mercredi 30 mai 2012

Bill Bonner : 100 millions d’Américains sont sans emploi



“100 millions d’Américains sans emplois”…
Business Insider nous en dit plus :
“Le taux de chômage [américain] attire beaucoup l’attention, et ces derniers temps, on s’est particulièrement penché sur le taux de participation de la main-d’oeuvre, dans la mesure où beaucoup d’Américains ont abandonné la recherche d’emploi. [Cependant], nous pouvons également constater que pas moins de 100 millions d’Américains n’ont pas d’emploi… Selon les chiffres d’avril, le nombre d’Américains au chômage atteint les 100,9 millions”.

Lire l'article de Bill Bonner : La chronique Agora

Emmanuel Todd VS Nicolas Sarkozy : 5 ans d'amour


Emmanuel Todd VS Nicolas Sarkozy : 5 ans d'amour par Escartefigue51

Petit florilège de quelques critiques d'Emannuel Todd lancées à l'adresse de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat.
Après la démocratie (2008)

mercredi 16 mai 2012

Todd : "les dirigeants allemands vont toujours plus loin dans la menace qu’ils ne le peuvent"

 L'anthropologue et historien français Emmanuel Todd.
Image: Steeve Iuncker-Gomez

Dans « Après la démocratie », vous avez analysé l’élection de Nicolas Sarkozy comme un symptôme des maux de la société française. Que dire de celle de François Hollande, investi hier? Cette élection est très importante. On a dit que c’était un référendum pro ou anti Sarkozy. C’était de fait un référendum sur l’identité nationale avec cette question: Qu’est-ce que la France ? La France est-elle encore celle de l’idéal de 1789 ou se définit-elle aujourd’hui, dans un espace mondialisé, sur des critères ethniques ? A mes yeux, Nicolas Sarkozy qui a fait une campagne à l’extrême droite, dans ce que j’appelle une pédagogie du mal. Il a été le candidat d’une pathologie, d’une déviation de ce qu’est la tradition nationale porteuse d’universalité et d’égalité. François Hollande a fait sourire en se déclarant un président normal. Il était en fait celui de la normalité nationale. Et il a d’ailleurs fait campagne sur ces thèmes. Il y a une illusion dans la démocratie. Les gens pensent qu’ils ont choisi un homme, mais en réalité les Français ont dit ce qu’ils étaient. Un peuple qui vote, dit comment il se juge lui-même. Le résultat a été tangent. Mais les grandes décisions historiques ne se prennent pas à une large majorité.
Pensez-vous que le couple franco-allemand peut rester le pilier de l’Union ? La réconciliation franco-allemande après la guerre, il fallait la faire. Mais, se réconcilier, ce n’est pas décider qu’on est pareil. L’histoire de l’Europe, c’est ça. Au départ, c’est un projet construit sur un modèle franco-compatible, avec des nations à égalité de voix, quelle que soi leur taille ou leur puissance. Avec la mise en hiérarchie des pays membres avec l’Allemagne au sommet, la France en brillant second et les pays latins en queue de liste, on est passé à un modèle plus hiérarchique, à une conception plus allemande, du point de vue des rapports entre structures familiales et idéologies. Mais l’Allemagne n’a pas de véritable aspiration à la domination. Le problème de ce type de société construit sur le modèle autoritaire, c’est que quand il n’y a plus personne au-dessus d’eux, cela peut déraper. Or, l’Allemagne c’est largement émancipée des Etats-Unis. Même Brzezinski pose la question d’une tentation, d’un retour d’une politique bismarckienne de puissance indépendante, avec les accords stratégiques sur l’énergie avec la Russie, par exemple. Il y a des signes qui montrent qu’elle se comporte comme une grande puissance maintenant. Il n’y a pas que les diktats à la Grèce. En revanche, les Japonais, qui ont aussi une structure autoritaire, ne veulent plus être en situation de domination et ont fait le choix d’être le petit frère des Etats-Unis.
Vous faites le constat d’un échec de la monnaie unique. L’Allemagne menace aujourd’hui la Grèce d’une sortie de l’euro. Cela signifie quoi pour vous ?
D’abord, il faut savoir que si l’euro s’effondre, c’est l’Allemagne qui sera le pays le plus touché parce qu’il est le pays le plus exportateur. En 1929, ce sont les Etats-Unis et l’Allemagne qui ont souffert le plus du krach boursier parce que ces deux pays étaient les deux plus grandes puissances industrielles de l’époque. Les Allemands ont parfaitement compris qu’avec un retour aux monnaies nationales, tout le monde va dévaluer autour d’eux pour se protéger des exportations allemandes. Et l’Allemagne retrouve le mark et est étranglée. C’est pour cela que les dirigeants allemands vont toujours plus loin dans la menace qu’ils ne le peuvent. La réalité c’est que les gens qui sont vraiment traumatisés par la disparition de l’euro, ce sont les dirigeants allemands. En revanche, les Grecs et les Français veulent rester dans l’euro pour des raisons plus irrationnelles. Parce qu’il y a un côté magique à la monnaie, parce qu’ils n’y comprennent rien. Ils ne se rendent pas compte que la fin de la monnaie unique leur ferait beaucoup de bien.
Vous dénoncez une sorte de complot de l’oligarchie financière et mondialiste contre la démocratie. Faites vous du Davos du Forum mondial ou de la Genève de l’OMC, des capitales de ce que vous détestez ?
D’abord Davos, ça n’a pas beaucoup d’importance. Quant à Genève, ce n’est pas seulement l’OMC, c’est aussi le siège de l’Organisation internationale du travail et de nombreuses institutions internationales. . L’OMC , ce n’est pas le problème. Si on passe au protectionnisme régionalisé, il faudra juste virer Pascal Lamy. Le problème, c’est le libre-échangisme actuel de l’OMC. Quant à Genève, c’est une grande ville francophone qui a un tel rôle international. Genève est une vraie chance pour la France. Si la France veut se suicider elle n’a qu’à critiquer Genève. Ou Bruxelles. La France doit immensément plus qu’elle ne le croit à ces deux grandes villes francophones qui échappent à l’influence de Paris. Car sans elles, avec son centralisme, la France serait morte depuis longtemps.

