mardi 28 juillet 2015

Ukraine/Novorossia : Donetsk à nouveau sous les bombes (Erwan Castel)


BOMBARDEMENT IMPORTANT AU NORD DE DONETSK...

Alors que ce matin Gorlovka a été à nouveau durement frappée pendant la matinée par 10 tirs visant un quartier résidentiel (1 tué et plusieurs blessés), la junte de Kiev a continué de bombarder la couronne Nord de Donetsk pendant la journée :

En tout début d'après midi, vers 13h30, se mêlant aux grondements d'un orage estival,un bombardement ukrainien a réussi à couvrir d'une dizaines de déflagrations importantes la colère du dieu Péroun (dieu slave du tonnerre)

Il s'agit d'obus de 203 mm tombés entre Donetsk et Spartak à proximité d'infrastructures industrielles importantes. Ce canon automoteur tirant ses munitions de gros calibre a une portée d'environ 50 km (selon le type de munitions) et donc peut largement survoler en se moquant d'elle, la zone tampon définie par les accords de Minsk (30 km)...

Ce genre d'attaque ne peut être le fruit du hasard, tant dans les contraintes techniques de mise en oeuvre de cette pièce d'artillerie, le nombre de tirs effectués (une dizaine) et l'objectif industriel visé...

Il s'agit donc d'une nouvelle et grave violation des accords de Minsk par Kiev ainsi que l'expression d'une volonté confirmée de réaliser des tirs génocidaires et écocidaires sur des objectifs civils et industriels-EC

Un village empoisonné par la CIA ? - Pont-Saint-Esprit 1951 [Vidéo]


Reprise de l'article initialement paru le 12 mars 2010 agrémenté de l'excellent documentaire diffusé (discrètement) sur France 3 il y a quelques jours :
En aout 1951, la CIA, dans le cadre du projet ultra-secret MK-NAOMI (inclus dans le célébrissime projet MK-ULTRA), dirigé depuis la base de Fort Detrick dans le Maryland, intoxiqua au LSD, à l'aide d'un puissant aérosol, la population de Pont-Saint-Esprit dans le Gard (notez le sens de l'humour dans le choix d'un village avec un tel nom), provoquant plusieurs suicides et des dizaines d'internements psychiatriques dans la population de cet ordinairement paisible village provençal. (*)

Une information qui n'étonnera que les naïfs, pas de quoi sauter au plafond à priori.

Cette interview de l'auteur Hank Albarelli, qui publie une enquête sur le projet MK-NAOMI est néanmoins intéressante car on y apprend l'implication des tristement célèbres Rumsfeld et Cheney dans la dissimulation de ces opérations.

D'après Albarelli, les expériences n'auraient pas cessé et la CIA continuerait encore aujourd'hui de tester de nouvelles drogues.
On ne peut s'empêcher de penser que Guantanamo et les multiples prisons secrètes en Pologne, Roumanie ou Lituanie, pour ne citer que celles situées au sein de la vertueuse "Union Européenne" constitueraient un laboratoire idéal.

(*) on suppose que le pilote criait "La Fayette, nous voila!" au moment de vaporiser le village.
Le Blogue Noir de Brocéliande, 12 mars 2010



Le 17 août 1951 à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, le village entier semble pris de folie, après ce qui ressemble à une banale intoxication collective. Pendant une semaine, les scènes surréalistes s'enchaînent, avec des habitants en proie au délire et à des hallucinations. A l'issue de cette semaine, on déplore cinq morts et 300 malades, dont une soixantaine internée dans des hôpitaux psychiatriques. En 2009, le journaliste américain Hank Albarelli assure dans un livre que le village aurait été victime d'une expérience sur les effets du LSD, menée conjointement par l'armée américaine et la CIA...

Rediffusion sur France 3 le 3 aout 2015 à... 3H20 (pour être bien certain que personne ne regarde!)

Sauvetage grec, « un nouveau traité de Versailles » pour Yanis Varoufakis

L’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis s’adresse à la presse après avoir déposé son bulletin lors du référendum sur l’austérité le 5 juillet 2015 à Athènes (MILOS BICANSKI/GETTY IMAGES)

Lundi 13 juillet 2015, 22:39
Exclusif : Alex McClintock

Dans sa première interview depuis sa démission du poste de ministre des finances grec, Yanis Varoufakis a pris pour cible les créanciers de la Grèce, révélé le degré de préparation du pays à quitter l’euro et a alerté de la montée de l’extrême droite. Late Night Live vous en fait part.
Dans sa première interview depuis sa démission au début du mois, l’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis décrit l’accord de sauvetage de 86 milliards accepté par le premier ministre Alexis Tsipras comme « un nouveau traité de Versailles ».
« C’est la politique de l’humiliation », a-t-il dit à Late Night Live. « La troïka a fait en sorte de lui faire ravaler chaque critique qu’il a prononcée sur la troïka pendant les cinq dernières années. Pas seulement ces six mois où nous avons été dans le gouvernement, mais dans les années précédentes.
Cela n’a rien à voir avec l’économie, rien à voir avec la remise en route de la Grèce vers la reprise. Ceci est un nouveau Traité de Versailles qui hante l’Europe à nouveau et le premier ministre le sait. Il sait qu’il aura tort s’il signe et tort s’il ne signe pas. »
L’accord, accepté lundi après 17 heures de pourparlers avec des leaders de la zone Euro, contient des conditions très dures, incluant des coupes dans les pensions de retraite, des augmentations fiscales et le transfert de biens publics dans un fonds de placement pour payer pour la recapitalisation des banques grecques.
M. Varoufakis a rejeté l’accord en utilisant les termes les plus forts possibles, le comparant au coup d’état de 1967 qui a instauré une dictature militaire dans la nation méditerranéenne.
« Dans le coup d’état le choix des armes utilisées pour abattre la démocratie a été alors les tanks. Eh bien, cette fois cela a été les banques. Les banques ont été utilisées par des pouvoirs étrangers pour prendre le contrôle du gouvernement. La différence est que cette fois ils prennent tous les biens publics. »
M. Varoufakis a suggéré que M. Tsipras provoque des élections anticipées plutôt que présenter l’accord devant le Parlement grec, disant qu’il serait « très étonné » si M. Tsipras voulait rester premier ministre.
Il a insisté, cependant, sur le fait que lui et M. Tsipras restent en bons termes et qu’il a adopté une attitude discrète au cours de la semaine dernière pour soutenir M. Tsipras et son successeur au ministère des finances, Euclid Tsakolotos.
« J’ai sauté plus qu’on ne m’a poussé », a dit M. Varoufakis, décrivant sa démission au lendemain immédiat du « non » au référendum du 6 juillet sur des termes du sauvetage similaires à ceux acceptés le lundi.
« Je suis entré ravi dans le bureau du premier ministre. J’étais sur un joli nuage poussé par les bons vents de l’enthousiasme du public pour la victoire de la démocratie grecque au référendum. Au moment où je suis entré dans le bureau du premier ministre, j’ai immédiatement senti un certain sentiment de résignation, une atmosphère chargée négativement. J’étais confronté à un air de défaite qui ne cadrait absolument pas avec ce qui se passait dehors.
À ce stade il fallait que je l’exprime au premier ministre : si vous voulez utiliser le buzz de la démocratie hors des portes de ce bâtiment, vous pouvez compter sur moi. Mais si d’un autre côté vous ne vous sentez pas capable de gérer ce « non » majestueux à une proposition irrationnelle de nos partenaires européens, je disparaîtrai simplement dans la nuit. »
L’ancien ministre des finances a aussi décrit les préparatifs secrets du gouvernement grec pour imprimer des drachmes au cas où le pays serait forcé à quitter l’euro.
« En tant que gouvernement responsable, nous savions pertinemment qu’il y avait une alliance significative à l’intérieur de l’Euro-groupe, et nous avons dû préparer des éventualités, » a-t-il dit. « Il fallait que nous ayons une petite équipe de personnes dans le secret qui créeraient le plan au cas où nous serions forcés à quitter l’union monétaire de la zone euro. »
« C’est évidemment un dilemme. Une fois que le plan commence a être mis en œuvre, une fois que vous passez de cinq personnes qui travaillent dessus à 500, le minimum nécessaire à sa mise en œuvre, cela devient de notoriété publique. Au moment où c’est de notoriété publique, la prophétie auto-réalisatrice crée sa propre dynamique… Nous n’avons jamais fait cette transition de cinq à 500. Nous n’avons jamais eu de mandat pour le faire. Nous n’avons jamais voulu le faire. Nous avions le modèle sur le papier mais il n’a jamais été activé. »
M. Varoufakis a dit qu’il resterait député d’arrière-ban au parlement grec, où il a « beaucoup plus d’espace de manœuvre et pour dire la vérité. » Il a cependant averti que l’austérité encouragera l’extrême droite du pays.
« Au parlement, je dois m’asseoir et regarder la droite de l’auditorium, où 10 nazis siègent, représentant Aube Dorée. Si notre parti, Syriza, qui a cultivé tant d’espoir en Grèce… si nous trahissons cet espoir et inclinons la tête devant cette nouvelle forme d’occupation postmoderne, alors je ne vois pas d’autre issue que le renforcement d’Aube Dorée. Ils vont hériter du manteau de l’élan anti-austérité, c’est tragique. »
« Le projet d’une démocratie européenne, d’une union démocratique de l’Union européenne, vient d’être victime d’une catastrophe majeure. »
Source : ABC, le 13/07/2015
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Crash du MH17 : toute la lumière doit être faite


