samedi 31 octobre 2015

Les élections régionales d'Ukraine, octobre 2015 par Xavier Moreau


Xavier Moreau est un analyste installé en Russie depuis 14 ans. Il est l'auteur de la "Nouvelle Grande Russie" et l'un des intervenants principaux du site d'analyses politico-stratégiques stratpol.com.



Voir par ailleurs sur ce site (très pro-occidental) :
Une semaine après le premier tour des municipales, la situation est de plus en plus tendue en Ukraine. Le résultat du vote du 25 octobre n’a pas été à la hauteur des espoirs du gouvernement, bien au contraire, comme le rappelle l’hebdomadaire Kyiv Post : “Les élections ont montré que les partis aujourd’hui au pouvoir sont en perte de vitesse, tandis que les forces de l’opposition, dont des membres de l’ancienne élite politique aux commandes avant Euromaïdan, regagnent peu à peu du terrain.”

vendredi 30 octobre 2015

Entretien avec Sergueï Lavrov (24 Octobre 2015) [+vidéo]


Interview du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov accordée à l'émission Les nouvelles du samedi, 24 octobre 2015 :

Question: C'est votre première apparition devant les caméras depuis la visite du Président syrien Bachar al-Assad en Russie. Samedi dernier, nous parlions justement des difficultés liées à l'envoi d'aide humanitaire de Russie en Syrie - la Bulgarie avait fermé son espace aérien et l'aide avait dû être acheminée via la Roumanie. Dans ce contexte, l'arrivée du Président syrien Bachar al-Assad a sûrement été une véritable opération spéciale... Comment est-il arrivé en Russie, si ce n'est pas un secret?
Sergueï Lavrov: Je n'entrerai pas dans les détails. L'important est que le Président syrien Bachar al-Assad se soit rendu à Moscou, se soit entretenu avec le Président russe Vladimir Poutine avant de revenir en Syrie.
Question: Son apparition à Moscou montre que la Russie mise aujourd'hui essentiellement sur Bachar al-Assad, qui bénéficie de son soutien militaire. Parlerez-vous avec d'autres acteurs en Syrie?
Sergueï Lavrov: Depuis quatre ans pratiquement, tous les dirigeants de divers groupes d'opposition se sont rendus en Russie, sans exception, y compris la Coalition nationale, les Frères musulmans et le Comité de coordination national de Syrie.
Question: Que la Ligue arabe qualifiait d'"unique représentant légitime".
Sergueï Lavrov: La Ligue arabe parlait ainsi de la Coalition nationale. Nous avons reçu cette dernière, ainsi que des opposants qui n'étant pas des émigrants et ont toujours travaillé en Syrie pour la démocratisation du pays et la prise en compte de leurs approches. C'est pourquoi, quand ils se rendaient chez nous, quand nous avons organisé deux forums spéciaux des opposants à Moscou pour tenter de les unir sur la base constructive de la responsabilité envers son pays, de la disposition aux négociations pour régler les problèmes politiques de la Syrie, personne ne nous a reproché de miser sur l'opposition. Nous n'avons jamais cessé de travaillé ni avec le Gouvernement syrien, ni avec l'opposition. Je pense que nous sommes probablement le seul pays à entretenir des contacts avec toutes les forces politiques en Syrie.
Question: Les affaires des pilotes militaires russes vont aujourd'hui très bien. L'armée gouvernementale syrienne a la possibilité de passer à l'offensive. Dans ce contexte, n'est-il pas dommage de tenir compte des intérêts non seulement de Bachar al-Assad, mais aussi de l'opposition?
Sergueï Lavrov: Nous ne voulons pas prendre en compte concrètement les intérêts d'un camp ou de l'autre. Nous agissons pour la Syrie. Or il est important pour elle que la situation y soit pacifique, que la guerre se termine le plus rapidement possible et que les terroristes n'aient pas la possibilité de prendre le pouvoir à Damas, ni ailleurs en Syrie. Je suis certains que les succès actuels de l'armée syrienne - avec notre soutien aérien - permettent de consolider les positions du pouvoir et doivent rendre le gouvernement plus intéressé à promouvoir le processus de paix.
Question: En avez-vous parlé avec le Président syrien Bachar al-Assad?
Sergueï Lavrov: Nous en avons parlé avec le Président syrien Bachar al-Assad. Il en est parfaitement conscient lui-même, qui a d'ailleurs déclaré que la phase militaire de la lutte antiterroriste devait être complétée par une consolidation de la partie saine de la société et le lancement d'un processus de paix qui assurerait la prise en compte des intérêts de tous les Syriens sans exception, indépendamment de l'ethnie, de la confession ou des préférences politiques dans la structure étatique et les organismes publics.
Question: Il y a une semaine, nous avons interviewé le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, qui a qualifié de "stupide" la position des États-Unis après qu'ils ont refusé d'accepter une délégation présidée par le Premier ministre russe comme le suggérait le Président russe Vladimir Poutine. Néanmoins, vous partez demain à Vienne où vous rencontrerez le Secrétaire d’État américain John Kerry, ainsi que vos homologues de Turquie et d'Arabie saoudite. Y a-t-il des choses à se dire avec les Américains après leur geste vis-à-vis de la délégation russe "théorique" menée par le chef du gouvernement?
Sergueï Lavrov: Nous ne claquons jamais la porte, nous ne prenons pas de poses offensées. A chaque fois qu'un individu refuse d'aborder un problème sérieux, on s'interroge sur sa vision des événements, sur ses idées pour remédier à ce problème.
Je demanderai à John Kerry quelles sont les idées des Américains aujourd'hui, mais cela n'ajoute certainement pas d'autorité à un Etat s'il refuse catégoriquement une rencontre - à tout niveau - quand une proposition de rencontre est formulée.
Quand nos collègues américains avancent de telles initiatives nous répondons toujours, nous n'esquivons pas le dialogue. Le fait que le Secrétaire d’État américain John Kerry a proposé de se rencontrer demain à Vienne indique que nos partenaires américains ont tout de même conscience de la nécessité du dialogue et du fait que, sans la Russie, il ne permettrait pas d'apaiser la situation dans cette région (à condition que nous voulions tous l'apaisement de la région, et non la poursuite des perturbations et des éclatements d’États, leur affaiblissement, le changement de régime – j'espère que non). Quand nous avons convenu de cette réunion, John Kerry a déclaré au téléphone: "Pourquoi avez-vous réagi ainsi à notre réaction par rapport à la proposition de visite de la délégation de Dmitri Medvedev?". Et comment nous aurions dû réagir? Nous avons reçu la lettre officielle de l'Ambassadeur des États-Unis John Tefft où il est écrit: "Les Etats-Unis déclinent la proposition de la Fédération de Russie d'envoyer à Washington cette délégation". John Kerry m'a dit: "Tu sais, il ne faut pas le prendre si littéralement parce que nous sommes en cours de processus. Les conditions ne sont pas encore réunies pour un tel contact. Travaillons pour l'instant au niveau ministériel, puis nous seront prêts à examiner vos autres idées".
Question: Cette composition de la réunion à Vienne - seulement les Américains, les Turcs et les Saoudiens - vous suffit-elle?
Sergueï Lavrov: Bien sûr que non. En acceptant ce format nous avons dit à plusieurs reprises que nous étions convaincus de l'inutilité de créer un "cercle extérieur" de soutien au processus de paix syrien sans l'Iran. Nous sommes également persuadés que dans les conditions actuelles, il est crucial d'inclure à ce groupe l’Égypte, le Qatar, les EAU et la Jordanie. D'ailleurs, certains de ces pays pourraient très bien être représentés demain par leurs ministres, mais dans le cadre de réunions parallèles. Ils ont exprimé leur souhait de s'entretenir avec nous et nous y sommes prêts.
Question: Que reste-t-il aux Européens dans cette histoire? Rester assis à attendre et regarder les Américains poursuivre leurs bombardements et accueillir les réfugiés? Ou seront-ils impliqués dans le processus de paix syrien?
Sergueï Lavrov: J'espère que l'Union européenne comprend enfin aujourd'hui que se "distancer" des affaires syriennes est inadmissible pour elle. En effet, peut-être que la vague de migration a "appuyé sur la détente", bien qu'ils ne soient qu'environ 700 000 migrants, ce qui est peu par rapport au nombre d'Ukrainiens accueillis par la Russie et qui restent sur notre territoire.
Question: Par rapport aux Syriens qui ont fui en Jordanie et en Turquie, d'ailleurs.
Sergueï Lavrov: C'est comparable approximativement à l'afflux de réfugiés syriens dans les pays de la région, dont personne ne parlait jusqu'à ce que la migration ne frappe l'Europe. Cet intérêt purement pragmatique du Vieux continent doit être complété par son implication politique dans le processus de paix. L'UE doit reconnaître les causes premières de la crise migratoire et du chaos au Moyen-Orient. Ses membres osent enfin se souvenir de l'Irak et de l'échec de la "démocratisation" du pays qui a tourné à la menace très grave de l'éclatement de la nation et à des frictions interconfessionnelles. On commence déjà à citer l'exemple plus récent de la Libye, qui s'est transformée en couloir de contrebande de migrants incontrôlée de nombreux pays d'Afrique du Nord et même d'Afrique noire. On commence à rappeler le traitement qui a été réservé au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en s'appuyant sur les illusions selon lesquelles en renversant un dictateur la démocratie s'enracinerait d'elle-même. Je suis sûr que la plupart des politiciens sérieux en ont tiré de leçons et qu'une vision juste de la situation mûrit par rapport à la Syrie, malgré la rhétorique anti-Assad de "démocratisation" qui perdure. Cela nous permet d'espérer pouvoir promouvoir, dans un avenir prévisible, le processus de paix - faire asseoir tous les Syriens à la table des négociations en utilisant tous les acteurs extérieurs. Les acteurs extérieurs ne décideront rien à la place des Syriens, nous devons les pousser à élaborer eux-mêmes le modèle de la vie future dans leur pays où les intérêts de tous les groupes confessionnels, ethniques et politiques seraient garantis.
Bien sûr, il faut se préparer aux élections législatives et à la présidentielle.
Question: Sont-ils prêts? Les intérêts des acteurs extérieurs sont-ils protégés si l'on prend l'exemple de la base russe sur la côte syrienne en Méditerranée?
Sergueï Lavrov: Ce facteur a déjà été reconnu par tous. L'action de nos forces militaires en Syrie est perçue par la plupart (et même publiquement par certains) comme la réponse la plus efficace à la menace terroriste, notamment après plus d'un an d'intervention de la coalition américaine contre l'EI, qui n'a fait qu'élargir ses conquêtes territoriales au cours de cette période. Je le répète, c'est une grande erreur des Américains que de refuser de coordonner avec nous leur campagne antiterroriste. Nous sommes prêts au maximum à une telle coordination. De plus, nous sommes prêts à inclure l'opposition patriotique, y compris apporter un appui aérien à l'Armée syrienne libre, mais on refuse de nous fournir des informations sur l'endroit où, selon les estimations américaines, se trouvent les terroristes et les opposants patriotiques. L'important pour nous est de pouvoir contacter les hommes qui représenteront tels ou tels groupes qui combattent le terrorisme.