 (TDG)

lundi 14 mai 2012

Le génie de Neuilly (suite) : Air Sarko One, l'Airbus d'occasion qui coutait plus cher que le neuf


Rappelons-nous cet exploit (parmi tant d'autres) du génie de Neuilly cité par la cour des comptes :
Pressé d’avoir son avion, Sarkozy a acquis un Airbus ancien au prix du récent…et a dû acheter des moteurs neufs pour 23,4 millions d’euros
 Nicolas Sarkozy, pressé de renouveler la flotte gouvernementale, a acheté un avion ancien au prix du récent. Rien de grave, s’il n’avait pas fallu in fine acheter des moteurs neufs. Surcoût de l’opération, 23,4 millions d’euros, selon le rapport de la Cour des comptes, qui détaille le financement du nouvel A 330-200 de l’Elysée. Petit retour sur une saga, débutée le 15 février 2008. Ce jour là, le chef de l’Etat major particulier de Nicolas Sarkozy notifie à Matignon la décision de renouveler la flotte gouvernementale, avec une exigence de délais : le nouvel avion du président doit être prêt à l’été 2010. De cette exigence vont naître de considérables surcoûts. Au lieu de lancer un appel d’offres conforme au droit commun, la direction générale de l’armement a préféré une procédure de marchés négociés avec mise en concurrence mais sans publicité préalable, explique la cour des comptes. « Sur les trois sociétés sollicitées, Airbus, Air France Industries et Sabena Technics, les deux premières se sont désistées moins d’un mois après la réception du dossier de consultation », écrit la Cour des comptes. Les risques financiers et de délais étaient pour elle très importantes. C’est donc la société Sabena Technics qui a remporté le marché, car elle savait qu’elle pourrait acquérir un Airbus A330-200 auprès d’une entreprise de location ILFC. Vendu par ILFC 45 millions d’euros, l’avion est finalement acheté 50 millions d’euros par l’Etat. Premier surcoût identifié par la Cour des comptes, 5 millions d’euros. Mais le plus gênant n’est pas là. L’Etat a acheté un avion mis en service en 1998 qui totalisant 50 000 heures de vol, alors qu’Air France avait proposé en avril 2008 d’acheter un Airbus A330-200 mis en service en 2003 et totalisant 15 000 heures de vol pour un prix compris entre 46 et 50 millions d’euros. Dans son art consommé de la litote, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud écrit que « le prix payé par l’Etat a donc correspondu à la limite haute d’une fourchette applicable à un avion plus récent de cinq ans et ayant trois fois moins d’heures de vol ». Bref, l’Etat a acheté du vieux au prix du récent, et cela a fini par lui coûter 23,4 millions d’euros. En effet, échaudé par des incidents intervenus sur les moteurs des vieux A319 gouvernementaux, l’Elysée a demandé de « fiabiliser » les deux moteurs de l’A330 « afin d’exclure tout risque de défaillance ». Le devis présenté par Sabena Technics oscillant entre 23,7 et 30,1 millions d’euros, il a finalement été décidé d’acheter des moteurs neufs pour un coût net de 23,4 millions d’euros, ce qui a accru le coût du marché de 9,7%. Tout compris, l’avion a finalement coûté 259,5 millions d’euros, contre 226 millions prévus initialement.