L'ambassadeur de la Fédération de Russie en France, Alexandre Orlov, répond à ceux qui ont mis en cause «les séparatistes» du sud-est de l'Ukraine dans la tragédie de l'avion de la Malaysia Airlines, le 17 juillet 2014.

Il y a juste un an, le 17 juillet 2014, un avion de Malaysia Airlines, vol MH17, a été abattu dans le ciel de l'Ukraine, emportant la vie de 298 personnes. Cette tragédie a bouleversé le monde entier. Aujourd'hui nos pensées vont avant tout aux familles et aux proches des victimes innocentes.

Le 21 juillet 2014, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité la résolution 2166, qui a diligenté une enquête internationale, en fixant son cadre et ses modalités. Le rôle principal dans cette enquête revenait à l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), habilitée à effectuer ce genre d'enquête.

Où en est-on un an après la tragédie?
Force est de constater qu'apparemment l'enquête n'a pas beaucoup avancé. «Apparemment» puisque l'enquête, contrairement à la résolution 2166, est menée d'une façon opaque, sans aucune transparence. D'après le représentant du procureur général des Pays-Bas, les enquêteurs travaillent toujours sur deux hypothèses - l'avion a été abattu par un missile sol-air, soit par un avion de chasse qui a tiré sur l'avion malaisien un missile air-air. Les responsables de ce crime ne sont toujours pas identifiés. Une enquête sur le crash d'un avion prend toujours du temps et c'est normal. Néanmoins, dans le cas de l'enquête sur le crash de l'avion de Malaysia Airlines, il existe un certain nombre de faits qui mettent en doute le caractère objectif et impartial de l'enquête.

Commençons par la précipitation avec laquelle des autorités de Washington et de Kiev, sans attendre les résultats de l'enquête, ont déclaré du jour au lendemain que l'avion avait été abattu par les «séparatistes» du sud-est de l'Ukraine. Pourtant, contrairement à la Russie qui a rendu publiques, le 21 juillet 2014, les photos satellites et autres informations sur le site du crash, ni les États-Unis ni l'Ukraine n'ont fourni jusqu'à maintenant aucune information concernant l'avion de Malaysia Airlines. Il s'agit notamment des photos faites par les satellites américains(et on sait que le jour du crash il y avait au moins deux satellites espions américains dans cette zone) et des communications entre les contrôleurs du ciel ukrainiens et l'avion malaisien.
On peut aussi s'étonner du fait que les enquêteurs se sont rendus sur place plusieurs jours après le crash, et jusqu'à présent plusieurs morceaux de l'avion abattu restent sur le lieu du drame comme s'ils n'intéressaient pas vraiment les enquêteurs parce que les coupables de ce crime ont été désignés d'avance. Et pourtant, les impacts des projectiles sur le fuselage de l'avion montrent bien que l'avion a été mitraillé par un avion de chasse, de toute évidence un Mig-29, avant d'être abattu par un missile air-air tiré du même avion. Or les «séparatistes» du sud-est de l'Ukraine n'ont pas d'avions.

D'ailleurs, il y a des témoins qui ont vu dans le ciel au-dessus du lieu du crash un avion de chasse tirer sur l'avion de Malaysian Airlines. Néanmoins, ces témoignages ont été apparemment écartés par les enquêteurs parce qu'ils n'étaient pas conformes à la version des faits approuvée dans les hautes sphères avant même que l'accident se soit produit. Remarquons au passage que si l'avion avait été abattu par un missile sol-air, celui-ci aurait laissé une trace blanche dans le ciel, visible pendant un bon moment. Or personne n'a jamais vu une telle trace. Le problème est que dès le départ cette enquête a été extrêmement politisée.
Souvenez-vous que, quelques jours après le crash, les États-Unis et l'Union européenne ont introduit des sanctions sectorielles contre la Russie. Pour eux, ce drame humain était un cadeau du ciel, à moins que ce cadeau n'ait été commandé. La Russie est la première intéressée à ce que toute la lumière soit faite et que les coupables soient traduits en justice. Qui doit rendre cette justice?

La question est posée et elle doit trouver sa réponse adéquate. Par le passé, dans les cas similaires, cette justice a été rendue par les tribunaux des pays concernés. Jamais un tribunal international n'a été constitué à ces fins! Et pour cause - le Conseil de sécurité des Nations unies, par son statut, n'est pas habilité à juger les crimes pénaux. Et dans l'affaire du crash de l'avion de Malaysia Airlines, nous sommes bien en présence d'un crime pénal, aussi odieux soit-il. La Fédération de Russie a introduit au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution qui demande de mener l'enquête d'une façon transparente et impartiale, conformément à la résolution 2166 adoptée le 21 juillet 2014, pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame et que les coupables soient traduits en justice. L'affaire est trop sérieuse pour en faire un enjeu géopolitique.  

Le Figaro

lundi 27 juillet 2015

Vladimir Poutine: "L'Europe devrait se montrer plus indépendante des USA"


Course aux armements, pression sur l’Europe, affaires de la FIFA: Vladimir Poutine dénonce la pression américaine et déplore le manque d’indépendance de l’Europe dans un entretien exclusif accordé à la RTS.



Course aux armements: "la relance est due aux Etats-Unis"
 Interrogé sur les programmes militaires de Moscou, le président russe rejette la faute sur Washington: "Cette relance de la course aux armements date de la sortie unilatérale des Etats-Unis du traité anti-missiles balistiques. Ce traité était la pierre angulaire de tout le système de sécurité international".
Une nouvelle guerre en Europe? "J'espère que non"

Lorsqu'on lui demande si une nouvelle guerre est possible en Europe, Vladimir Poutine réplique: "J'espère que non. Mais on aimerait voir l'Europe manifester davantage son indépendance et sa souveraineté".

Le président russe envoie une pique particulière à la France et sa position actuelle en lien avec l’Otan: "Si, pour discuter des affaires intérieures avec nos partenaires européens, nous devons aller à Washington, c’est un peu curieux".
Le Pen, l'UDC, les nationalistes: "Des changements tectoniques dans l'opinion publique"

Vladimir Poutine s’exprime sur les mouvements nationalistes ou de droite où il trouve des sympathies en Europe, notamment Marine Le Pen en France ou l'UDC en Suisse: "Je pense que ce n’est pas tant moi qu'ils soutiennent. Mais il y a une véritable prise de conscience dans ces mouvements de leurs intérêts nationaux, tels qu'ils les voient. Dans le monde et dans les pays européens, on observe des changements tectoniques dans l'opinion publique. Et cela dans le sens d’une défense accrue des intérêts nationaux."
L’intervention américaine contre la FIFA: "C’est inacceptable"

La compétition avec les Etats-Unis se livre aussi sur le terrain du foot selon le président russe qui doute de la bonne foi américaine dans la lutte contre la corruption.

"Les Etats-Unis, je crois savoir, étaient candidats pour accueillir la Coupe du Monde en 2022. Leurs plus proches alliés en Europe, la Grande-Bretagne, étaient candidats pour 2018. Et cette lutte contre la corruption telle qu'elle est conduite m’amène à me demander si ce n’est pas une continuité de la lutte pour le championnat de 2018 et de 2022", indique Vladimir Poutine. "Si on soupçonne quelqu'un d'un délit, on rassemble les informations nécessaires et on les transmet au parquet de l'Etat dont il est ressortissant. Mais en aucun cas, un pays, grand ou petit, ne peut se déplacer dans le monde et attraper qui bon lui semble et le ramener dans ses prisons."