Véronique Besse: la France aide l’Etat islamique


Véronique Besse, accompagnée de deux autres élus, s'est rendue en Syrie en début de semaine pour rencontrer Bachar al-Assad. La députée de Vendée et membre du Mouvement pour la France était l’invitée de RMC ce jeudi matin


Pour la députée Véronique Besse, "la France... par rmc

Bien que le gouvernement français désapprouve ce genre d’initiatives, les visites de parlementaires français en Syrie se multiplient. En début de semaine, le député et président du Parti Chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson, ainsi que les élus Véronique Besse et Xavier Breton se sont rendus en Syrie pour rencontrer Bachar el-Assad.

Véronique Besse, députée (non inscrite) de Vendée et membre du Mouvement pour la France, était l’invitée de RMC ce jeudi matin.

"Nous voulions voir la réalité", a-t-elle expliqué. "Nous voulions voir si ce qu’on nous dit en France est celle que nous voyons sur le terrain. La situation politique, économique et humanitaire, ne correspond pas à ce qu’on nous dit en France. Nous avons vu toutes sortes de personnes: le président du parlement syrien, le président, le grand mufti, des chefs d’entreprise... La réalité politique, c’est que l’Etat et les institutions fonctionnent."

"La France manque son rendez-vous"

Interrogée sur la violence dont ferait preuve el-Assad et les 250.000 morts depuis le début du conflit, Véronique Besse estime qu’il "faut rencontrer tout le monde. La position du gouvernement français n’est pas la bonne. La Syrie est un pays qui est en guerre. La France manque son rendez-vous alors qu’elle est attendue en Syrie. C’est une grosse faute de ne pas collaborer avec l’Etat syrien. On nous a dit là-bas : pourquoi la France nous a lâchés, pourquoi elle nous tourne le dos ?"

"Nous n’avons même plus de représentation diplomatique en Syrie", a-t-elle déploré. "Bachar al-Assad nous a dit qu’il souhaitait que la France retisse des liens avec la Syrie, compte tenu de son rôle culturel qu’elle a eu pendant des siècles. Il voudrait que les liens soient beaucoup plus forts."

"Le choix est simple : c’est Bachar ou Daesh, et mon choix est fait", a martelé la députée. "Il est président d’un Etat et la France devrait être aux côtés de l’armée syrienne."
"Le peuple syrien estime Assad"

Véronique Besse a également déclaré que "la France aide l’Etat islamique en fournissant des armes à des groupes soi-disant modérés proches d’al-Qaïda, et donc proche de l’Etat islamique, comme al-Nostra. C’est ce qu’un certain nombre de personnes bien informées nous ont dit", a-t-elle indiqué, admettant ne pas avoir de preuves.

Alors que Laurent Fabius va participer en fin de semaine aux discussions sur la Syrie à Vienne avec plusieurs ministres des affaires étrangères, le patron du quai d’Orsay souhaite négocier un départ du président syrien avec les partenaires européens, occidentaux et arabes.

Mais Valérie Besse a estimé que "le peuple syrien estime beaucoup al-Assad" et affirme que le rôle de la Russie "est primordiale. Depuis que Moscou est arrivé aux cotés des Syriens. Bachar al-Assad nous a dit qu’il était très heureux que la Russie l’ait rejoint. La position française devrait être beaucoup plus claire autour de la Syrie."

lundi 26 octobre 2015

Donbass : Fête du drapeau de la République à Donetsk. le 25/10/15


Dix mille personnes se sont rassemblées ce dimanche, le 25 octobre 2015 sur la place principale de Donetsk à l’occasion de la journée du drapeau de la République. La foule a entonné “Le Donbass parle russe, longue vie à notre Donbass”.
Les médias ukrainiens, quant à eux, ont mentionné cet événement en disant que les gens étaient "forcés" de se rendre à la fête...


Traduction : Thalie Thalie


Les voitures forment un drapeau de la RPD. Filmé à l'aide d'un drone par Graham Phillips


Reportage de Patrick Lancaster à Donetsk


Makeïevka

La vente d'Alstom, histoire d'une guerre économique


Eric Denécé et Jean-Michel Quatrepoint reviennent sur la vente d'Alstom à General Electric ainsi que les enjeux de guerre économique qui la sous-tend.


Source : Stratpol

-Eric Denécé, docteur ès Science Politique, habilité à diriger des recherches, est directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)
-Jean-Michel Quatrepoint est Journaliste économiste

dimanche 25 octobre 2015

Syrie/Crise des réfugiés : Une jeune syrienne dénonce le double-jeu des occidentaux


Une jeune syrienne anglophone, connue sur youtube sous le pseudonyme "SyrianGirlPartisan" nous expose sa vision de la "crise des réfugiés" qui fait rage en Europe, du conflit dans son pays et de l'hypocrisie criminelle des gouvernements et médias occidentaux.
La version originale de cette vidéo a été vue près d'un demi-million de fois sur Youtube, un chiffre à multiplier par deux ou trois en totalisant les multiples copies et/ou traductions publiées...