samedi 12 mai 2012

Emmanuel Todd : le temps joue contre l'Allemagne

Pour Emmanuel Todd, François Hollande doit avant tout gagner du temps. Il doit d'abord expliquer à la Chancelière qu'il a devant lui des élections législatives décisives et qu'il serait suicidaire pour lui de rentrer de Berlin les mains vides. Une fois reportée l'échéance de négociation, Todd propose de prendre langue avec Madrid et Rome afin de montrer qu'une coalition européenne peut se former en dehors de l'Allemagne : « François Hollande peut tout à fait profiter d'une conjoncture exceptionnelle par laquelle l'Espagne, traditionnellement plus proche de l'Allemagne, peut basculer du côté de la France. Parallèlement, il serait bon de développer un projet franco-anglais de nouvelle règlementation bancaire séparant banque d'investissement et banque de dépôt puisque les Français et les Anglais ont sur ce point des points de vue convergents. » Bref, il s'agit pour l'historien de « faire douter l'Allemagne » et de montrer, de façon indirecte, à ses dirigeants que la France peut être un leader européen alternatif s'il s'avérait que, décidément, la politique économique imposée par l'Allemagne mène ses voisins dans le mur en provoquant la colère des peuples. L'inextricable situation dans laquelle est plongée la Grèce pourrait d'ailleurs contribuer à accentuer le doute. D'autant que les banques allemandes sont très exposées à la dette grecque (113 milliards d'euros, selon la Banque des règlements internationaux ). Pour résumer la pensée d'Emmanuel Todd, il convient donc de mettre en place progressivement « une stratégie d'isolement de l'Allemagne » en ayant conscience de ce que le temps, avec le développement de la récession, « joue contre elle ».

Marianne2

samedi 5 mai 2012

Todd :"Je me demande si l'idée nationale n'est pas en train de repasser à gauche."


Emmanuel Todd :"Je me demande si l'idée nationale n'est pas en train de repasser à gauche."

 [...]
  • L’analyse d’Emmanuel Todd
C’est un « souverainiste » de gauche modéré, surtout dubitatif sur l’euro, et partisan d’un protectionnisme européen. Pour lui, après un score très bas en 2002, 11% environ, le vote ouvrier en faveur de la gauche, qui atteignait 20% avec Ségolène Royal en 2007, atteint maintenant les 30% en faveur de François Hollande, auxquels il faut ajouter les 11% de Mélenchon et les 4% des « Verts », et de l’extrême-gauche. Soit un retour à plus de 45% !
Cette élection, notamment si François Hollande est élu, verrait donc une sorte de retour du vote ouvrier à son étiage « normal ». Prolongeons le raisonnement. Si une évolution de même type se produit en Allemagne en 2013, et, après l’échec de Cameron, en Grande Bretagne, et de Monti en Italie, dont les recettes de croissance sont aussi des vieilles lunes, ces nouvelles majorités pourraient donc bâtir cette Europe nouvelle, que voulaient les « nonistes » de 2005. Elle serait mieux protégée, démocratique et « libérée » d’une Commission, restée beaucoup trop libérale dans sa majorité, comme l’incarne son Président Barroso.
Cette Europe nouvelle choisira une relance à partir de ses organes centraux, non endettés, par émission d’obligations d’investissements, et/ou et par la Banque européenne, finançant, dans les divers pays, en commençant par ceux ayant le plus faible taux de croissance, des infrastructures, des projets de recherche , ou des équipements traduisant la conversion énergétique, entre autres. Ensuite, une fois un minimum de croissance atteint, elle pourra mutualiser les dettes des Etats, et reprendre la marche vers l’intégration.

(Extrait de "Nouveau souverainisme ou nouvelle Europe de gauche ?" par Jean Matouk, économiste.

mardi 1 mai 2012

Le génie de Neuilly (suite) : 1 milliard € perdu en 72 heures


Sarkozy et EDF par politique-net


Poursuivons le récapitulatif des exploits de gestionnaire de Sarkozy, le génie qui a, selon le Figaro et le site officiel de l'UMP, permis à la France de se sortir de la crise mieux que la Grèce et le Burkina Faso :
Vente d'actions EDF : la précipitation de Sarkozy coûte 1 milliard d'euros
5 déc. 2007

La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a annoncé que l'Etat allait vendre 3% de titres EDF pour financer un plan d'aide pour les universités. Au total, cette vente devait permettre à l'Etat de récupérer 5 milliards d'euros pour financer son plan. Sauf que la précipitation de Nicolas Sarkozy et le cafouillage du ministère de l'économie ont fait perdre près d'un milliard d'euros en 72 heures.
Retour sur une bourde qui vaut un milliard. 