"Est-ce que je vous parais fou?"
À la question "il y a ceux qui disent, après tant d’années de pouvoir, Vladimir Poutine est devenu fou", Vladimir Poutine demande: "Au terme de notre interview, je vous parais fou?"

Avant d’avertir: "La Russie n'a aucun intérêt à chercher la confrontation avec les autres pays. Mais nous sommes parfois contraints de défendre nos intérêts. Et nous allons le faire, bien sûr."

Emmanuel Todd : "on est en train sans doute d’assister à la troisième autodestruction de l’Europe, et de nouveau sous direction allemande"

 

Pour le démographe et anthropologue français, l’Europe est en train de scissionner par le milieu : nord contre sud.


Comment analysez-vous le psychodrame grec?
E. Todd : Ce qui me frappe, c’est que l’Europe à laquelle on a affaire n’est plus celle d’avant : c’est une Europe contrôlée par l’Allemagne et par ses satellites baltes, polonais, etc. L’Europe est devenue un système hiérarchique, autoritaire, « austéritaire », sous direction allemande. Tsipras est probablement en train de polariser cette Europe du nord contre l’Europe du sud. L’affrontement, il est entre Tsipras et Schäuble (le ministre allemand des Finances, NDLR). L’Europe est en train de se scissionner par le milieu. Au-delà de ce que disent les gouvernements, je suis prêt à parier que les Italiens, les Espagnols, les Portugais… mais aussi les Anglais ont une immense sympathie pour Tsipras. 

Un clivage nord-sud plutôt que gauche-droite ?
E. Todd : Observez l’attitude des sociodémocrates allemands : ils sont particulièrement durs envers les Grecs. Tout le discours des socialistes français, jusqu’à très récemment, consistait à dire : « On va faire une autre Europe, une Europe de gauche. Et grâce à nos excellents rapports avec la social-démocratie allemande, il va se passer autre chose »… Je leur répondais : « Non, ça va être pire avec eux ! » Les sociodémocrates sont implantés dans les zones protestantes en Allemagne. Ils sont encore plus au nord, encore plus opposés aux « cathos rigolards » du sud… Ce qui ressort, ce n’est donc pas du tout une opposition gauche-droite, c’est une opposition culturelle aussi ancienne que l’Europe. Je suis sûr que si le fantôme de Fernand Braudel (grand historien français : 1902-1985) ressortait de la tombe, il dirait que nous voyons de nouveau apparaître les limites de l’Empire romain. Les pays vraiment influencés par l’universalisme romain sont instinctivement du côté d’une Europe raisonnable, c’est-à-dire d’une Europe dont la sensibilité n’est pas autoritaire et masochiste, qui a compris que les plans d’austérité sont autodestructeurs, suicidaires. Et puis en face, il y a une Europe plutôt centrée sur le monde luthérien – commun aux deux tiers de l’Allemagne, à deux pays baltes sur trois, aux pays scandinaves – en y rajoutant le satellite polonais – la Pologne est catholique mais n’a jamais appartenu à l’empire romain. C’est donc quelque chose d’extraordinairement profond qui ressort. 


On n’entend guère la France dans ce débat nord-sud…
E. Todd : C’est la vraie question : est-ce que la France va bouger ? La France est double. Il y a la vieille France maurrassienne reconvertie en France socialiste, décentralisatrice, européiste et germanophile, qui bloque le système. Mais il est clair que les deux tiers de la France profonde sont du côté de l’Europe du sud. Quelque part, le système politique français – qui n’en finit pas de produire ces présidents ridicules, où l’asthénique succède à l’hystérique – ne joue pas son rôle. Le système est bloqué. Jusqu’à présent, la France jouait le rôle du bon flic quand l’Allemagne faisait le mauvais… Pour Hollande, c’est la minute de vérité. S’il laisse tomber les Grecs, il part dans l’Histoire du côté des socialistes qui ont voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Si les Grecs sont massacrés d’une façon ou d’une autre avec la complicité et la collaboration de la France, alors on saura que c’est la France de Pétain qui est au pouvoir. 

Un Grexit précipiterait-il la fin de l’euro, que vous prophétisez depuis longtemps ?
E. Todd : A terme, la sortie de la Grèce amènerait de manière quasi certaine la dissolution de l’ensemble. Il est vraisemblable que l’Allemagne constituera une zone monétaire avec ses satellites autrichiens, scandinave, baltes, avec l’appui de la Pologne – qui n’est pas dans la zone euro. De l’autre côté, on pourrait assister à un retour d’un partenariat franco-britannique pour équilibrer le système. Ce qu’on a vu depuis 2011, c’est l’incroyable obstination des élites européennes – et notamment des élites françaises néovichystes (laissez « néovichystes » !) : mélange de catholiques zombies, de banquiers et de hauts fonctionnaires méprisants – à faire durer ce système qui ne marche pas. L’euro est le trou noir de l’économie mondiale. L’Europe s’est obstinée dans une attitude d’échec économique incroyable qui évoque en fait un élément de folie. On est dans l’irrationnel et la folie : une sorte d’excès de rationalité qui produit un irrationnel collectif. D’un côté, ça peut encore durer très longtemps. Mais d’un autre côté, ce que j’ai senti, et pas seulement chez les Allemands et chez les Grecs, c’est le début d’un vertige, d’une attirance par la crise. Personne n’ose dire que ça ne marche pas, personne n’ose prendre la responsabilité d’un échec – car c’est un échec ahurissant, l’histoire de l’euro ! – mais on sent aussi chez les acteurs une sorte de besoin d’en finir. Plutôt une fin effroyable qu’un effroi sans fin. Dans ce cas, la Grèce serait le détonateur. Les gens sont au bord d’une prise de conscience du tragique réel de la situation. Le tragique réel de la situation, c’est que l’Europe est un continent qui, au XXe siècle, de façon cyclique, se suicide sous direction allemande. Il y a d’abord eu la guerre de 14, puis la deuxième guerre mondiale. Là, le continent est beaucoup plus riche, beaucoup plus paisible, démilitarisé, âgé, arthritique. Dans ce contexte ralenti, comme au ralenti, on est en train sans doute d’assister à la troisième autodestruction de l’Europe, et de nouveau sous direction allemande. 

Et quid de la Grèce ?
E. Todd : Est-ce que ça prendra 5 ans ?, est-ce que ça prendra 10 ans ? – mais la Grèce va commencer à se sentir mieux à l’extérieur de la zone euro. Les Grecs sont des gens remarquablement intelligents et adaptables, et qui auront de plus le soutien du patriotisme comme facteur de redressement. Et c’est à ce moment-là que la situation deviendra insupportable sur l’euro. Laisser sortir la Grèce, c’est prendre le risque d’administrer la preuve qu’on est mieux à l’extérieur de la zone que dedans. Quand on est dans l’Europe folle, on a l’impression que les forces anti-grecques sont majoritaires de façon écrasante. Mais quand on lit la presse internationale, on se rend compte que les Grecs ont tout le monde avec eux ! Lisez simplement la presse américaine : elle considère que les gens de Bruxelles, de Strasbourg et de Berlin sont complètement fous ! Il y a énormément de gens qui auront intérêt à retaper la Grèce, à commencer par les Américains, qui ne peuvent pas permettre que ce pays parte en lambeaux, compte tenu de sa position stratégique. Plein de gens vont aider la Grèce, c’est ça le problème… 

dimanche 26 juillet 2015

Réponses à la presse du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de la conférence de presse en marge des sommets des BRICS et de l'OCS, Oufa, le 9 juillet 2015



