mercredi 27 août 2014

Russie : Le moment de vérité approche pour le pays



Comme nous avons pu le remarquer dans sa récente interview, Sergueï Glaziev présentait une analyse de la situation destinée essentiellement à des spectateurs occidentaux. Voici maintenant un article paru le 21 août dernier dans l'hebdomadaire « Zavtra » et cosigné par Mikhaïl Deliaguine et Alexandre Nagorny. Ceux-ci font partie du Club Izborsky (Alexandre Nagorny en est le secrétaire exécutif. Il est également rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire Zavtra), aux côtés de Sergueï Glaziev, Alexandre Prokhanov, Alexandre Douguine et l'archimandrite Tikhon Shevkounov, entre autres. Ce texte, intitulé «Le moment de vérité approche pour le pays» nous présente cette fois une analyse de la situation adressée aux lecteurs russes. L'interview de Glaziev et le présent texte, offrent donc une analyse d'une même situation, présentée sous deux éclairages différents. Le texte nous entr'ouvre en outre une fenêtre nouvelle sur la Russie.

Le moment de vérité approche pour le pays

La Russie est entrée dans l'étape la plus critique de son développement, dans le cadre de l’agression occidentale dirigée par les Etats-Unis et du conflit en Nouvelle Russie et dans l'Ukraine entière, et dont le caractère de guerre froide évolue vers celui d'une «guerre chaude». L'intervention récente de Poutine à Yalta l'a souligné. Dans un avenir proche apparaîtra un danger réel pour l'existence même de notre pays. Il est aisé de s'imaginer à quoi ressemblera l'évolution des événements si pour l'une ou l'autre raison les forces pro-russes de la République Populaire de Donetsk et de la République Populaire de Lougansk venaient à être défaites.

En Ukraine, où culmine la crise, s'est établit un régime durement anti-russe et qui plus est, «néobanderiste», qui au cours des six à dix derniers mois a reçu de l'occident toute l'aide militaro-technique, financière et économique nécessaire. Cela doit permettre de constituer une armée puissante de six cent à huit cent mille hommes habités d'un esprit fermement anti-russe et dotés d'un équipement moderne. Mais le plus important consiste en ce que ce bras armé de l'Occident parvienne à mener ses actions terroristes à large échelle via une «guerre d'attentats à l'explosif» en Crimée, et ensuite dans les districts de la Fédération de Russie avoisinant l'Ukraine. Cela devrait être aisé à réaliser en recourant aux éléments radicaux des Tatars de Crimée, et même à des Ukrainiens vivant en Russie.

Logiquement, il n'y aura plus de touristes en Crimée. Mais Moscou devra prendre en compte les deux millions de Criméens parmi lesquels l'humeur anti-Moscou ira croissante. Et nous devons nous attendre à une montée des actions terroristes dans le Caucase, soutenues secrètement par les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. Le délai dans lequel surviendront ces événements est estimé à douze ou dix-huit mois. Ces tendances s'inscrivent dans le contexte économique conséquent aux sanctions occidentales, et dans une plus grande mesure encore dans le cadre de l'échec écrasant de la politique économique «libérale» du cabinet Medvedev. Ce gouvernement restera probablement en place, dans la mesure où Poutine ne veut clairement pas le remplacer, pour diverses raisons.

Bref, les tensions sociales seront palpables à Moscou même, là où les groupes favorables à l'Occident contrôlent les masse-médias. Dès lors, en 2016 ou 2017, il est probable que l’État de la Fédération de Russie soit poussée vers son point d'éclatement par une habituelle «révolution de couleur» puissamment soutenue par les États -Unis et l'Occident tout entier. Comment échapper à tout cela ? Voilà le problème auquel est confronté la Fédération de Russie et ses dirigeants.

Quels sont dès lors, par priorité, les problèmes les plus graves et les mesures nécessaires pour le pouvoir de la Fédération de Russie ?

En Ukraine : victoire ou paix à tous prix ?

Pour l'instant rien ne dépasse en importance le problème ukrainien. La tendance répétée à éviter l'intervention de la Russie dans le conflit dont a fait montre notre pouvoir exécutif, est considérée par les États-Unis et l'Occident tout entier comme une invitation continuer à se moquer de la faiblesse de la position russe et à poursuivre l'agression. Le résultat se compte en dizaine de milliers de tués et en des centaines de milliers, bientôt un million, de réfugiés.

