samedi 6 mai 2017

Législatives : finalement, Valls pourra être investi par En Marche! sans quitter le PS

Pensez printemps les amis! 

Après avoir exigé de l'ancien premier ministre qu'il rompe avec son parti pour pouvoir rejoindre la «majorité présidentielle», Emmanuel Macron somme désormais l'élu d'Évry de renoncer simplement à l'étiquette socialiste.


Difficile d'y voir clair. Lorsqu'il a fondé son mouvement En Marche!, le 6 avril 2016, Emmanuel Macron a cru bon de vanter la «double-appartenance» pour illustrer sa capacité à pourfender les clivages traditionnels. Mais l'ancien ministre de l'Économie est désormais devenu favori de la présidentielle, et il a été rattrapé par les rouages classiques de la politique... À commencer par le financement public des partis.

En effet, pour recevoir des subventions de la part de l'État, les partis doivent justifier d'un certain nombre d'élus. Ce que la double-appartenance empêche. Ainsi, Emmanuel Macron a-t-il d'abord prévenu qu'aucun candidat ne serait investi par En Marche! pour les législatives s'il se présentait sous l'étiquette d'un autre parti - à l'exception de certains centristes du MoDem, pour qui il a accepté de faire une exception.

Emmanuel Macron concède une «nuance»

Mais, alors que plusieurs socialistes envisageaient de se départir de l'étiquette PS pour rejoindre la fusée En Marche!, le candidat a eu peur de devenir un refuge pour une gauche en perdition... Et il a donc décidé de durcir encore le ton, en faisant du cas de Manuel Valls un exemple, l'enjoignant carrément à quitter son parti. «On a eu des désaccords mais (s'il) est prêt à participer à cette majorité présidentielle et à quitter le PS, il le pourra», déclarait-il mardi sur RMC/BFMTV.

Invité de RTL ce vendredi matin, Emmanuel Macron a pourtant concédé une «nuance» et s'est montré nettement moins tranché. «Je ne demande à personne de déchirer sa carte, parce qu'à titre personnel, les gens peuvent toujours garder des engagements», a-t-il dit. Il a cependant maintenu l'exigence principale: «Ils devront s'inscrire aux législatives sous la majorité présidentielle».

Quelle sera l'étiquette des candidats investis par «En Marche!»?

Pour être investi par En Marche!, Manuel Valls devra donc seulement renoncer à l'étiquette socialiste - ce qu'il n'a à ce jour pas encore fait -, mais il ne sera pas obligé de quitter le parti dont il est adhérent depuis plusieurs dizaines d'années. En revanche, s'il ne renonce pas à l'investiture socialiste, l'ancien premier ministre aura bien un candidat investi En Marche! face à lui dans sa circonscription d'Évry.

Pire: depuis qu'il a trahi ses engagements de la primaire en soutenant Emmanuel Macron plutôt que le candidat PS Benoît Hamon, les proches de ce dernier sont prêts à prendre leur revanche en investissant un candidat face à lui. «Benoît Hamon ne veut pas avoir la même étiquette que Manuel Valls ou même de Malek Boutih pour les législatives», raconte un proche de l'ancien candidat, présent jeudi soir avec lui à la Maison de la Culture Arménienne (IXe).

«Vous pouvez tout à fait avoir une adhésion personnelle à un parti, à une sensibilité, mais il faut vous inscrire dans une majorité claire, il y a une majorité présidentielle. Ni LR ni le PS ne sont dans cette majorité présidentielle», a souligné Emmanuel Macron, sans préciser quelle sera l'étiquette des candidats investis par En Marche!. Dans Le Parisien, il laisse entendre que ce pourrait être «progressistes républicains».

Source : Le Figaro

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