Question: Les présidents chinois et russe Xi Jinping et Vladimir Poutine se sont entretenus en marge des sommets des BRICS et de l'OCS, et ont notamment évoqué le sujet de la "jonction" de la ceinture économique de la "Route de la soie" et de l'UEEA. Quels sont, selon vous, les résultats de cette rencontre des deux leaders?
Sergueï Lavrov: Il est de notoriété commune que lors du sommet à Moscou en mai dernier, le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine ont signé un mémorandum d'initiative concernant la conjonction entre les projets de ceinture économique de la "Route de la soie" et les processus de l'intégration économique eurasiatique. La Chine et la Russie ne sont bien sûr pas les seuls participants possibles aux efforts visant à assurer cette conjonction: il s'agit notamment de l'UEEA. Cette initiative des leaders de nos deux pays est également examinée par nos partenaires au sein de l'UEEA. La Russie et la Chine estiment que l'OSC constitue une plateforme utile et commode pour tous ceux qui cherchent à débattre des aspects concrets d'une telle initiative. Nos partenaires au sein de l'OSC ont intérêt à examiner dans ce format tous les aspects des projets de conjonction de la "Route de la soie" avec l'intégration économique eurasienne. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un projet russo-chinois bilatéral: il a été avancé par les leaders des deux pays, mais doit avoir une dimension multipartite.
Nous vous informerons naturellement à mesure que l'OCS et les contacts entre l'UEEA et la Chine éclairciront des domaines concrets du travail pratique. Il est à noter qu'outre l'OCS, qui comprend tous les participants potentiels à cette initiative importante, il existe également un développement des liens et du partenariat entre l'UEEA et la Chine.
Question: Le sommet de l'OCS à Oufa se soldera par une déclaration commune concernant les 70 ans de la victoire sur le fascisme. Quel sera le rôle de la position commune des pays membres de l'OCS face au renforcement des tentatives de réécrire les résultats de la Seconde Guerre mondiale?
Sergueï Lavrov: Les 70 ans de la Victoire dans la Seconde Guerre mondiale, de la victoire dans la Grande Guerre patriotique, de la victoire du peuple chinois sur le militarisme japonais et la fin de la Seconde Guerre mondiale en général - ce sont des dates sacrées. Nous accordons une importance particulière à ce que la communauté internationale n'oublie pas les raisons et les résultats de cette guerre, les noms des vainqueurs et de ceux qui ont tenté de conquérir le monde et d'instaurer leurs ordres dictatoriaux et unilatéraux.
C'est derniers temps on voit apparaître en Europe et dans d'autres régions du monde des spéculations affirmant que tout n'a pas été comme nous nous en rappelons, que tout s'est passé autrement, qu'on peut remettre en cause les verdicts du tribunal de Nuremberg ou déclarer la guerre au monuments consacrés aux héros de cette guerre, les mettre au même niveau que les fascistes et les collaborationnistes. Il s'agit d'un problème très dangereux et durable. Il est important d'empêcher à la racine ces tentatives d'occuper l'espace médiatique mondial, le centre des débats sur l'avenir du monde qui ont une grande importance appliquée.
La réécriture des résultats de la Seconde Guerre mondiale pourrait remettre en question tout le système des relations internationales, dont le centre est constitué par les Nations unies. A mon avis, cette audience comprend parfaitement les dangers et risques énormes de cette tendance. C'est pourquoi la position de la Russie, de la Chine, des autres membres de l'OCS et de la majorité écrasante des pays du monde réside dans la volonté d'éviter les tentatives d’héroïser les nazis et le nazisme comme tel ainsi que d’endiguer toutes les tentatives néfastes que nous observons, notamment près de nos frontières européennes. Ce n'est pas par hasard que la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU sur la lutte contre l’héroïsation du nazisme, dont les co-auteurs étaient la Russie, la Chine et d'autres membres de l'OCS, a été adoptée cette année par la majorité écrasante des voix.
Question: Le sommet d'Oufa devrait lancer l'adhésion de l'Inde et du Pakistan à l'OCS. Les relations entre ces deux pays étant très compliquées, faut-il s'attendre à des problèmes internes au sein de l'OCS?
Sergueï Lavrov: En ce qui concerne la liste des membres de l'OCS et l'élargissement prochain de cette liste, nous au contraire estimons que l'accroissement du nombre des formats de coopération et de discussion - dans ce cas-là entre l'Inde et le Pakistan - crée de nouvelles possibilités pour aider ces deux pays voisins - le développement des relations avec eux est très important pour nous - à surmonter les divergences restantes. Au sein de l'OCS, il existe même aujourd'hui des pays ayant des relations problématiques, notamment dans les domaines des ressources en eau et de l'énergie. L'OCS représente une plateforme pour un dialogue respectueux, équitable et constructif, en créant ainsi une ambiance nécessaire pour éliminer au maximum ces divergences, pour que les pays ayant de telles divergences aient un format supplémentaire pour débattre des difficultés existantes et trouver des compromis nécessaires. Je suis sûr que l'adhésion de l'Inde et du Pakistan à l'OCS contribuera également au développement de leurs relations bilatérales.
Question: Ces derniers temps nous nous sommes pratiquement habitués aux déclarations de l'Occident concernant une certaine menace russe. Deborah James, secrétaire de l'armée de l'air américaine, est même allé jusqu'à considérer la Russie comme le "danger principal". Pouvez-vous commenter ces propos?
Sergueï Lavrov: Nous nous sommes depuis longtemps habitués à des déclaration régulières de Washington sur des menaces "principales" ou "secondaires" d'après les Etats-Unis. Nous nous sommes habitués à ce que les militaires - y compris des ministres de la Défense, des représentants du Comité des chefs d’état-major interarmées et des secrétaires, des forces aériennes ou d'autres armées - émettent régulièrement des propos qui sont normalement du ressort des politiques. Nous sommes bien sûr préoccupés par la création de cette ambiance artificielle d'hostilité. Elle n'a rien en commun avec la réalité, les plans et les actions de la Fédération de Russie.
Nous avons des contacts avec Washington. Je vous assure qu'il n'y a jamais de déclarations hystériques de ce type lors de contacts tranquilles et normaux. On nous indique que cela s'explique par la nécessité de "calmer" l'opinion publique, de lui monter que "Washington reste vigilant" et qu'aucun risque ne portera préjudice à la sécurité nationale des Etats-Unis. Nous avons une approche philosophique. Nous rappelons régulièrement à nos collègues américains que ce sont eux qui forment cette opinion publique à laquelle ils tentent de réagir. D'abord, il y a des accusations infondées contre nous qui agitent l'opinion publique. Ensuite, les autorités se réfèrent à cette opinion pour réaliser des mesures pratiques et non rhétoriques concernant la création de l'infrastructure militaire de l'OTAN près de nos frontières en violation des engagement de l'Alliance atlantique dans le cadre de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre l'OTAN et la Fédération de Russie.
Question: Il semble que le "marathon iranien" concernant le programme nucléaire du pays touche à sa fin. La Russie y a grandement contribué car elle se prononce activement dès le début du conflit pour la levée des sanctions et contre ces sanctions en général. Beaucoup d'acteurs ont pourtant intérêt à maintenir les sanctions. Aujourd'hui, la partie iranienne a indiqué qu'elle serait ravie de voir le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la signature de cet accord. Quelle est la probabilité qu'on voie demain cet évènement historique: la signature de l'accord à laquelle vous assisterez?
Sergueï Lavrov: La position de Moscou dans les négociations sur le programme nucléaire iranien se fonde sur le fait que nous avons grandement contribué à leur reprise ainsi qu'à leur caractère stable et visant à obtenir des résultats. Ces négociations avaient été dans l'impasse pendant des années, mais la Fédération de Russie a proposé il y a deux ans de trouver un fondement pour leur reprise sur la base des principes de progressivité et de mutualité. Autrement dit, il fallait comprendre qu'on ne pouvait pas régler tous les problèmes à la fois, qu'il était nécessaire de commencer avec des choses plus simples et d'agir de manière que toute action positive de l'Iran concernant l'allègement des inquiétudes de la communauté internationale représentée par l'AIEA obtienne obligatoirement une réaction positive sous forme de l'affaiblissement des sanctions.
Ces considération ont servi de base pour le plan intermédiaire, adopté en novembre 2013 et mis en œuvre consciencieusement et pleinement par tous les membres du groupe des six et la République islamique d'Iran. Aujourd'hui ces mêmes principes de progressivité et de mutualité nous avons menés vers un accord qui n'est pas transitoire, mais déjà final et exhaustif. Il est parfaitement réalisable et se base sur la formule confirmée par le président Vladimir Poutine dans le cadre de la doctrine de la politique étrangère de la Russie: il s'agit des garanties du droit de l'Iran sur le développement de l'énergie nucléaire pacifique, y compris le droit d'enrichir de l'uranium, à condition d'avoir éclairci toutes les questions concernant le programme nucléaire et levé toutes les sanctions. Il est clair qu'il ne s'agit pas encore une fois d'un acte unique, mais d'un accord en plusieurs étapes. Tout cela est en train d'être finalisé au cours des négociations de Vienne.