Objectif : financer un plan d'aide pour les universités
Depuis près d'un mois, les étudiants manifestent contre le projet de loi sur l'autonomie des Universités, craignant notamment une privatisation de l'enseignement supérieur. Depuis des années, les universités manquent cruellement d'argent et les facs françaises descendent dans les classements internationaux année après année. Endetté, l'Etat n'a pas les moyens de faire l'effort financier indispensable pour que les universités récupèrent leur retard, d'où la solution de financements privés pour compléter les budgets des universités.
Mais au-delà de la contestation du projet, les étudiants manifestent pour protester contre leurs mauvaises conditions d'études : les logements étudiants sont insuffisants, le montant des bourses trop faible. Après plus d'un mois de manifestations et de blocages en tout genre, le gouvernement a donc décidé de financer un plan d'aides, d'un montant de 5 milliards d'euros. 

Jeudi 29 novembre : Sarkozy annonce la vente d'actions EDF
Faute de moyens, le gouvernement va financer ce plan en procédant à la vente d'actions EDF détenues par l'Etat. C'est Nicolas Sarkozy en personne qui a annoncé ce plan jeudi 29 novembre en précisant que 3% des parts d'EDF seraient vendues pour un montant de 5 milliards d'euros. Aujourd'hui, l'Etat possède 87% d'EDF, après cette vente, il en détiendra 83%.
Christine Lagarde et Bercy sont pris de court
Seul problème, l'annonce de Nicolas Sarkozy a pris de court le ministère de l'Economie qui n'était pas au courant de l'arbitrage présidentiel. Christine Lagarde a appris la nouvelle à la télévision si bien que le lendemain, Bercy n'était absolument prêt à mettre en vente ces actions, un minimum de démarches administratives est nécessaire. Faute d'une coordination entre l'Elysée et le ministère de l'Economie, il a fallu attendre lundi 03 décembre pour que l'Etat mette en vente ces actions. Et ce délai de 72 heures coûte cher car entre temps, le cours de l'action a baissé de 3% et la capitalisation publique a perdu 4,7 milliards d'euros. Cette chute était prévisible et correspond à une règle de base des boursiers : pourquoi acheter cher aujourd'hui ce qu'on peut avoir pour moins cher demain, puisqu'un plus grand nombre d'actions sera mis sur le marché. 
Un manque à gagner de près d'un milliard d'euros
Résultat : lundi 3 décembre, l'Etat a vendu 2,47 % des titres d'EDF (soit 45 millions d'actions) mais non pas pour un montant de 5 milliards d'euros, mais pour un montant de 3,7 milliards d'euros, suite à la baisse du cours de l'action. Autrement dit, pour financer le plan d'aide aux universités, l'Etat devra vendre à nouveau des actions d'EDF. Pour faire passer la pilule de ce raté, l'Etat pourrait procéder à la vente d'actions EDF uniquement aux salariés de l'entreprise. En détenant 83% des parts d'EDF, l'Etat a encore une grande marge de manoeuvre puisque selon la loi, l'Etat doit conserver 70% des parts de l'entreprise. 
De l'argent frais à courte vue
Cette stratégie de vente d'actions semble être à courte vue. Non seulement la précipitation présidentielle a fait perdre près d'un milliard d'euros à l'Etat, mais en vendant des actions, l'Etat se prive de dividendes sur le long terme. En effet, le groupe EDF est en excellente santé financière au point que début novembre, le ministère de l'Economie a réclamé à l'entreprise une avance sur dividendes pour boucler le budget 2007 d'un montant de 920 millions d'euros. Plus l'Etat vend ses parts, moins il pourra compter sur ces dividendes de fin d'année.


*** Sources
- Interview de Nicolas Sarkozy, TF1-France 2, Jeudi 29 novembre 2007
- "Sarko disjoncte en Bourse", Le Canard Enchaîné, mercredi 5 décembre 2007
- Jean-Michel Bezat, "L'Etat ne retire que 3,7 milliards d'euros de la vente de 2,5 % d'EDF", Le Monde, mercredi 5 décembre 2007

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