Pour arrêter l'agresseur, il convient de fixer idéologiquement une dimension évidente : il faut expliquer directement à notre peuple et au peuple ukrainien ce qui se passe à côté de chez nous et quelle est la tâche de la Fédération de Russie en fonction de ces événements. Cela signifie qu'il faut fixer l'essence néofasciste du régime en place à Kiev, qui est en train de réduire à néant les résultats de la Grande Guerre Patriotique et qui plante un système anti-russe et anti-orthodoxe dans la zone de nos intérêts stratégiques. En d'autres termes aucun de nos hauts fonctionnaires et dirigeants ne peut entretenir aucune accointance avec les représentants d'un tel régime. Par conséquent, à tous prix, il ne faut pas arrêter le combat , mais vaincre le «néofascisme» implanté par les États-Unis et leurs satellites de l'OTAN. Dans la mesure où l'économie ukrainienne ne subsiste que par son intégration à l'économie russe et que la culture ukrainienne est extrêmement proche de la russe, le nazisme est contraire aux intérêts de l'Ukraine et détruit sa structure en tant qu’État.

C'est précisément pour cela que la Crimée s'est unie à la Russie. L'Est s'est levé contre le nazisme, mais en Nouvelle Russie, l'oligarque Kolomoïski a créé une entité moyenâgeuse dont les guerriers accomplissent, avec ceux de Kiev, un génocide de la population. Le «pouvoir» de Kiev ne peut ni ne veut assumer les obligations minimales d'un État (depuis le paiement des importations et des prestations sociales jusqu'au maintien de l'ordre). Ces marionnettes sanglantes plongent l'Ukraine dans le gouffre de la folie et de la russophobie.

La relation de la Russie avec le nazisme est déterminée par son histoire, et par les décisions du Tribunal de Nuremberg. Dans ce contexte, les pouvoirs à Kiev et à Dniepropetrovsk sont considérés par la Russie comme des régimes terroristes d'occupation, transformant l'Ukraine, qui fut la partie la plus riche et développée d'Union Soviétique, en un «État défaillant» tel l’État Somalien, ainsi qu'à l'extinction de sa population. La Russie n'admettra pas leur légalité, regardera toute collaboration avec eux comme un délit, punissable, et entretiendra des relations avec eux uniquement en vue de protéger ses citoyens pendant la durée de l'occupation des territoires par les nazis. La collaboration, y compris le commerce ne peut être développé qu'avec les régions libérées.

La Russie doit déclarer son objectif de dénazification de l'Ukraine et de restauration d'une coopération mutuellement profitable, en soutenant par tous les moyens nécessaires ceux qui combattent le nazisme, depuis l'envoi de volontaires armés jusqu'à l'aide organisée par l'État. En outre, il est nécessaire d'intégrer le patriotisme ukrainien dans un système commun de lutte contre le néofascisme. Et enfin, les criminels de Kiev, Porochenko en tête, doivent être traduits devant un tribunal du type de celui de Nuremberg. L’État doit informer le monde et la communauté de toutes les atrocités des nazis et de leurs maîtres occidentaux, en soulignant le rôle des monopoles globaux basés aux États-Unis.

Projet de mobilisation pour la Russie

La lutte et la victoire en Ukraine sont impensable sans un changement radical de l'actuelle orientation quasi libérale et du présent modèle économico-financier. Cela exige en particulier de réagir aux sanctions introduites par l'Occident. Il est trop tard pour combattre ces sanctions : l'Occident a déchaîné contre nous une «guerre froide», et seule une démonstration de force peut l'empêcher de se transformer en guerre «chaude». Il faut expulser de Russie les entreprises des États-Unis jusqu'à la normalisation de la politique de ces derniers. Mais l'essentiel est de se tourner vers la société russe et de lui donner une orientation nouvelle, basée sur la mobilisation de toutes nos ressources afin de repousser l'agression qui se déploie. Ici, l'essentiel consiste en la modification des modèles financiers et économiques. Cela signifie que nous avons besoin des indicateurs d'une planification stratégique, de l'élimination immédiate de l'actuelle bureaucratie et de la corruption au niveau des entreprises, et du retrait de nos moyens financiers des banques occidentales et du système obligataire des États-Unis. De bien d'autres choses encore, entre autres d'une nouvelle orientation dans la sphère scientifique et éducationnelle.