En ce qui concerne la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères des six et de l'Iran - qui devrait, j'espère, adopter définitivement cet accord - elle pourrait avoir lieu à n'importe quel moment. Suite à ma participation aux sommets d'Oufa, je serais prêt à rejoindre à tout moment mes collègues. J'espère que ce sera en réalité la dernière rencontre qui aidera à concorder certaines nuances, mais se passera de tentatives de mettre en cause les accords de l'étape précédente. Malheureusement, nos derniers contacts comprenaient effectivement de telles tentatives qui ne contribuent pas au résultat et ne font que nous ramener en arrière, éloignant la signature de l'accord final.
Question: La région du Pacifique connaît un véritable regain d'activité avec l'élargissement de la coopération entre le Japon et la Corée du Sud, les tentatives de renouveler les anciennes alliances économiques ou d'en créer de nouvelles... Faut-il y voir une réponse à la montée en puissance des Brics en tant qu'union internationale? Ou s'agit-il de deux processus parallèles et indépendants?
Sergueï Lavrov: Je ne pense pas qu'il s'agisse seulement d'une réaction au renforcement des Brics. Les USA ont depuis longtemps annoncé que leurs intérêts en Asie-Pacifique grandissaient et devenaient leur priorité. Dans cette région, les États-Unis, comme vous l'avez noté, ont noué plusieurs alliances militaro-politiques avec le Japon, la Corée du Sud et l'Australie. Nous avons toujours pensé que l'activité militaire dans la région, les actions militaro-politiques de tous les pays qui s'y trouvaient devaient s'exercer sur une base universelle, et non selon une logique de blocs.
Il y a cinq ans déjà, la Russie et la Chine avaient proposé d'entamer une discussion sur la formation, fondée sur le non-alignement et l'universalité, d'une architecture de sécurité qui s'appuierait sur les principes d'équité, de transparence, de respect et de la prise en compte des intérêts mutuels. Je ne peux pas dire que cette initiative a été immédiatement soutenue à l'unanimité mais il y a trois ans, dans le cadre des mécanismes des Sommets de l'Asie orientale où sont représentés tous les autres acteurs de la région Asie-Pacifique, ont débuté sur notre initiative les consultations sur la formation d'une nouvelle architecture de sécurité ouverte en Asie-Pacifique. Trois cycles de consultations se sont déjà tenus, à Brunei, en Russie et en Malaisie. Le prochain cycle est prévu en Indonésie. Ce processus sera très long car trop de problèmes se sont accumulés et les structures de la région sont trop isolées. Il existe des mécanismes formés autour de l'ASEAN, des blocs militaro-politique à part, que j'ai mentionnés. Mais si nous travaillons dès maintenant et minutieusement sur cette initiative, elle aura des perspectives.
Question: Quels problèmes insurmontables persistent dans les négociations sur le nucléaire iranien à Vienne? Certaines sources rapportent que la date limite pour trouver un accord pourrait être prolongée jusqu'au 13 juillet. Sur quelles dates tablez-vous?
Sergueï Lavrov: Il ne reste plus de problèmes insurmontables, à moins qu'un participant (ce ne sera certainement pas la Russie) ne tente au dernier moment d'obtenir quelque chose des négociations.
Quant aux dates limites, si tout le monde respectait l'accord-cadre conclu à Lausanne en avril dernier, il n'y aurait rien d'insurmontable. Si je comprends bien, depuis le début du cycle actuel on assiste à un progrès, on fixe de nouvelles formulations. C'est pourquoi j'espère que personne ne remettra en doute le travail déjà effectué et n'assumera la responsabilité d'avoir mis en échec un accord déjà prêt de facto.
En ce qui concerne les délais, nous n'avons jamais eu de dates artificielles. Nous avons défini des limites: le 30 juin, puis le 7 juillet. Aujourd'hui quand nous partions de Vienne avec mes homologues, nous avons convenu que le principal était la qualité des accords, qui doivent assurer l'équilibre des intérêts, garantir la fiabilité du régime de la non-prolifération des armes nucléaires et les droits légitimes de l'Iran. Bien sûr, la sécurité de tous les pays de la région doit être assurée.
Je pense qu'un autre point important est que l'accord permette de créer un terrain plus favorable pour réunir enfin une conférence sur la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient. Cette décision a été prise depuis longtemps, il y a cinq ans déjà. Malheureusement ni en 2012, quand cette activité a été annulée, ni cette année quand une autre tentative a été entreprise, nous n'avons pas pu le faire. Ce n'est pas l'Iran mais nos partenaires occidentaux qui en sont responsables, parce qu'ils n'ont pas réussi à soutenir un projet parfaitement acceptable pour tous les autres. Mais ceux qui se réfèrent au nucléaire iranien comme un prétexte pour repousser la réunion de la conférence sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient ne disposent plus de cet argument.
Question: Je voudrais vous poser une question sur l'ordre du jour criméen aux sommets internationaux accueillis à Oufa. Bien que le sujet soit discuté, les membres des Brics et de l'OCS n'ont pas reconnu la réunification de la Crimée avec la Russie. Quelle est l'importance de cette question pour la Russie? Peut-on parler de la reconnaissance de la Crimée par un des pays à terme?
Sergueï Lavrov: Je ne crois pas qu'il existe le terme "ordre du jour criméen". Un tel problème n'existe pas dans l'activité de l'OCS et des Brics. Aucun de nos partenaires ne déclare ne pas reconnaître les résultats du référendum qui a permis à la Crimée de revenir au sein de la Russie. Dans les documents que vous verrez dans quelques heures, les dirigeants des Brics et de l'OCS fixent notre position commune sur la nécessité de remplir à part entière et de bonne foi les accords de Minsk, qui n'ont rien à voir avec un "ordre du jour criméen". La question concernant la Crimée a été close par le peuple de la Crimée et les décisions prises par la Russie pour répondre à une volonté très claire du peuple criméen.
Question: Au cours de la dernière visite du Ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem à Moscou, l'initiative de former une coalition pour affronter l'EI a été évoquée. Lors de votre conférence de presse conjointe, Walid Mouallem a donné une réponse vague. Il a comparé cette proposition à un miracle. Dans quelle mesure, d'après vous, la création d'une telle coalition est-elle réaliste? Quel rôle pourrait être joué par la Russie? Quelles démarches sont entreprises pour mettre en œuvre cette initiative?
Sergueï Lavrov: Je ne pense pas que Walid Mouallem a réagi vaguement à cette initiative, qui a été évoquée pendant sa rencontre avec le Président russe. En effet, il a dit que "ce serait un miracle de plus" parce que, d'après lui, la Russie a déjà fait plusieurs fois l'impossible pour empêcher l'effondrement de la Syrie. Il faisait allusion à notre contribution pour assurer le règlement à part entière du problème relatif à la démilitarisation chimique de la Syrie. Le gouvernement syrien a parfaitement coopéré dans ce processus, avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'Onu et tous les pays impliqués dans la mise en œuvre de ce projet d'envergure, réalisé rapidement.
C'est pourquoi j'ai vu et entendu dans la position de Walid Mouallem un soutien absolu de l'initiative avancée par le Président russe Poutine, mais également un doute légitime: que non pas la Syrie, mais d'autres pays à qui elle s'adressait puissent parvenir à unir aussi rapidement leurs efforts. Après tout, nous n'avons pas proposé de créer une coalition, nous avons analysé la situation et dit à nos partenaires – l'EI a été proclamé ennemi numéro 1 par tous les pays de la région. Tout le monde sait parfaitement que l'EI n'a pas pour objectif la Syrie ou l'Irak, où il s'est déjà emparé de vastes territoires pour y proclamer un "califat", ni l'Afghanistan, où il a sévi ces derniers mois, ni la Libye, où les émissaires de l'EI ont été aperçus et tentent d'aménager leurs territoires sous forme de "califat". L'EI a pour objectif deux sanctuaires musulmans, et il ne s'en cache pas.
Les problèmes et les divergences réciproques doivent être mis de côté car c'est une bataille pour la survie des États arabes. Les priorités sont claires. Pour cette raison, quand vous demandez si l'union des efforts de l'Arabie saoudite, de la Turquie et d'autres pays en mauvaises relations avec le gouvernement de Bachar al-Assad est réaliste, je répondrais seulement que c'est absolument nécessaire.
Comme vous le savez, le Ministre saoudien de la Défense, le prince héritier Mohammed ben Salmane, a assisté au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Nous avons évoqué avec lui la menace du terrorisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le Président russe Vladimir Poutine en a parlé avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors de leur entretien à Bakou en marge des activités consacrées à l'ouverture des Jeux européens.