La crise des réfugiés – Une jeune Syrienne... par Yacine_Zitouni

Version Youtube en 2 parties :
Partie 1
Partie 2

Carte des réfugiés (7.000.000+ sont en Syrie sous la protection de Bachar el Assad!)
 

samedi 24 octobre 2015

Syrie : Offensive de l'armée syrienne sur Lattaquié



L'armée syrienne a conduit une série d'opérations dans et autour de Lattaquié, et en Syrie centrale, samedi, partiellement soutenue par des escadrons d'hélicoptères russes.


Les Forces d'Assad lancent une offensive terrestre près de Lattaquié et en Syrie centrale


Images des évènements des 23 et 24 octobre


Sauvetage miraculeux d'un tankiste syrien touché par un missile anti-tank TOW

(A suivre...)

Anatoly Shary : Yatseniouk prend les allemands pour des billes


Le journaliste ukrainien en exil Anatoly Shary revient sur la récente visite du 1er Ministre ukrainien Arseny Yatseniouk en Allemagne et décortique son discours avec son humour habituel.


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vendredi 23 octobre 2015

Les secrets de la guerre en Syrie, par Israël Adam Shamir



Les plus gros secrets : l’Occident n’a personne en Syrie pour prendre le contrôle des territoires libérés ; les Russes cherchent encore des partenaires, Erdogan a eu les yeux plus gros que le ventre, et ISIS n’est qu’un fantasme, après tout.


Les Russes sont aux anges, avec leur aventure syrienne. Vingt jours après leur entrée dans la guerre de Syrie, l’opération est rentabilisée. Ils ont déployé leurs joujoux militaires et bien épaté les autres gars dans le bac à sable. Après une longue période de découragement, les Russes ont été acclamés, merci pour eux, ils se sentent bien mieux, comme un convalescent après une grave maladie. Ils adorent les images de leurs pilotes en tenue chic, style américain, de leurs jets exquisément dernier cri, de cette campagne intrépide si loin de chez eux. Ils adorent la publicité faite à leurs opérations militaires, tout à fait inédite. Les commandements postent des vidéos et leur permettent de suivre attaques et tirs en temps réel.

Poutine était déjà très populaire avant la guerre, avec 86% d’opinions favorables dans les sondages, et maintenant il crève le plafond. Ce que les Russes ont préféré, c’est le lancement osé de leurs 26 Kalibr tout neufs, ces missiles de croisière, tirés depuis une frégate dans la Mer Caspienne, bondissant jusqu’en  Syrie par-dessus les buttes et déserts d’Irak et d’Iran. Irak et Iran avaient été prévenus, mais n’ont pas vendu la mèche à leurs partenaires US. Les missiles ont frappé à la perfection, et les experts militaires disent que ce nouveau type de missiles de croisière pourrait permettre, si nécessaire, à la Russie de faire son affaire du bouclier anti-aérien US installé chez les voisins d’Europe orientale. Les Russes ont été aussi heureux que le jour où ils ont lancé leur premier Spoutnik au firmament.

La campagne syrienne était tellement populaire qu’une tentative pour organiser une manif anti-guerre a spectaculairement échoué : cent cinquante personnes en tout et pour tout s’y sont retrouvées, sur  les quinze millions de Moscovites. Par comparaison, les rassemblements contre l’intervention dans les affaires ukrainiennes ont attiré quelques milliers de protestataires au moins.
Comme nous l’avions prédit, les Russes ne se sont pas trop inquiétés à propos d’Isis (en dehors de quelques raides sur Raqqa, leur « capitale » supposée), mais ont attaqué d’autres groupes d’opposition autour de Damas et d’Alep, en projetant de libérer tout le nord de la Syrie, pour ouvrir la route jusqu’à la frontière turque. Les opérations terrestres sont menées par l’armée syrienne, peut-être avec le renfort d’unités iraniennes et de combattants du Hezbollah, avec une couverture aérienne russe. Ça ne se passe pas en douceur, parce que l’opposition garde des positions bien ancrées, mais  ça avance, car l’opposition fragmentée n’est pas une cible digne d’une armée régulière avec un soutien aérien.

Ils envisagent de boucler la frontière turque du côté syrien, mettant ainsi fin à l’approvisionnement des rebelles (y compris Isis) mais en leur laissant probablement une issue de secours. Les Occidentaux disent qu’ils bombardent « l’opposition modérée ». Mais les Russes nient qu’une telle opposition existe : ce sont tous des djihadistes, disent-ils. Les  Russes comparent leur indignation contre l’attaque des rebelles (réputés agents de la CIA) avec leur indifférence relative après le bombardement de Médecins  Sans Frontières en Afghanistan : « donc l’hôpital a été touché par accident, ça ne compte pas, aucune  raison de nous répandre là-dessus chez nous non plus», a renchéri Sergueï Lavrov, emboîtant le pas aux Occidentaux sur cette atrocité perpétrée par les US.
Dans le cadre négociations confidentielles entre officiers de haut-rang russes et européens, les Russes disent que l’Armée Syrienne Libre est complètement désintégrée, n’est plus bonne à rien en pratique. Elle était constituée principalement de déserteurs de l’armée syrienne, les uns  religieux, les autres pas, mais « les rasés ont pris la fuite parce que les autres, les barbus, leur ont fait peur. » De fait, même les journaux les plus favorables aux rebelles comme le Guardian ont arrêté de clamer qu’il existe une opposition non djihadiste consistante. Ils disent que les rebelles sont divisés entre djihadistes et « unités non-idéologiques », c’est-à-dire des gangs. Ils terrifient la population, qui préfère nettement la férule du gouvernement. Bachar al Assad tient 20% du territoire, mais 80% de la population.

Lors de la rencontre de Lavrov avec le chef de l’opposition syrienne Burhan Ghalioun, le ministre des affaires étrangères russe lui a dit suavement : « vous êtes un professeur émérite de la Sorbonne, vous savez tout cent fois mieux que moi.  Vous dites que Bachar est un criminel de guerre. Vous comprenez certainement que si aujourd’hui le président syrien vous embauchait, Isis vous combattrait comme ils le font avec Bachar. Ils veulent établir leur califat de l’Andalousie espagnole jusqu’au Pakistan, et ils ne tolèreront même pas les Frères musulmans, encore moins les intellectuels éclairés comme vous, s’ils vous trouvent sur leur passage. »

Dans les intenses négociations diplomatiques pour convaincre de la légitimité de l’intervention russe, ceux-ci ont rappelé à leurs partenaires européens que lors du sommet du G8 en Irlande du Nord, les parties avaient convenu d’utiliser leur force aérienne contre les rebelles djihadistes, parce qu’ils menaçaient la sécurité mondiale. Cela avait été proposé par le Hollande de France et le Cameron du Royaume Uni, et applaudi tant par Obama que par Poutine.

Les Français ont fait quelques sorties, disant qu’il y avait quelque 1600 Français combattant dans les unités de l’Isis, et pour eux c’était une question d’autodéfense. Fort bien, ont dit les Russes, si c’est là un argument valable, il y a 2000 citoyens russes aussi, dont il va falloir prendre soin de la même façon. Voilà pour notre auto-défense.

Les Russes ont proposé aux Français de faire le travail pour eux (avec un certain sourire, j’imagine). « Dites-nous où et qui vous souhaitez que nous lâchions quelques pétards », a demandé le Russe.  Mais les Français n’ont dit mot. « Eh bien dites-nous alors où et qui vous ne voulez pas que nous ramenions à la raison », insistait le Russe. Mais le Français est encore resté coi.

Les Russes soupçonnent que les Occidentaux n’ont pas de réponse et n’ont personne sur le terrain pour s’emparer des territoires libérés. Ce qui le prouve, ce sont les millions de dollars lamentablement gaspillés par les US pour entraîner quatre ou cinq combattants. Ce qui explique aussi la longue campagne futile de bombardements : plus de 7500 sorties sans résultat tangible, à moins de compter la centrale récemment détruite, qui fournissait leur électricité aux habitants d’Alep.