La Crimée doit devenir une région d'avant-garde en matière de développement, débarrassée de nos vices. L'obtention de leur visa doit être facilitée pour ses habitants en leur permettant l'enregistrement dans d'autres régions.

Les biens nationaux de la Russie investis en Occident doivent y être redéployés afin d'éviter tout lien avec les structures d'État locales à défaut de quoi ils serviront de moyen de chantage. Il convient de réorienter également notre commerce vers des pays ne menant pas de guerre froide contre nous. La question la plus douloureuse en matière de machine-outils de haute précision, c'est la Corée du Sud.
Ayant évalué la volonté de l'Occident de modifier les normes du «droit international», il faut se préparer à sortir de sa sphère d'influence. Les Européens doivent être prévenus de ce que le vol par leurs créatures nazies d'un seul mètre cube de gaz entraînera l'interruption du transit à travers ce qui fut l'Ukraine jusqu'au paiement par ces nazis de toutes leurs dettes. Les Européen hystériques qui ont mis les criminels au pouvoir doivent le savoir : ils ont créé un cas de force majeure, à leur préjudice. La Russie doit se réserver la possibilité d'une contrainte de pacification directe en cas de prolongation de l'agression nazie (sans parler de tirs d'artillerie sur notre territoire et de l'assassinat de nos citoyens), mais les Ukrainiens doivent libérer eux-mêmes leur pays, car alors seulement ils seront leurs propres maîtres.

Poutine et l'Occident.

Ceux qui trouvent ces mesures excessives doivent, se souvenir de ce que l'Occident ne pardonnera jamais à la Russie sa simple existence, ni à Poutine ses agissements, en premier lieu l'accueil de la Crimée au sein de la Russie et l'aide qui fut fournie pour y tenir le référendum. La modification des frontières sans l'accord du «chef», les États-Unis, est un péché mortel, dont l'auteur doit être exterminé comme Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi.
Il ne s'agit en fait pas tellement du rejet des valeurs européennes, comme notre aversion à l'égard de l'imposition agressive de l'homosexualité, ou de l'insurrection et de la réunification avec la Crimée, mais de la désobéissance au diktat de l'hégémonie financière et politique.
Les élites occidentales, de Obama à Liaschko, sont habituées à se soumettre sans un murmure au business global: c'est leur maître, dans le sens direct et esclavagiste du terme. Poutine a démontré son indépendance à son égard, tout en n'entrant pas en conflit avec lui. Mais on a pu voir que la Russie, ce n'est pas l'Occident, qu'il existe une différence naturelle. Bien sûr, il serait plus facile de renverser les autochtones audacieusement autonomistes et de les remplacer par des libéraux, mais le prix de la coopération risque d'être très élevé. Pour les politiciens occidentaux toute allusion de Poutine à la possibilité de ne pas se soumettre (sans parler de celle de répondre aux sanctions) est considérée comme une effroyable insulte : ils placent Poutine un rang inférieur à celui de toute la classe politique occidentale.
En signifiant, même involontairement, la possibilité d'insoumission aux monopoles de la mondialisation, Poutine manifeste combien le russe actuel, même s'il n'en a pas conscience, est supérieur à l'Européen et à l'Américain, de par sa liberté intérieure (tout en reconnaissant ses vices et ses malheurs), car il admet les avantages de ces monopoles non en tant que vérité supérieure absolue, mais comme toute autre modalité dont il est raisonnable d'adopter les éléments favorables et d'essayer de se les approprier, et qu'il est déraisonnable d'ignorer. Les leaders occidentaux se sentent personnellement offensés lorsqu'un faraud ignore leurs règles impunément. Cette haine féroce et insatiable ne peut être guérie qu'à travers des démonstrations de force imprévisibles et irrésistibles destinées à briser l'«idiot agressif». Les discours et les préjudices dosés (du genre des 12 milliards d'euro de sanctions réciproques) demeurent inutiles; dans la puanteur d'urine des portes cochères ou dans les sommets de dirigeants internationaux, les hooligans ne comprennent que les réponses asymétriques et inadéquates.