Nous n'avons aucun ordre du jour secret. Nous parlons avec tout le monde avec franchise en exposant notre vision de la situation. Nous sommes toujours prêts à entendre nos interlocuteurs. Du moins, à l'étape actuelle, nous n'avons pas le sentiment que cette initiative soit sous-estimée. Nous continuerons à travailler là-dessus. Sachant que nous le faisons quotidiennement parce que chaque jour la tâche devient de plus en plus complexe.
Question: Sait-on combien de citoyens russes ont été recrutés par l’État islamique?
Sergueï Lavrov: Les chiffres divergent. Nos représentants, y compris le Secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Nikolaï Patrouchev et l'un de mes adjoints Oleg Syromolotov, ont récemment parlé d'environ 2 000 personnes. Selon nos estimations, ce chiffre comprend plusieurs centaines d'anciens ou actuels citoyens russes qui se sont définitivement installés en Europe.
Question: Vous avez déjà parlé de la coalition menacée par l'EI. Est-il envisageable que la Russie puisse également y participer, parce que les islamistes ont une grande marge de manœuvre? Je veux parler d'autres membres de l'OCS et des Brics; la Chine pourrait également rencontrer des problèmes.
Sergueï Lavrov: Nous continuerons à assurer la sécurité de nos frontières et du pays. Cette région ne souffre pas d'un manque d'hommes armés qui peuvent s'opposer à l'EI. Il est primordial – et c'est exactement ce que nous cherchons à faire – qu'ils s'unissent tous pour lutter contre la menace principale. Ils ont souvent des divergences et règlent leurs propres problèmes locaux dans le cadre de nombreux conflits dans les pays de la région. Notre initiative vise à séparer le bon grain de l'ivraie et voir les menaces communes -  l'EI et ses semblables.
Question: Avez-vous eu l'occasion d'entendre ou de lire le discours prononcé hier par le Premier ministre grec Alexis Tsipras au Parlement européen? Que pouvez-vous en dire? Comment la Russie évalue-t-elle les risques susceptibles de survenir si la Grèce sortait de la zone euro?
Sergueï Lavrov: Notre position a déjà été expliquée plusieurs fois par le Président russe Vladimir Poutine: nous voulons trouver au plus vite une solution mutuellement acceptable concernant le problème de la dette grecque et les moyens de la surmonter. Contrairement aux spéculations de certains médias, nous n'avons aucun intérêt à jeter de l'huile sur le feu. On a tenté d'accuser la Russie de se frotter les mains en regardant comment la Grèce se brouillait avec Bruxelles, Paris et Berlin. Ce n'est pas du tout le cas. C'est une déformation totale de notre position et de nos intérêts. Nous souhaitons que l'Union européenne soit fonctionnelle et économiquement prospère. Bien sûr, c'est impossible si dans l'un des pays membres – notamment de la zone euro – s'enclenchent des phénomènes de crise. C'est pourquoi nous souhaitons qu'une solution mutuellement acceptable soit trouvée. Et c'est exactement ce que font actuellement les dirigeants européens, y compris le Premier ministre Alexis Tsipras. Nous leur souhaitons de réussir.
Question: L’Égypte a récemment soumis sa demande d'adhésion à l'OCS. Quelles sont ses perspectives d'après vous? Quels sont les principaux critères pour l'adhésion de nouveaux membres à l'OCS et aux Brics?
Sergueï Lavrov: Il n'est pas du tout question d'élargir les Brics - c'est l'avis des cinq États qui composent aujourd'hui ce groupe. Il faut d'abord mettre en œuvre ce qui a été prévu. Vous connaîtrez aujourd'hui l'ensemble des décisions prises. Mon adjoint Sergueï Riabkov vous a déjà expliqué à quoi ressemblaient ces décisions. Il faut d'abord fixer tout cela, le poser sur de solides rails, avant d'envisager toute autre initiative. Les Brics n'ont aucun document réglementant la composition du groupe. C'est une organisation absolument informelle. Nous créons actuellement ce qu'on appelle le "secrétariat virtuel" des Brics, mais uniquement pour faciliter l'organisation de nombreuses activités organisées au cours de l'année entre les sommets.
Le règlement de l'OCS, par contre, prévoit son expansion. De plus, il détermine plusieurs catégories d'appartenance, comme nous l'avons déjà mentionné: membres, observateurs et pays partenaires de dialogue. Aujourd'hui une douzaine de requêtes formelles et informelles ont été formulées pour obtenir tel ou tel statut. On annoncera demain l'examen des demandes de l'Inde, du Pakistan et d'autres pays. L’Égypte a déposé la sienne il y a quelques jours. Elle sera examinée conformément aux critères du règlement qui décrit clairement les procédures. En effet, il faut un consensus, mais la discussion doit démarrer d'une manière ou d'une autre. Notamment au Conseil des hauts représentants. L'OCS est une Organisation assez structurée, c'est pourquoi les questions de ce genre, comme toutes les autres, seront examinées dans le cadre des procédures convenues.
Question: Je voudrais revenir au nucléaire iranien: la levée de l'embargo sur les armes reste l'une des pommes de discorde et les médias ont annoncé qu'on parlait actuellement d'une levée de l'embargo par étapes – d'abord son gel, puis la levée à part entière. Ce processus pourrait prendre entre 2 et 8 ans. Pouvez-vous confirmer cette information? Que pense Moscou de cette idée?
Sergueï Lavrov: Je ne veux rien confirmer parce que cela constituerait une violation de l'éthique des négociations. Le résultat sera annoncé. Il est inutile de spéculer à ce sujet. Les principes des étapes et de la réciprocité ont déjà été mentionnés aujourd'hui. Ils sont la clé qui a permis de débloquer de nombreuses impasses au cours de ces longs mois de négociations.
Nous pensons que l'embargo sur les armes doit être parmi les premiers levés. Actuellement, nous parlons des sanctions décrétées par le Conseil de sécurité des Nations unies parce que les sanctions unilatérales des USA et de l'UE sont bien plus intransigeantes que celles de l'Onu et nous ne les considérons pas comme légitimes. D'autant que les Américains essaient encore de les appliquer extra-territorialement en répandant leur juridiction sur les territoires d'autres pays. Les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies ont été adoptées pour deux raisons – d'abord quand on a commencé à s'interroger sérieusement sur le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et la présence d'une dimension militaire. Des sanctions ont été décrétées, visant ponctuellement les organisations, les entreprises et les individus impliqués dans le programme nucléaire pour restreindre le développement de ce programme. Le second bloc de sanctions a été adopté quand l'Iran a refusé de négocier. Il est né de la volonté du Conseil de sécurité des Nations unies de persuader politiquement et économiquement l'Iran de s'asseoir à la table des négociations. Ce bloc contenait également l'embargo sur les armes. Mais l'objectif de faire asseoir l'Iran à cette table des négociations a été atteint.
C'est pourquoi nous prônons la levée la plus rapide possible de l'embargo sur les armes. D'autant que l'Iran est un partisan de la lutte contre l'EI et de l'éradication de cette menace dans la région et dans le reste du monde. La levée de l'embargo sur les armes aidera Téhéran à augmenter sa capacité militaire à combattre le terrorisme.
Bien sûr, quand je dis ça, le dernier mot en ce qui concerne le compromis et la solution de l'accord final sur le nucléaire iranien revient évidemment à Téhéran. Je le répète, c'est un ensemble d'accords. C'est à nos collègues iraniens de décider quels seront les délais de la levée de l'embargo sur les armes.
Nous prônons son annulation le plus vite possible. Nous soutiendrons le choix qui sera fait par les négociateurs iraniens.
Question: Les dirigeants de la Russie, de la Chine et de la Mongolie se réuniront aujourd'hui. Quels seront les principaux thèmes de cette rencontre? Quelle est la priorité pour la Russie dans le cadre de la coopération avec ces pays?
Sergueï Lavrov: Le format Russie-Chine-Mongolie existe depuis relativement longtemps au niveau des experts et des vice-ministres des Affaires étrangères. Un sommet s'est tenu à Douchanbé en septembre 2014. Les trois dirigeants se sont rencontrés et ont décidé qu'il serait préférable de donner un nouveau souffle à cette coopération au regard des liens étroits historiques, de la géographie et des relations économiques de longue date entre nos trois pays. Et les trois chefs d’État ont chargé les ministres des Affaires étrangères, de l’Économie, de l’Énergie et des Transports d'élaborer des documents qui permettraient de promouvoir notre coopération trilatérale sur une base mutuellement bénéfique. Cette directive a été suivie. Nous avons préparé les documents couvrant les domaines économique, d'infrastructure et de transport, ainsi que les questions humanitaires et la coopération en politique étrangère.
Je pense que c'est un processus très utile. Il aurait probablement fallu commencer plus tôt de telles réunions trilatérales, à titre régulier. La Chine et la Russie sont des voisins de la Mongolie et la nature, le destin et l'histoire nous dictent de vivre ensemble. Il faut tirer un profit maximal de ces avantages.