Lavrov a quelques histoires intéressantes sur l’époque antérieure, quand les Forces aériennes russes n’étaient pas encore installées dans la région. Les observateurs russes ont clairement identifié la colonne d’Isis sur des jeeps Toyota avec des étendards noirs,  se déplaçant dans le désert autour de Palmyre, mais ils ont reçu, avec leurs alliés syriens,  une requête des US, leur demandant de les laisser passer sans les toucher. Plus encore, les US ont prévenu Bachar : ils le frapperont s’il essaie seulement de se servir des sorties US contre l’Isis pour gagner du terrain.

Mais il n’y a pas d’alternative à Bachar al Assad, maintenant, a dit Lavrov. C’est lui ou l’anarchie. Il n’y a pas d’opposition unie pour faire contrepoids à Isis, juste des troupes clairsemées. « Laissez l’opposition se rassembler et former une coalition. Qu’ils s’unissent et prennent part à la bataille contre Isis ». Il est peu probable que l’offre soit retenue.

La tonalité des entretiens russo-européens a récemment changé. Auparavant, les ministres européens se comportaient comme des sahibs arrogants avec des indigènes rétifs, maintenant les voici devenus respectueux, voire obséquieux. L’envol des Kalibr a modifié la perception, comme les vagues de réfugiés syriens. Les Européens ont fini par comprendre que les Russes sont capables de pacifier la Syrie et de ramener les réfugiés chez eux. Seulement il y a une autre partie prenante dans le conflit, la Turquie d’Erdogan. (...)

Lire la suite sur : LA PLUME ET L'ENCLUME

Offensive de l'armée syrienne dans la banlieue de Damas (TV russe) [MàJ]


Syrie SITREP :

Reportage de la télévision russe KP qui montre l'offensive de l'armée syrienne sur la banlieue de Damas occupée par des terroristes islamistes.



MàJ 18H30 :


Images des frappes du 22 et 23 octobre en Syrie


Les combattants de l'EI ont inventé un système de défense à base de "ballons-bombes" confectionnés avec des préservatifs gonflés à l'hélium. Un système dont l'efficacité douteuse aura du mal à compenser le manque de MANPADS américains que leurs sponsors du golfe refusent dorénavant de leur livrer...


L'aviation russe détruit les ponts sur l'Euphrate pour couper les routes d'approvisionnement de l'EI


Pendant que les russes concassent du terroriste en Syrie, l'US Army s'enlise dans les sables des plages du Portugal...

jeudi 22 octobre 2015

Jacques Sapir et Jacques Myard : L'UE a-t-elle une politique étrangère ?


Les initiatives de l'UE en Ukraine et au Moyen-Orient correspondent-elles aux intérêts de ses pays membres ? Vers quels alliés peut-elle se tourner pour lutter contre l'Etat Islamique et ses satellites ? Quelle attitude adopter à l'égard de la Russie ?

- Jacques Sapir : économiste, spécialiste des questions européennes et de la zone Russie. (à partir de 5'00" jusqu'à 27'15")
- Jacques Myard : député Les Républicains des Yvelines, spécialiste de politique étrangère, vice-président du groupe d'amitié parlementaire France-Syrie. (de 27'30" à 50'30")


Source : Critique de la Raison Européenne

mardi 20 octobre 2015

MH17 : La preuve qu'une batterie de missiles BUK ukrainienne était dans la zone du crash [Vidéo S/T français]



Giulietto Chiesa nous apprend que la veille de la tragédie du vol malaisien MH-17 abattu le 17 juillet 2014, une batterie de missiles BUK-1 contrôlée par l'armée ukrainienne a été filmée par la télévision ukrainienne exactement dans la zone où l'avion civil a été abattu. Les preuves d'une manipulation généralisée n'ont jamais été aussi nombreuses dans cette affaire qui a donné lieu aux sanctions économiques contre la Russie, sans qu'aucune preuve de son implication ne soit jamais apportée.

lundi 19 octobre 2015

Selfie


Des étudiantes russes ont réussi à prendre un selfie avec Poutine. Le sujet est évidemment devenu instantanément viral sur Twitter, avec les inévitables détournements qui s'en suivent, bien entendu...


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Bons baisers de la mer Caspienne Par Pepe Escobar

Bons baisers de la mer Caspienne

Le Nouveau grand jeu en Eurasie a progressé à pas de géant la semaine dernière lorsque la Russie a lancé 26 missiles de croisière de la mer Caspienne contre onze positions de EIIS/EIIL/Da’ech en Syrie, les détruisant toutes. Ces frappes navales constituaient la première utilisation opérationnelle connue des missiles de croisière de pointe SSN-30A Kalibr.
Les bonzes du Pentagone n’avaient qu’à regarder derrière leurs épaules pour suivre la trajectoire de vol de ces missiles Kalibr, capables d’atteindre leurs cibles à 1 500 km de distance. Un message tout ce qu’il y a de plus clair, concis et précis livré par Moscou au Pentagone et à l’Otan. Tu me cherches p’tit gars ? Avec tes gros porte-avions protubérants, peut-être ?
Qui plus est, en sus de la création de facto d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie et du sud de la Turquie, le croiseur de la marine russe Moskva, avec à son bord 64 missiles mer-air S-300, est maintenant amarré à Lattaquié.
Les proverbiales sources anonymes étasuniennes ne pouvaient s’empêcher de passer à la vitesse supérieure, en prétendant que quatre missiles étaient tombés en Iran. Le haut commandement russe a tourné les affirmations en ridicule, tous les missiles ayant atterri à moins de trois mètres de leurs cibles.
Au Pentagone, on ne savait même pas qu’on pouvait tirer des missiles Kalibr à partir de navires de petite taille, leurs missiles Tomahawks ne pouvant être lancés qu’à partir de bâtiments beaucoup plus imposants.
Tout ce que le Pentagone a trouvé à dire au beau milieu d’une crise d’apoplexie généralisée, c’est que l’aviation à long rayon d’action et les missiles à longue portée des Russes constituent une nouvelle menace pour la défense stratégique de la patrie, dixit l’amiral William Gortney, le commandant de NORAD [Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, NdT] , devant le Atlantic Council [groupe de réflexion étasunien, NdT].
Le missile de croisière russe représente une menace « qui pose un défi particulier pour NORAD et le Commandement du Nord » [des États-Unis, NdT]. Ah bon ?
Tu parles d’une sous-estimation à l’échelle du Nouveau grand jeu ! Il est assurément justifié de soutenir que le développement militaire russe des dernières années a placé la Russie en avance de plusieurs générations sur les USA. En cas de Guerre chaude 3.0 (que personne ne souhaite, sauf les docteurs Folamour habituels), ce sont les missiles et les sous-marins qui seront les armes de prédilection, et non pas les porte-avions gigantesques Made in USA.
Si le Pentagone est sous le choc, c’est parce que cette petite démonstration de la technologie russe sonne la fin du monopole étasunien sur les missiles de croisière à longue portée 1. C’est que les analystes du Pentagone travaillaient encore sur l’hypothèse que leur portée était d’environ 300 kilomètres.
Il faut dire aussi que l’Otan a été prévenue. La Russie peut l’écraser en un rien de temps, dixit les conversations dont j’ai été témoin en Allemagne la semaine dernière. Les discours fougueux du type tu violes mon espace aérien ! ne feront pas recette non plus.
Pour revenir au scénario du docteur Folamour si les choses venaient à se gâter, la seule réponse possible des USA serait de lancer des missiles balistiques intercontinentaux dotés d’ogives nucléaires. Sauf que la Russie aura déployé ses systèmes de défense antimissiles S-500, constitués chacun de dix missiles intercepteurs qui devraient atteindre facilement tout missile balistique lancé par les USA.