Les cadres décident tout.

Un libéral peut être une personne bonne, un spécialiste, mais la croyance que l'État doit être au service non du peuple mais du business global, font de lui un esclave de ce dernier. Il est dès lors nécessaire, pour la survie du pays, de la société et de ses dirigeants d'assainir l'État, ses cerveaux et ses bras en évaluant son indépendance à l'égard de l'hérésie criminelle. Les libéraux, qui aspirent à revenir à la Russie des années '90 doivent être éloignés des services de l'État, depuis l'administration présidentielle jusqu'à celle des villages, vite et impitoyablement. Ceux qui restent devront choisir entre le service de l'État et celui des actif familiaux placés en Occident. Les fonctionnaires qui auront essayé de se dissimuler devront démissionner sous l’opprobre et resteront libres à condition de ne pas agir contre les intérêts de la Russie.

La fuite de l'«aristocratie offshore» donnera l'occasion de restructurer l'appareil d'État (qui ignore une série de ses fonctions et sévit là où il n'a rien à faire) en l'adaptant au système électronique de prise de décision. Avec amertume, il convient de congédier Medvedev, jusqu'ici marqué de l'empreinte de la «cinquième colonne» libérale. Sa présence en tant que Premier Ministre suscite la tentation d'évincer Poutine du pouvoir au profit d'un jeune manager facilement manipulable, avec qui «tout sera comme au temps du grand-père Eltsine», et qui s'occupera de choses correspondant à son niveau personnel et professionnel. L'Administration socio-économique et la Banque de Russie doivent être dirigées par des personnes aspirant à la prospérité de la patrie, et non par l'extraction d'avantages au profit du business global.

Mass-Media : les clés que constituent les canaux de télévision, de radio et les portails internet (y compris les moteurs de recherche et les principaux fils et agrégateurs d'informations) doivent être retirées à toute gestion extérieure et résolument transférées à des organes de gestion de l'État. Et pas seulement les masse-médias ; à toute propriété privée, il conviendrait d'appliquer le principe de socialisation présent dans la constitution allemande: elle est sacrée seulement dans la mesure où elle sert les intérêts de la société. Si elle est utilisée de façon à porter préjudice à celui-ci, elle devient délictueuse. Il faut alors agir vis-à-vis de son propriétaire comme à l'égard d'un criminel et vis-à-vis d'elle comme d'un instrument du délit.

Première étape: Modernisation des infrastructures.

L'élément clef du développement repose dans la modernisation complexe des infrastructures, permettant de diminuer drastiquement les coûts sociaux et d'augmenter l'activité des affaires. C'est l'unique sphère dans laquelle l'État est protégé de la concurrence malhonnête du business; l'investissement dans les fondements de l'infrastructure outrepasse les possibilités de ce dernier.

De l'argent, il y en a. Dans le budget, on a gelé 7,8 trillions de roubles. Avec une petite partie de cette somme, il est possible de remettre à neuf la Russie, éreintée par les libéraux, d'en faire un pays adapté à l'époque actuelle. Mais il faut gérer plus judicieusement l'argent des budgets sociaux et de la défense et développer l'économie en recourant à des projets de financement: il faut émettre des roubles, comme les pays développés, en fonction des besoins de la Russie, et pas selon ce que nous autorisent nos concurrents.