Source

Un ukrainien à Donetsk (Part. 2) [Vidéo S/T Français]


Arthur Senko est un blogueur ukrainien, originaire de Vinnitsa, en Ukraine centrale. En juin dernier il décide de se rendre à Donetsk pour voir de ses propres yeux ce qui s'y passe, pour rencontrer les habitants et discuter avec eux, avoir leurs opinions sur le conflit en cours et le devenir de l'Ukraine et du Donbass.


Vidéos 4,5 et 6 (enchainées) traduction : Thalie Thalie
Questions aux passants à Donetsk.

Voir la Partie 1

samedi 25 juillet 2015

Visite en Crimée : la conférence de presse de la délégation française à Moscou


 Après sa visite en Crimée qui a duré deux jours, la délégation de parlementaires français donne une conférence de presse à Moscou.



Les Barbares Russes (Vidéo S/T Français]


Petit message des barbares russes aux occidentaux :


Sous-titres Français par Pavel J

Un ukrainien à Donetsk (Part. 1) [Vidéo S/T Français]


Arthur Senko est un blogueur ukrainien, originaire de Vinnitsa, en Ukraine centrale. En juin dernier il décide de se rendre à Donetsk pour voir de ses propres yeux ce qui s'y passe, pour rencontrer les habitants et discuter avec eux, avoir leurs opinions sur le conflit en cours et le devenir de l'Ukraine et du Donbass.


Premières impressions à Donetsk


Question aux passants : "Qu'aimeriez-vous dire à ceux qui sont de l'autre coté du front ?"


Arthur constate avec surprise que les chocolats traditionnels de Lvov (Ouest de l'Ukraine) sont toujours appréciés à Donetsk

Merci à Thalie Thalie pour les sous-titres!

(A suivre...)


vendredi 24 juillet 2015

Insoumis (Le Donbass sous le feu part. 10)


Maxim Fadeïev est journaliste dans le réseau d'agences indépendantes News Front, il a survécu au siège de Slaviansk et réside actuellement à Donetsk où il a créé le projet documentaire "Le Donbass sous le feu ". Il était présent pendant la déroute ukrainienne de Debaltsevo. Il en a tiré ce document exceptionnel, la partie 10 de son projet : Insoumis (Le Donbass sous le feu part. 10)

Cette partie comprend des images de l'attaque de la Garde républicaine de la RPD ("rebelles") sur Marinka le 3 Juin 2015, de l'entrainement du bataillon "Sparta", et des escarmouches du bataillon "Somalie" dans la périphérie de l'aéroport et dans les quartiers nord de Donetsk.


(S/T anglais par Kazzura supervisés par Maxim Fadeïev)

Épisodes précédents :


Meilleurs vœux de Gorlovka (Le Donbass sous le feu part. 9)

Sur les routes de la guerre (Le Donbass sous le feu part. 8)
 
La guerre, c'est la guerre (Le Donbass sous le feu part. 7)

Le Nouvel an 2015 (Le Donbass sous le feu Part. 6) 

Séparatistes (Le Donbass sous le feu Part. 5)

Le Terminal (Le Donbass sous le feu Part. 4)  
 

Meilleurs vœux de Gorlovka (Le Donbass sous le feu part. 9)


Maxim Fadeïev est journaliste dans le réseau d'agences indépendantes News Front, il a survécu au siège de Slaviansk et réside actuellement à Donetsk où il a créé le projet documentaire "Le Donbass sous le feu ". Il était présent pendant la déroute ukrainienne de Debaltsevo. Il en a tiré ce document exceptionnel, la partie 9 de son projet : Meilleurs vœux de Gorlovka (Le Donbass sous le feu part. 9)


(S/T anglais par Kazzura supervisés par Maxim Fadeïev)

Épisodes précédents :


Sur les routes de la guerre (Le Donbass sous le feu part. 8)
 
La guerre, c'est la guerre (Le Donbass sous le feu part. 7)

Le Nouvel an 2015 (Le Donbass sous le feu Part. 6) 

Séparatistes (Le Donbass sous le feu Part. 5)

Le Terminal (Le Donbass sous le feu Part. 4)  

mercredi 22 juillet 2015

Erwan Castel en direct du front : Les vraies raisons de la guerre en Ukraine


Erwan Castel en direct depuis le Donbass interviewé par Tepa et Alain Benajam fait le point sur la situation dans les nouvelles républiques de Donetsk et Lougansk et nous explique les raisons de son engagement :

Partie 1

Les vraies raisons de la guerre en Ukraine... par metatvofficiel

Partie 2

Les vraies raisons de la guerre en Ukraine... par metatvofficiel

Partie 3

Les vraies raisons de la guerre en Ukraine... par metatvofficiel

jeudi 16 juillet 2015

Conséquences des contre-sanctions russes sur l'agriculture européenne Par Xavier Moreau


Xavier Moreau est un analyste installé en Russie depuis 14 ans. Il est l'auteur de la "Nouvelle Grande Russie" et l'un des intervenants principaux du site d'analyses politico-stratégiques stratpol.com.


Conséquences des contres-sanctions russes sur l... par stratpol

mercredi 15 juillet 2015

Le 14 juillet 2015, bombardements intenses de Donetsk et Gorlovka par l’armée ukrainienne (Vidéos)

Un "cessez-le-feu" violé 51 fois en une journée!

Les forces ukrainiennes ont délibérément intensifié les bombardements du territoire de la République avant les pourparlers à Minsk, de façon à rendre la situation dans la zone de la ligne de contact instable pour les observateurs, a déclaré Edouard Bassourine, commandant adjoint des forces de défense de la RPD au Ministère de la Défense aujourd'hui.
"Le camp ukrainien intensifie délibérément les bombardements en vue des réunions à Minsk, a t-il dit. -C'est fait afin de montrer au public que la situation sécuritaire demeure volatile. "


Edouard Bassourine
Bassourine avait précédemment déclaré que les forces ukrainiennes ont violé le cessez le feu  51 fois au cours de la dernière journée, avec des armes lourdes. Le 14 Juillet, Minsk accueillait une réunion régulière du sous-groupe dans les questions politiques opérant dans le cadre du Groupe de contact pour le règlement pacifique du conflit dans le Donbass.
le Ministère des affaires étrangères de Biélorussie a rapporté que la réunion de Minsk du sous-groupe sur les questions politiques du Groupe de contact a commencé aujourd'hui à huis-clos.

source : NT


Donetsk 14 Juillet 2015 - salves vers l'aéroport


Nuit de "trêve" sur Donetsk (14.07.2015)


Les infos Cassad TV du 13/14 juillet 2015 (Sous-titres anglais)
Vidéo originale Cassad TV (S/T ang.) : LIEN

mardi 14 juillet 2015

Ukraine : des scènes de guerre dans l'Ouest illustrent la faiblesse du gouvernement (AFP)

Des soldats ukrainiens, près de la ville de Moukatchevé le 13 juillet 2015 (AFP/ALEXANDER ZOBIN)

Tirs au lance-grenades, voitures de police calcinées, ultranationalistes armés repliés dans les montagnes : les scènes de guerre qui ont touché une petite ville ukrainienne près de la frontière avec l'UE affaiblissent les autorités pro-occidentales de Kiev, déjà confrontées à un sanglant conflit dans l'Est.