Idiot et modérément idiot

Mais une fois le choc initial passé, le Pentagone a repris ses inepties, complétant à merveille toute la ribambelle de manchettes aussi idiotes les unes que les autres, comme ici et ici.
Ash Carter, le grand manitou du Pentagone, a juré que Washington n’allait pas collaborer avec Moscou en Syrie parce que la stratégie du Kremlin est tragiquement erronée. Erronée dans le sens que la Russie a tué plus de brutes salafo-djihadistes d’allégeances diverses en l’espace de quelques jours que la coalition des opportunistes tordus (COT) dirigée par les USA en plus d’un an. Qui se rappelle que le nom officiel de l’intervention de COT est Opération détermination absolue ?
Il y a aussi le problème lié à la stratégie du pas question de jouer dans la même cour que toi pratiquée par le Pentagone. Le ministère de la Défense russe a pourtant précisé que c’est le Pentagone qui avait d’abord appelé à une coordination des activités en Syrie.
Pour ajouter l’inconséquence à l’ineptie, le Pentagone a annoncé qu’il mettait au rancart son plus récent échec monumental, ce programme de 500 millions de dollars visant à former et équiper des rebelles syriens modérés, constitués d’un impressionnant groupe de quatre ou cinq irréductibles prêts à combattre EIIS/EIIL/Da’ech.
Il n’y aura donc plus de formation, mais plutôt un soutien à des facilitateurs (des agents du renseignement locaux en fait), dont la mission sera de déterminer des cibles à frapper dans le faux califat pour le compte de la COT. Ils seront conseillés sur la façon d’interagir avec le Pentagone à distance.
Des choses pareilles, ça ne s’invente pas !
Quant à la fourniture d’équipement, on l’a considérablement réduite. Il ne reste plus que des fusils d’assaut à distribuer à quelque 5 000 rebelles modérés, qui seront bien sûr aussitôt saisis par le front al-Nosra, alias Al-Qaïda en Syrie, ou par les brutes du califat.
Ash Carter était évidemment ravi de sa nouvelle stratégie magistralement concoctée, qui devrait contribuer à augmenter la puissance de combat de ces rebelles modérés indéfinissables. Il jure du même souffle que Washington reste déterminé à former ces rebelles modérés, en se fondant dorénavant sur des bases différentes pour atteindre pratiquement le même type d’objectif stratégique.
C’est à ce parangon de médiocrité qu’est Ben Rhodes, le conseiller national adjoint pour les communications stratégiques des USA, que revenait la tâche d’expliquer plus en détail le nouveau point de mire de la stratégie magistralement concoctée, qui consiste à établir des relations avec les dirigeants et les unités [parmi les groupes armés syriens], et à pouvoir leur remettre des fournitures et de l’équipement. Ne vaudrait-il pas mieux nouer de telles relations à partir d’une page Facebook ? C’est économique et sûrement plus efficace !

Décontracte-moi, chérie

Même si les relations entre Washington et Moscou sont plus crispées que jamais, il y a au moins un enjeu pour lequel leurs intérêts convergent, soit la collaboration avec les Kurdes au nord-est de la Syrie, ce qu’ont reconnu des membres du PYD (Parti de l’union démocratique). Le coprésident du PYD Salih Muslim est catégorique : nous lutterons aux côtés de quiconque combattra Da’ech.
L’analyse du PYD est toutefois frappée d’anathème par le Pentagone et la Maison-Blanche. C’est que le PYD sait une chose ou deux à propos des djihadistes et rebelles modérés sur le terrain. Pour le PYD, EIIS/EIIL/Da’ech, le front al-Nosra et Ahrar al-Sham, c’est du pareil au même. Traduction : des rebelles modérés, ça n’existe pas. Le PYD accepte aussi que Bachar al-Assad demeure au pouvoir un certain temps, mais seulement pour une période transitoire.
Le PYD a parfaitement compris la signification de l’offensive russe. Il s’oppose farouchement à une zone d’exclusion aérienne sous contrôle turc, il est maintenant assuré qu’il n’y en aura jamais. Il est pleinement conscient aussi de l’existence d’une brigade dirigée par un sultan turkmène formée par Ankara (des rebelles modérés version turque), qui a fait défection en masse en faveur de EIIS/EIIL/Da’ech.
Pendant ce temps à Sotchi, le président russe Vladimir Poutine a rencontré (encore) le ministre saoudien de la Défense, le prince Mohammed ben Salmane, ce même prince guerrier qui massacre des civils au Yémen. Le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov et le ministre de l’Énergie Alexander Novak étaient également présents.
Sur le plan diplomatique, il s’agissait pour l’essentiel que Moscou et Riyad conviennent qu’il n’est pas question que EIIS/EIIL/Da’ech prenne le pouvoir en Syrie. Le problème se trouve évidemment dans les détails. On a beaucoup insisté sur une solution politique. Poutine a été de nouveau on ne peut plus clair. L’offensive en cours vise à stabiliser le pouvoir légitime et à créer les conditions propices à un compromis politique. La maison des Saoud a compris le message : c’est la voie tracée par les Russes ou la voie menant à un cul de sac.
Mais la seconde alternative exerce encore un certain attrait, si l’on en croit les proverbiaux représentants saoudiens anonymes qui ont confirmé que des gens à la solde du prince Salmane, ami de Poutine, ont livré 500 missiles antichar TOW aux rebelles modérés de l’ancienne Armée syrienne libre (ASL). Vous pouvez parier que lesdits TOW seront capturés par des salafistes-djihadistes d’allégeances diverses en moins de deux.
Tous ces échanges frénétiques avaient lieu au moment même où le tout nouveau centre de coordination entre la Russie, l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Hezbollah devenait opérationnel à Bagdad. Ça, c’est du sérieux ! C’est ainsi que l’on gère les renseignements obtenus sur le terrain. Une frappe a peut-être raté de peu le calife Ibrahim, mais elle a tout de même envoyé au paradis d’Allah plusieurs autres notables du califat. Ce qu’il faut retenir, c’est que le Pentagone n’a pas été invité et a été informé de la frappe irakienne en regardant CNN. Après tout, l’expérience passée montre que le Pentagone n’excelle pas vraiment dans l’art de recueillir des renseignements sur le territoire irakien.
Des sources chiites à Bagdad m’ont confirmé de nouveau ce qui est sur toutes les lèvres, à savoir que le Pentagone et l’administration Obama sont non seulement désintéressés à lutter vraiment contre EIIS/EIIL/Da’ech, mais qu’au mieux ils traînent les pieds dans ce qu’on pourrait qualifier de soutien réticent. Tout ceci parce que la stratégie de l’administration Obama (posez la question au pitoyable Ben Rhodes) demeure encore et toujours qu’Assad doit partir, avec quelques variantes sémantiques.
Et la Turquie dans tout cela ? La réponse est courte. Le sultan Erdogan ne sait tout simplement pas comment s’y prendre avec les Kurdes, qu’ils soient en Syrie ou en Turquie. Il ne sait pas comment s’y prendre avec la Syrie. Même chose avec Moscou. En Syrie, en Irak et en Iran, on blague : il est inutile d’attaquer la Turquie, laissons la s’écrouler d’elle-même. Vous pouvez d’ailleurs compter sur le sultan Erdogan pour que cela se produise.
Les innombrables impasses du sultan expliquent pourquoi le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, ce tenant de l’ancienne doctrine zéro problème avec nos voisins, affirme maintenant qu’Ankara est prêt à parler avec Moscou et Téhéran au sujet de la Syrie, tant qu’il ne s’agit pas de légitimer Assad. Davutoglu élabore aussi une logique tordue selon laquelle les frappes aériennes russes vont accroître le flux de réfugiés syriens en Turquie. Il faut donc s’attendre à ce qu’Ankara autorise une nouvelle vague de réfugiés qu’il garde dans ses camps de détention à prendre le chemin de l’Europe fortifiée. Il pourra ensuite jeter le blâme sur Poutine et ses missiles.
Pepe Escobar
Le 12 octobre 2015 – Source : Asia Times
Traduction : le Saker francophone.
Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).
1. Pour l’aspect psychologique et symbolique de la question, il faut noter que c’est la première fois dans l’Histoire qu’un missile de croisière n’est pas tiré à partir d’un navire de l’US Navy, NdT

