont été enregistrés de terribles attentats ayant fait 130 morts (dont 34 chrétiens), 400 blessés et ayant endommagé de nombreuses maisons. “La consternation est générale, le chagrin indescriptible et les nombreuses funérailles déchirantes” note l’Archimandrite, rappelant que le peuple syrien est un peuple simple et joyeux. A propos des chrétiens, l’Evêque déclare : “Les chrétiens vivent en paix, partageant les souffrances de tous mais ils sont prêts à admettre de ne s’être jamais senti aussi libres par le passé et à rappeler la pleine reconnaissance de leurs droits de la part de l’actuel gouvernement”.
»Mgr Philippe Tournyol Clos raconte la clef de lecture de responsables chrétiens et musulmans syriens, qui affirment : « Les ennemis de la Syrie ont enrôlés les Frères Musulmans dans le but de détruire les relations fraternelles qui existaient depuis toujours entre les musulmans et les chrétiens. Pourtant, à ce jour, ils n’y sont pas parvenus : ils ont même provoqué une réaction contraire et rapproché comme jamais auparavant tant les communautés que les individus ». Les militaires syriens continuent à se trouver face à des combattants étrangers, mercenaires libyens, libanais, militants des Etats du Golfe, afghans, turcs. “Les militants sunnites salafistes – déclare l’Evêque – continuent à perpétrer des crimes sur les civils ou à recruter des combattants de force. Les extrémistes fanatiques sunnites combattent avec orgueil une guerre sainte contre les alaouites. Lorsque des terroristes veulent vérifier l’identité religieuse d’un suspect, s’il se dit chrétien, ils lui font réciter le Je crois en Dieu et le laissent partir. S’il se dit ismaélite, il lui est demandé de donner les généalogies qui remontent à Moïse. S’il se dit sunnite, ils exigent qu’il récite une prière dont les alaouites, eux, ont retiré un passage. Les alaouites n’ont aucune chance de s’en tirer vivant.”»

Rapporté par DeDefensa.org

vendredi 1 juin 2012

Modèle allemand : Le rêve du grand patronnat français

MODELE ALLEMAND, NON MERCI… dans etranger

Pas de salaire minimum : plus de 6,55 millions de personnes en Allemagne touchent moins de 10 euros brut de l’heure, 2 millions d’employés gagnent moins de 6 euros de l’heure, et  ils sont nombreux à vivre avec moins de 4 euros par heure, c’est-à-dire moins de 720 euros par mois pour un temps complet.
Pauvreté : 6,5 millions de travailleurs, c’est à dire 22% des actifs, vivent sous le seuil de pauvreté. Les 10% des travailleurs les plus pauvres ne gagnent que 259 euros par mois. Les 10% d’au dessus gagnent seulement 614 euros par mois. Il y a 12 millions de pauvres,  et entre 1992 et 2006, le revenu des 10% les plus pauvres a baissé de 13%, tandis que celui des plus riches s’est accru d’un tiers.  En février 2010, le droit au “minimum vital digne” garanti par la constitution est passé de 359 euros par personne à 374 euros.., 80% des actifs ont perdu du pouvoir d’achat entre 2000 et 2010.
Précarité de l’emploi, explosion du temps partiel et de l’intérim : les réformes ont conduit à une telle multiplication des petits boulots, de 5 ou 8 heures par semaine, que la durée moyenne du travail est tombée à 30,3 heures. Création des contrats “Minijobs” (contrat de travail précaire, de courte durée et moins taxé) et des contrats “Midijobs” (salaire compris entre 400 et 800 euros par mois). Jusqu’à 400 euros, le patron est exonéré de charges. Le salarié aussi, mais du coup il ne cotise pas pour la retraite et l’assurance-maladie. En cas de perte de ce boulot, il n’a pas de droit à l’allocation chômage. Il y a 6,5 millions de « mini-jobers » avec des emplois à 400 euros pour 60 h par mois et 7,84 millions d’emplois à temps partiel. En dix ans, l’Allemagne a créé deux millions d’emplois à temps partiel, de courte durée : 18,3 heures en moyenne. Il y a 1 million d’intérimaires ; pour exemple, l’usine BMW de Spandau n’a pas embauché de CDI depuis 2001, et 26% de ses salariés sont intérimaires.
Baisse des salaires : le salaire moyen a baissé de 4,2% en dix ans. L’espérance de vie des personnes aux plus faibles revenus est passée de 77,9 ans à 74,1 ans en seulement 9 ans (2001 à 2010). Seulement 26,4% des personnes âgées de 60 à 64 ans occupaient en mars 2011 un emploi soumis à cotisations sociales. Moins de 19% occupaient un emploi à temps plein. Rappelons que ces mêmes séniors ont vu l’âge de départ en retraite reculer… sans pour autant trouver du travail. Le développement de l’épargne-retraite privée est par ailleurs encouragé avec la mise en place d’un système complémentaire de pensions privées par capitalisation avec incitations fiscales. Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans ont un emploi à temps partiel pour compléter leur pension.
Le chômage : Seule la 1ère année de chômage est indemnisée. La 1ère année de chômage est indexée sur le dernier salaire ; ne peut toucher cette allocation que celui qui dispose de moins de 9750 euros d’économies, sinon il faut vivre sur ses avoirs. Les chômeurs de moins de 25 ans qui vivent chez leurs parents voient leur indemnité baisser de 20%. Au-delà d’une année, les chômeurs ont droit à une allocation de 370 euros, somme modulée en fonction des revenus du couple, de son patrimoine et du nombre d’enfants – une partie du loyer et du chauffage est remboursée par l’agence pour l’emploi – à condition d’accepter les emplois qui leur sont proposés. L’allocation est réduite de 60% en cas de deux refus la même année. Elle est supprimée au troisième refus. Y compris si l’emploi est en dessous de la qualification. La prostitution étant légale en Allemagne, une chômeuse a été radiée pour avoir refusé d’être secrétaire dans un bordel…
Les « Jobs à 1 euro de l’heure » ne peuvent être refusés par les chômeurs (qui du coup sortent des statistiques du chômage). Un service de l’emploi scandaleusement intrusif : des agents s’invitent au domicile des chômeurs, épluchent les relevés de compte, ouvrent les frigos pour voir si il y a des dépenses inconsidérées, vérifient que vous êtes bien en colocation et non en couple…
Des écoles qui préparent les enfants à une vie de précaire : dans une école spécialisée pour enfants en difficulté à Bochum, les enfants et ados apprennent comment composer un petit déjeuner pas cher en utilisant les promotions, à meubler un appartement de 40m2…
Cerise sur le gâteau, l’Organisation internationale du travail affirme dans un rapport récemment publié que la politique allemande de compétitivité est « la cause structurelle » de la crise en zone euro ! Il faut refuser de suivre cette voie !
 Sources : Spiegel, Organisation internationale du travail, OCDE, Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung, Ministère du travail allemand, Rue 89, Marianne, CIDAL