Le président Petro Porochenko a demandé aux forces de l'ordre de désarmer "les groupes armés illégaux" qui "déstabilisent la situation à 1.000 km du front de l'Est" au cours d'une réunion de son "cabinet de guerre" convoquée deux jours après une fusillade meurtrière entre les forces de l'ordre et des militants lourdement armés du mouvement ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur Droit) à Moukatchevé, à 50 km des frontières slovaque et hongroise.
Cette crise, qui a choqué l'opinion publique en Ukraine, est loin d?être réglée.
Sur le terrain, les soldats du ministère de l'Intérieur traquaient à bord de blindés les ultranationalistes qui se sont retranchés dans les montagnes avec leurs armes de guerre et refusent de se rendre, faisant fi de l'ordre présidentiel, a constaté un photographe de l'AFP sur place.
Plusieurs manifestations antigouvernementales et en soutien à Pravy Sektor ont été organisées dimanche dans plusieurs grandes villes d'Ukraine, avec la menace ouverte de bloquer les routes afin d'empêcher l'arrivée de renforts de police à Moukatchevé.
Du "chantage", estime l'analyste politique indépendant Volodymyr Fessenko, qui juge néanmoins les membres de cette puissante organisation paramilitaire "capables de déclencher un conflit armé à l'intérieur du pays".

- 'État extrêmement faible' -

"Nous avons un État extrêmement faible, dont le fonctionnement peut être entravé par une quinzaine de personnes", confie à l'AFP sous couvert de l'anonymat un haut responsable ukrainien chargé des questions de sécurité.
Si un banal conflit lié au trafic illégal de cigarettes entre deux personnalités politiques régionales pourrait avoir été à l'origine de la fusillade, celle-ci est révélatrice des problèmes auxquels est confrontée l'Ukraine.
"Les affrontements à Moukatchevé témoignent d'une crise systémique : réformes inexistantes, corruption omniprésente et flux d'armes incontrôlé", souligne Anatoli Oktyssiouk, analyste du centre des études politiques à Kiev.
Le recours à des armes de guerre aux portes de l'UE pour régler un conflit de cette nature semble aussi constituer un mauvais présage pour un rapprochement entre l'Ukraine et l'Union européenne et l'introduction d'un régime sans visas, déjà à maintes reprises repoussée.
S'y ajoute le problème du retour à la vie civile des volontaires qui combattent depuis plus de quinze mois aux côtés des troupes ukrainiennes contre les séparatistes prorusses, dans un conflit qui a fait plus de 6.500 morts.
"Il y a actuellement en Ukraine beaucoup d'hommes armés qui se considèrent comme des héros et tentent de prendre le pouvoir avec leurs fusils", estime la source chargée des questions sécuritaires.
Pravy Sektor, qui revendique 10.000 militants et plusieurs centaines de combattants dans l'Est, est l'unique formation paramilitaire ukrainienne qui ne soit intégrée ni au ministère de l'Intérieur, ni à celui de la Défense.
Leur chef, Dmytro Iaroch, a été élu député en octobre puis nommé en avril conseiller du chef de l'état-major des armées ukrainiennes dans une tentative des autorités d'intégrer ses milices.
Il s'est rendu à Moukatchevé et a affirmé lundi "oeuvrer avec les services de sécurité ukrainiens à stabiliser la situation".

- Un mouvement 'incontrôlable' -

Pravy Sektor revendique l'héritage controversé des nationalistes ukrainiens qui ont combattu pendant un temps aux côtés des nazis contre "l'occupation soviétique" pendant la Deuxième guerre mondiale, ce qui lui vaut d'être qualifié de "fasciste" par les médias publics russes et les habitants des régions prorusses de l'est de l'Ukraine.
Le mouvement avait acquis une grande popularité auprès des manifestants sur le Maïdan à Kiev en radicalisant la contestation qui s'est soldée au bout de trois mois par un bain de sang et a entraîné la chute du régime prorusse de Viktor Ianoukovitch.
Aujourd'hui, "Pravy Sektor est devenu pratiquement incontrôlable. Si le conflit n'est pas réglé de façon diplomatique, il y aura des risques pour le pouvoir à Kiev avec des conséquences imprévisibles", estime l'expert Anatoli Oktyssiouk.
Ces dernier événements rappellent un autre bras de fer qui a eu lieu en mars entre le président Porochenko et Igor Kolomoïski, oligarque aux méthodes douteuses qui avait néanmoins réussi à stopper en tant que gouverneur les élans séparatistes de la région de Dnipropetrovsk, frontalière de la zone des troubles dans l'est, en finançant des bataillons de volontaires.
Il avait été limogé après une opération de type paramilitaire qui avait vu des hommes armés apparemment liés au milliardaire pénétrer dans les locaux de groupes publics pétroliers à Kiev dont il revendiquait le contrôle.

Source : Le Parisien

mercredi 8 juillet 2015

Les Experts : Édition spéciale Grèce avec Olivier Berruyer


Édition spéciale sur les résultats du référendum Grec : le pays a rejeté massivement (61,31 %) le plan d'aide des créanciers. Avec : Olivier Berruyer, Animateur du blog www.lescrises.fr. Mathilde Lemoine, Directeur des études économiques HSBC-France. Jean-Marc Daniel, Directeur de la revue Sociétal.
- Les Experts, du 6 juillet 2015, présenté par Stéphane Soumier, sur BFM Business.

Partie 1 :


Partie 2 :

jeudi 2 juillet 2015

La République Populaire de Donetsk tiendra des élections locales le 18 octobre


Les élections locales se tiendront en DNR le 18 octobre. Il s'agit d'un effort des autorités de sauver les accords de Minsk II. Hier, Petro Porochenko a exclu la possibilité d'un statut particulier pour la région.

Le régime de Kiev est de fait sorti du processus de paix de Minsk II, estime le Premier ministre de la République Populaire de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko. Cette déclaration intervient après que le président ukrainien Petro Porochenko ait déclaré hier qu'un statut particulier pour le Donbass n’était pas prévu dans la nouvelle rédaction de la Constitution ukrainienne.

Mais les autorités de la République Populaire de Donetsk affirment que cela est en contradiciton aux accords de Minsk II car «le régime de Kiev promeut des amendements à la Constitution ukrainienne sans les conformer avec la DNR». D’après Alexandre Zakhartchenko, ces amendements ne comportent pas de droits ni de garanties pour les citoyens de la DNR.

«Dans ces conditions causées par la faute de Kiev, la RPD est obligée de respecter les accords pour les sauver», a déclaré Alexandre Zakhartchenko. Il a ajouté que les autorités de la DNR commenceraient à «agir immédiatement sans attendre que Kiev entende raison et se rassoie à une table de vraies négociations».

RT

mercredi 1 juillet 2015

Grèce : Jacques Sapir face à Ruth Elkrief



Jacques Sapir, économiste et directeur d'études à l'EHESS, a répondu aux questions de Ruth Elkrief, ce lundi 29 juin 2015, sur la décision d'Alexis Tsipras de recourir à un référendum pour une éventuelle sortie de la Grèce de l’Eurozone. Ce vote déterminera si les Grecs accepteront ou pas les propositions de réformes réclamées par le FMI et l'UE en échange du déblocage de nouvelles liquidités. Les créanciers d'Athènes comptent sur une peur du Grexit et la sortie de l'euro pour que les Grecs désavouent leur Premier ministre et disent oui quelle que soit la question posée.

Voir la vidéo (12 mn) : LIEN

Ukraine/Novorossia : "Le combat majeur de la République de Donetsk. 300 fusiliers d'acier" par Gennadiy Dubovoy

Alexandre Zakharchenko, Igor Strelkov et Alexandre Borodaï, juillet 2014

Juin 2014, Images tournées par Gennadiy Dubovoy (alias "Correspondant") - cameraman de l'unité Motorola, lors de la défense de Semyonovka - secteur clé de la périphérie de Slaviansk sur la seule et unique route entre Slaviansk et Donetsk encore sous contrôle des rebelles à ce moment-là. Une zone où l'héroïsme des défenseurs du Donbass et la stratégie du commandement de Slaviansk (photo) ont permit de transformer ce que Kiev espérait être une déroute totale des rebelles "pro-russes" en une victoire stratégique qui allait donner naissance à l'armée connue depuis sous le nom de "Forces Armées de Novorossia" (FAN).


(Sous-titres en anglais) As always, great job by Kazzura for the english subtitles. Thank you Kazz! 

Vidéo originale russe non censurée (ATTENTION Images dures!) : LIEN