Syrie: Le Monde manipule les chiffres


Entretien avec Bahar Kimyongür, observateur du conflit en Syrie :


Source : Investig'action

vendredi 16 octobre 2015

Xavier Moreau : Intérêts géopolitiques en Ukraine


Xavier Moreau à la 4éme université d'automne de l'UPR :


La conférence en intégralité :


Table ronde enregistrée lors de la 4ème université d'automne de l'UPR, le 26 septembre 2015.
00:30. Présentation des intervenants.
GEOPOLITIQUE RUSSE.
09:35. intervention de Xavier Moreau.
25:22. Intervention de Alexei Nicolaïevitch Kovalsky.
41:18. Intervention de Pierre Lorrain.
01:10:09. Intervention d'Alesya Miloradovitch.
01:13:42. Intervention de Diana Johnstone.
01:33:22.VOYAGE DE L'UPR EN CRIMEE.
Interventions de François-Xavier Grison et Karim Sehrane.
01:43:58. LES RELATIONS RUSSIE / MOYEN-ORIENT.
01:57:07. QUESTIONS DU PUBLIC.

jeudi 15 octobre 2015

Diana Johnstone : Les armes de l'hégémonie US


4éme université d'automne de l'UPR - Diana Johnstone universitaire et journaliste Américaine explique les causes de la russophobie occidentale et la diabolisation de Vladimir Poutine :


La conférence en intégralité :

Table ronde enregistrée lors de la 4ème université d'automne de l'UPR, le 26 septembre 2015.
00:30. Présentation des intervenants.
GEOPOLITIQUE RUSSE.
09:35. intervention de Xavier Moreau.
25:22. Intervention de Alexei Nicolaïevitch Kovalsky.
41:18. Intervention de Pierre Lorrain.
01:10:09. Intervention d'Alesya Miloradovitch.
01:13:42. Intervention de Diana Johnstone.
01:33:22.VOYAGE DE L'UPR EN CRIMEE.
Interventions de François-Xavier Grison et Karim Sehrane.
01:43:58. LES RELATIONS RUSSIE / MOYEN-ORIENT.
01:57:07. QUESTIONS DU PUBLIC.

Lire par ailleurs de Diana Johnstone :  La Shoah : Religion d’Etat ?

Syrie : Panique Chez Les Egorgeurs de l'OTAN...

Syrie : Panique Chez Les Egorgeurs de l'OTAN...

Par Georges Stanechy

Pour une poignée de dollars…

Fuyant la Syrie où ils s’étaient incrustés. Chancres, métastases d’un chaos ne cessant de se répandre.

Un des plus beaux pays du monde, aux multiples vestiges historiques. Héritages des civilisations fusionnant le long des siècles et millénaires dans ce creuset de la pensée, de l’art et de la spiritualité.

Des rats abandonnant le naufrage colonial de l’Occident dans la région, tel un navire coulant à grande vitesse… Courant, éperdus de frayeur, de leurs jambes et de leurs Toyota rutilantes, loin de leurs camps, abris bétonnés, salles de torture et postes de tir, de leur encadrement et commandement des "forces spéciales" des pays de l’OTAN.

Sous le pilonnage assourdissant des bombes et missiles, de haute précision, des forces armées russes. Largués, de nuit, par des avions silencieux et invisibles à plus de 5000 mètres d’altitude. Le plus angoissant, ces missiles de croisière supersoniques dont on ne perçoit le bruit du propulseur qu’après son explosion… Trop tard…

Syrie : Panique Chez Les Egorgeurs de l'OTAN...
Mensonge et Barbarie pour Valeurs

Pour ces voyous, cela ne faisait pas partie du contrat initial : on leur avait assuré non seulement l’impunité, mais la protection : pas de bombardement aérien. L'aviation militaire syrienne serait neutralisée par une "zone d'exclusion aérienne", à l'exemple de la Libye.

Ils y avaient cru : les avions occidentaux se baladent librement dans l'espace aérien de la Syrie pour les ravitailler en armes, en argent, en médicament et autres fournitures. Leurs bombardements ne sont destinés qu’aux positions et infrastructures, civiles ou militaires, du gouvernement légitime du pays.

Dans ces conditions idéales de protection, terroriser et assassiner des gens sans défense, dynamiter, démolir au canon, mitrailler, des immeubles d’habitation, centrales électriques, écoles et universités, ports et aéroports, hôpitaux, ponts et bâtiments administratifs, stations d’épuration d’eau et puits : pas de problème. C’est même une pratique jouissive.

Mais risquer sa peau sous des bombes et missiles, d'une stupéfiante exactitude dans la frappe de leurs cibles, pour une poignée de dollars : rien ne va plus. Le salut, dans ce contexte, est dans la fuite ! D’autant qu’être un mercenaire, ou un tueur patenté, n’est pas défendre une cause nationale ou patriotique, encore moins un idéal de justice ou de liberté.

Plus de cinq mille  de ces rats, en une semaine, se précipitant vers leurs bases de départ limitrophes, en Turquie et en Jordanie. Ou encore vers le sud-Soudan et la Libye ; ceux-là bénéficiant du privilège d’être exfiltrés par avion… Et, ce n’est qu’un commencement…

Tous. Oui : tous. Assassins, trafiquants, voleurs, violeurs et autres psychopathes que l’Occident avait recrutés, résidus de leurs prisons après les avoir "retournés". Avec pour carotte à leur liberté : un emploi de mercenaire bien payé, facile et sans danger…
Ratissant large, les services spéciaux des membres de l’OTAN fébriles de zèle, s’ingéniant à trouver les pires ramassis de voyous, de "culs-de-basse-fosse" comme on disait dans le temps. Non seulement d’Europe centrale ou du sud, de Scandinavie ou du Royaume-Uni, mais encore de tout le bassin méditerranéen, et au-delà ; certains même d’Australie…

Quoi de plus facile, en effet, que de casser un pays en mille morceaux ?...

Avec de confortables primes en dollars convertibles, payées sur les caisses inépuisables du Qatar et de l’Arabie Saoudite… Avec, à la clé : liberté, impunité absolue, de tuer, torturer, assouvir toutes les perversions et sadismes que l’homme peut engendrer dans son délire criminel.

Aussi "musulmans" que moi un martien aux pieds palmés. Chargés d’animer cette fiction, mise en scène, sous l’appellation de "Califat", dont même le premier imbécile venu ne peut croire. Pour les armer, les financer, les entraîner, en toute bonne conscience, les "démocraties occidentales" transitant par des soi-disant "opposants au régime syrien", eux aussi bardés d’armes jusqu’aux oreilles. Multipliant les milices, aux appellations aussi nombreuses que les châteaux fantoches du bordelais recyclant du vin italien, espagnol, ou roumain…

Chaque groupuscule, avec son chef de guerre, encadré par les "forces spéciales" et "services secrets" de l’OTAN. Les uns par les USA et leurs seconds couteaux des colonies Turque ou Jordanienne ; les autres par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, etc. Chaque "démocratie", dans la totale désinformation de son opinion publique ou de ses électeurs, gérant sa succursale du crime et du pillage. Schéma analogue, classique et éternel du cynisme colonial, à celui que la Chine, entre autres pays, a enduré pendant un siècle (1840-1940)…

Comment s’y reconnaître parmi ces "combattants terroristes" ?...  Impressionnant de dons divinatoires, nos états-majors et traîneurs de sabre y parviennent au premier coup d’œil sur leurs cartes et photos aériennes. Désignant à nos valeureux aviateurs les cibles à bombarder : les "mauvais terroristes", afin de préserver les "bons terroristes", étiquetés "AOG-OGS" - Appellation d’Origine Garantie - Opposants au Gouvernement Syrien.

Colonialisme Radical pour Religion


Syrie : Panique Chez Les Egorgeurs de l'OTAN...

"Apporter la démocratie et les droits de l’homme" ?…
Prétexte pour apitoyer les chaumières et "la ménagère de moins de cinquante ans", pour reprendre l’expression des experts en marketing télévisuel…
.
Il faudrait être le dernier des abrutis pour y croire une seule seconde…
Alors que l’Occident, politiciens et badernes militaires sans foi ni loi, s’acoquine avec  les régimes les plus abjects de tyrannie et de corruption que sont ceux du Qatar et d’Arabie Saoudite, tout particulièrement. Unanimement vomis dans tout le monde musulman, pas seulement arabe : jusqu'en Malaisie et en Indonésie... Le film controversé sorti le 16 septembre dernier sur les écrans français, du marocain Nabil Ayouch, Much Loved, en livre une féroce charge…

Alors que l’Occident ferme les yeux depuis des décennies sur les massacres et horreurs commis en Palestine et Gaza. Où l’on tire impunément, aujourd’hui même, à bout portant sur femmes et enfants, dans la spoliation de leur terre, de leur identité et de leur histoire…
Evidemment, pour justifier l’horreur et le chaos créés et entretenus par nos pays occidentaux au Moyen-Orient, la propagande, qui ne connaît aucune restriction budgétaire en ces temps de crise économique, bat son plein. Le "Colonialisme Radical", Religion de nos oligarques dévots de laïcité, doit impérativement transformer ces pays soumis à nos délires de prédation en annexes de l’Enfer ; aux yeux d’une opinion rendue analphabète par l’industrie de la désinformation et de l’abrutissement public.

Au siècle précédent, Jules Ferry personnifiant le plus pathétique exemple de ce fanatisme dans la Bonne Conscience, les pires massacres et exactions à la source de notre "Empire" étaient légitimés par la nécessité de "civiliser les peuples inférieurs". Jusqu’à les caricaturer en Cannibales, comme lors de la conquête et de l’annexion de la Kanaky, dénommée Nouvelle-Calédonie. Les autres pays concurrents au nôtre, dans la spoliation coloniale de l’époque, soutenant la même rhétorique et pratiquant les mêmes abjections : Royaume-Uni, Espagne, Portugal, Allemagne, Belgique, Hollande, etc.

Provoquer l’adhésion de l’opinion publique à nos visées coloniales, impose l’entretien permanent d’un violent ressentiment, d’un viscéral écœurement, à l’encontre de populations à soumettre : sus aux cannibales !  Non : avec un argumentaire modernisé dans un nouvel emballage…

Aujourd’hui, à écouter nos propagandistes, ce serait le fanatisme d’une religion qui serait à la source du chaos dans cette région et, selon leur stratégie anxiogène, bientôt dans nos villes et villages… Impliquant de ce fait, et dans l’urgence, l’absolue nécessité d’intervenir militairement.

A les croire, les "djihadistes" se multiplieraient dans nos pays. Le plus frappant, dans ce délire du mensonge et de l’hypocrisie, c’est le "vecteur Sexe" en plein développement. "Très porteur", prétendent ces spécialistes de la désinformation, dans nos sociétés "pipolisées" qui, dans leurs médias lubriques, n’évoquent obsessionnellement que cela.

L’enlèvement d’adolescents ou le détournement après endoctrinement, surtout des jeunes filles transformées en "esclaves sexuelles", mais aussi de femmes, les témoignages "bidonnés" abondent : presse, radios, chaînes TV, édition… Les livres sur ce thème, dans les rayonnages des libraires de la grande distribution, s’empilent à longueur de semaines…

Véritables contes de fées ou de sorcières, avec pour héroïnes malheureuses des jeunes filles en fugue, "décervelées" par une horrible religion prêchée par un tout aussi horrible barbu, se retrouvant en Syrie malgré elles et contre la volonté de leurs parents. Tel un pèlerinage diabolique. Avec autant de facilité pour s’y rendre, tranquillement et à peu de frais, que celles qui en mai 68, en plein "Flower Power- Peace and Love", se retrouvaient à Katmandou ou à Auroville, tout en planant le long des chemins en fumant de l’herbe au son des guitares et cithares…

Affligeant.
Autorisons-nous une piqûre de rappel pour ne pas rester anesthésiés face aux mensonges et fourberies dissimulant les objectifs réels de la politique coloniale, prédatrice, dévastatrice, de nos pays, européens notamment, dans cette région. Qualifiée de "Remodelage du Moyen-Orient", sous la cravache de notre suzerain les USA.

Opération de "remodelage" couvrant, en fait, tous les pays de confession à majorité ou à fortes communautés musulmanes : de l’Afrique du nord (y compris saharienne : Mali, Niger, etc.) à la Somalie en passant par le Soudan (dont la partition a été une réussite des opérations militaires secrètes et de notre propagande) et l’Ethiopie, jusqu’au Pakistan :

i)  Casser, diviser, démembrer, les pays de cette région en micro-états, pour les reconfigurer sur une base ethnique et religieuse dans le classique « diviser pour régner » afin d’annihiler toute capacité de résistance intellectuelle et spirituelle, sociale et économique, militaire et technologique, en mesure de  s’opposer ou contester les projets coloniaux des pays occidentaux.

ii)  "Apporter la démocratie" :  intervenir militairement pour installer des gouvernements de "collabos", corrompus et au service exclusif des intérêts prioritaires des oligarchies de l’Occident (industries de l’armement, groupes bancaires et financiers, pétroliers, chimiques, pharmaceutiques, agroalimentaires, etc.).

iii)  Entraver durablement le développement de ces pays en éliminant tous les cadres, dirigeants, enseignants et chercheurs de haut niveau, dirigeants et spécialistes en charge de la gestion des infrastructures : télécommunications, centrales électriques, hôpitaux, etc. Susciter, fomenter, maintenir un climat de conflits interethniques et religieux par tous les moyens pour qu’écoles et universités soient fermées afin d’interdire l’accès à l’éducation et au savoir, déscolarisant ainsi plusieurs générations.

iv)  Piller les ressources énergétiques : pétrole, gaz, uranium (au Mali et au Niger, par exemple). Tout aussi important : contrôler les infrastructures d’acheminement du gaz et  du pétrole : oléoducs, pipelines, voies maritimes de transport.
v)  Piller, ou vandaliser, leur immense patrimoine culturel accumulé au cours des siècles : vestiges archéologiques, œuvres d’art, mosaïques, statuaires, etc. Ce qui n’est pas transportable étant livré à la démolition à l’explosif : monuments, temples, etc. Afghanistan, Irak, et Syrie ont particulièrement été ravagés par cette politique de la terre brûlée. Ce qu’Irina Bokova, Directeur Général de l’UNESCO, qualifie de « Nettoyage Culturel ».



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La finalité de ces opérations de vandalisme organisé, outre l’enrichissement frauduleux des mafias de trafiquants en cheville avec des "collectionneurs", est d’éradiquer les racines de toute réminiscence d’une identité nationale, d’une histoire prestigieuse, d’une "estime de soi" propre à tout être humain membre d’une communauté.
Cette déshumanisation systématique permettant aux idéologues du "Colonialisme Radical" d’affirmer, par la suite, que ces terres étaient "vides" de traces de civilisation, incultes sur tous les plans. Comme ils le prétendent, depuis des décennies, pour la Palestine.

vi)  Déverser, de manière invisible ou homéopathique aux yeux des opinions publiques, dans les caisses de nos "Etats Profonds" (Deep States) des milliards de dollars et d’euros, à ne plus savoir qu’en faire, pour démultiplier l’enrichissement personnel, exponentiel et faramineux, de nos oligarques.
C’est Peter Dale Scott, courageux et brillant politologue canadien, diabolisé par l’extrême-droite "OTANesque", qui a décrit ce système de gouvernement occulte échappant à tout contrôle citoyen, adepte des guerres et du chaos par lequels ses dirigeants s’enrichissent sans fin.
On lui doit ce livre essentiel pour comprendre la situation actuelle sur notre planète :
"L'Etat profond américain : La finance, le pétrole, et la guerre perpétuelle"
(Titre original : The American Deep State: Wall Street, Big Oil, and the Attack on U.S. Democracy)
Le général Eisenhower, président des USA (1953-1961), dans son célèbre discours de fin de mandat du 17 janvier 1961, s’était déjà inquiété de ce complexe "militaro-industriel" constituant progressivement un Etat dans l’Etat. Inquiétante prémonition d’un général et chef d’Etat :

« Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel.
Le risque potentiel d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera.
Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques.
Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant.
Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l'énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble. »

 Un exemple actuel, tout récent : le Trésor des USA vient de constater que 500 millions de dollars, d’un budget destiné à financer l’entrainement et l’armement d’une milice, avaient tout simplement disparus… A peine une dizaine de combattants ont pu être retrouvés. Le reste, avec armes et bagages s’est volatilisé. Les intermédiaires divers ayant pompé, le long du circuit de financement, l’essentiel. Une enquête est en cours... Les complicités étant innombrables.

vii)  Alimenter, exacerber, l’islamophobie des opinions publiques occidentales, pour incruster un fanatisme analogue à celui des Croisades prétendant "Libérer le Tombeau du Christ" dix siècles auparavant. Les services d’action psychologique de nos Etats organisant, créant, scénarios et rhétoriques, pour mettre en scène les pires actes criminels que la perversité humaine soit capable d’engendrer.
Syrie : Panique Chez Les Egorgeurs de l'OTAN...
Justifiant ainsi, par ce constant lavage de cerveaux imbibés d’horreurs attribuées à la religion musulmane,  les colossales dévastations, destructions et tueries, extorsions et vols, que nos pays commettent dans cette région depuis la fin de la première guerre mondiale ; suite au partage des dépouilles de l’Empire Ottoman, entre les grandes puissances de l’époque dont la France, par les Traités de Sèvres du 10 août 1920 et de Lausanne du 24 juillet 1923.

A cette propagande s’ajoute, à présent, une intensification de l’hystérie russophobe. Cette couche supplémentaire dans le délire paranoïaque étant la conséquence de l’apparition musclée de l’Ours Russe dans la région, défiant l’hégémonie d’un Empire décadent…

BONUS :

Un lecteur m'envoie la dernière version (plus complète) du dessin d'intro :

merci Arnold!

mardi 13 octobre 2015

Syrie : combats à Kafr Naboudah (vidéo SITREP)

Carte de la situation militaire dans le secteur de Kafr Naboudah
Selon les rapports parus hier matin, la ville de Kafr Naboudah, au Nord de Hama, serait dorénavant sous le contrôle complet de l'Armée syrienne. Pendant ce temps, les États-Unis ont parachuté des armes aux rebelles syriens (soi-disant anti-daech)...

(Dernière minute) :Deux obus ont frappé mardi matin l'ambassade de Russie à Damas au moment où débutait une manifestation pro-Assad de soutien à ce pays, dont l'aviation apporte un soutien aérien aux forces du régime pour repousser les rebelles. (voir ici)


Images des frappes russes sur les provinces d'Hama et Lataquié, le 13.10.15



Helicoptères Mi-24 russes en action sur Kafr Naboudah, le 8.10


Images des combats de Kafr Naboudah le 12.10



"Rebelles modérés" dans la banlieue de Hama, près de Kafr Naboudah


Les "islamistes modérés" capturent un blindé de l'armée arabe syrienne (BMP) dans les faubourgs de Kafr Naboudah


Tentative de contre-attaque des "rebelles modérés" hier après-midi au Sud de la ville


South Front : Mythes et  légendes sur les rebelles modérés (en anglais)

lundi 12 octobre 2015

Syrie : les frappes aériennes russes et syriennes s'intensifient. 12 octobre 2015 (Vidéo)


L’armée syrienne a libéré deux villes, Al-Bahsa et Atshan, ainsi que quelques villages au nord du gouvernorat de Hama. Selon le colonel Ibrahim S., la libération est devenue possible grâce aux interventions actives de l’aviation russe.
Source


Syrie : les frappes aériennes russes et syriennes s'intensifient. 12 octobre 2015

Le leader de l'Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi a été effectivement blessé dans une frappe aérienne des forces irakiennes dimanche, a confirmé à Sputnik une source locale.

(A suivre...)

mardi 6 octobre 2015

Mensonges médiatiques sur la Syrie, entrevue avec François Belliot


Jean-Michel Vernochet reçoit François Belliot pour son dernier ouvrage sur la guerre en Syrie: le mensonge organisé des médias français. Il suffirait d'une étincelle (sans doute provoquée) pour que la troisième guerre mondiale commence cet automne.



samedi 3 octobre 2015

Syrie : frappes russes sur Daech (EI) : la preuve des mensonges des médias occidentaux (MàJ)

Sukhoi-34

Rastan, anciennement appelée Aréthuse, est une ville importante de la province de Homs, en Syrie :





Il y a une dizaine de jours, les médias nous rapportaient des faits horribles commis par "l'Etat Islamique" ou "Daech" (ISIS pour les anglo-saxons) :

L'EI exécute 10 homosexuels présumés

Le groupe extrémiste Etat islamique (EI) a exécuté neuf hommes et un garçon qu'il accusait d'être homosexuels dans le centre et le nord de la Syrie, a rapporté lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Sept hommes ont été exécutés à Rastan, une ville de la province centrale de Homs, "après avoir été accusés d'homosexualité", a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain dans ce pays en proie à une guerre sanglante depuis quatre ans et demi.
Source : Le Figaro (le 21.09.2015)
Info disponible également sur de multiples autres sources

Or, voila qu'après les frappes russes sur cette ville effectuées avant-hier, on nous apprends que Rastan serait "très loin de Daech"...
La Syrie devient le théâtre d’une «miniguerre mondiale»
Moyen-Orient Moscou frappe les rebelles combattant les troupes d’Assad et ses alliés chiites. Au grand dam de la coalition américaine contre Daech. Cette fois-ci, c’est clair: la Russie est entrée en guerre en Syrie essentiellement pour défendre Bachar el-Assad et non pas pour combattre en priorité le groupe Etat islamique (Daech). En deux jours de frappes aériennes, mercredi et jeudi, des cibles «terroristes» ont été touchées dans les provinces d’Idleb, Hama et Homs, selon le Ministère de la défense à Moscou et la télévision syrienne. Mais ces premiers raids se sont concentrés sur deux zones tenues par les forces rebelles: l’enclave de Rastan, près de Homs, et les zones du nord-ouest représentant potentiellement une menace pour la région de Lattaquié, sur la côte alaouite, où la Russie vient d’installer sa base aérienne. Très loin, donc, de Daech.
Source : 24H

Rastan serait, au contraire de ce qu'on nous disait il y a 10 jours, un bastion de l'Armée syrienne libre modérée et d'autres rebelles soutenus par l'Occident ...
The dominant factions in Talbiseh and the nearby town of Al-Rastan are tied to the Free Syrian Army, the Western-backed rebel umbrella group that includes many Syrian army defectors.
Source : Bloomberg

On peut remarquer que les deux "infos" contradictoires émanent de la même source, référence constante et quasiment unique de toute la presse occidentale, le célèbre "Office Syrien des Droits de l'Homme" (OSDH)
While Russia says its raids on Wednesday targeted the Islamic State group, locals in the opposition-held area say the jihadist group has no presence in the region -- echoing the assessment of a US official and the Britain-based Syrian Observatory for Human Rights.
Source : BW online

Mise à jour 14:30
Les soi-disant "rebelles modérés" après une frappe russe :


L'aviation russe détruit un poste de commandement et un gros convoi de Daech (ISIS) à al-Quraytayn, près de Palmyre. 

Les terroristes de Daesh fuient leur fief de Raqqa après les frappes russes


Frappes de Mig-23 BN sur Raqqa   

Les terroristes opérant en Syrie quittent les zones contrôlées après les frappes réalisées par l'aviation russe, rapporte l'Etat-major général des Forces armées russes.

Plus de 600 mercenaires combattant dans les rangs des djihadistes ont quitté leurs positions suite aux frappes aériennes russes, a annoncé le général-colonel Andreï Kartapolov.
 Sputnik