Pour moderniser les infrastructures, nous avons besoin d'un endiguement fondamental de la corruption, élémentaire techniquement, risqué politiquement (car il sera mis en œuvre parallèlement à la modification de l'appareil d'État), accompagné d'un frein à l'arbitraire des monopoles (sinon une partie des fonds sera volée, l'autre partie contribuant à la hausse des prix), accompagné aussi du passage au protectionnisme raisonnable, même s'il est de type européen, (sinon, les bénéfices des activités seront accaparés par nos concurrents étrangers) et de l'octroi garanti du minimum vital, expression économique du droit à la vie. Coût de l'affaire: approximativement 420 milliards de roubles par an dont la plus grande partie sera récupérée via l'impôt. Sans cela, il sera impossible de former et d'attirer les travailleurs qualifiés nécessaires à la modernisation.
Il s'agit seulement là d'un premier train de mesures. Nous avons également besoin d'organiser l'impôt sur le revenu des particuliers selon une échelle progressive (aujourd'hui elle est en fait régressive; au plus la personne est pauvre au plus elle doit contribuer socialement, et pour les riches, on a créé un paradis fiscal). Il faut constituer un système électronique de tenue des comptes de l'État et des taxes compensatoire sur les privatisations prédatrices. Dans notre pays, maintenu artificiellement dans la pauvreté par les libéraux, les logements, les soins de santé et l'éducation doivent être rendus disponibles quasi gratuitement pour la moitié de la population et gratuitement pour un quart. Le monde crée de la technologie, maintenant il s'agit d'une base technologique renouvelée (la «révolution du schiste», les imprimantes 3D, premières hirondelles du printemps futur). La Russie peut récupérer une capacité concurrentielle globale au moyen de la recherche et du perfectionnement des technologies mises au point par le complexe militaro-industriel soviétique.

Mais la mesure primordiale consiste à transformer en un an la Russie en un pays nouveau, tourné vers le progrès, l'efficacité et la puissance.

Depuis longtemps, les États, même les États-Unis, ne sont plus les acteurs principaux de la politique mondiale. Au-dessus d'eux a grandi une nouvelle communauté toute-puissante: le business global.

C'est pourquoi, tout en conservant la diplomatie habituelle, il faut déplacer le centre de gravité de notre politique étrangère dans la relation avec les véritables maîtres du monde: les monopoles de la mondialisation. Sans cela, la Russie restera ridicule, s'adressant aux serviteurs et ignorant le maître de maison. On peut et on doit jouer au contradicteur vis-à-vis du business de la mondialisation. Pour cela, il faut le connaître. Chez nous, depuis Staline, on s'est dispensé de l'étudier, ainsi que la classe de l'aristocratie dirigeante de la mondialisation, qui lui est soudée, avec ses élites culturelles et technologiques. Il y a bien eu des démarches partielles en ce sens, comme la collaboration entre Rosneft et ExxonMobil, mais rien de systématique; c'est donc insuffisant.

La situation de la Russie mise en perspective: l'effondrement de l'architecture traditionnelle poussera les élites à se tourner vers la culture, le patriotisme et les valeurs sociales, symboles de ce que fut toujours notre pays. La culture russe unit l'humanisme et la compétence technique; il s'agit de la seule culture puissante capable de nous sauver de deux menaces stratégiques évidentes: la déshumanisation et la dégradation technologique. Ce messianisme permettra à la Russie de devenir une ressource pour la survie de l'humanité toute entière.
Mais pour que cette possibilité devienne réalité, l'État devrait commencer par remplir ses obligations les plus immédiates. Sans aucun doute, il faut adopter une nouvelle ligne géopolitique. Cela est partiellement en cours, à travers les BRICS, et l'élaboration de relations de quasi-alliés avec la République Populaire de Chine et l'Inde. Ici, il est nécessaire de se débarrasser des partisans cachés des occidentaux qui tentent de saboter nos initiatives économiques et militaro-politiques de grande envergure. Bref, un «virage stratégique» est nécessaire dans l'architecture de l'État, sans attendre.

Et en cela réside la clé de la victoire. Et celle-ci commencera par la victoire en Ukraine.

(Trad. "Serge")
Source : zavtra.ru

6 commentaires:

  1. En contrepoint au commentaire précédant, et pour permettre de mieux cerner ce que recouvre la notion de libéralisme lorsqu'elle est employée par les intervenants russes de l'article ci-dessus et par Sergueï Glazyiev, (ainsi que par de très nombreux journalistes, politiciens, et écrivains russes), et de comprendre la dimension définitivement délétère qu'ils lui attribuent, je vous propose de lire le texte repris sur la page suivante :
    http://www.4pt.su/fr/content/la-guerre-contre-la-russie-dans-sa-dimension-ideologique


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  2. La Russie devrait déjà penser à être libérale pour elle même et pas pour se faire coloniser par les autres, comme dans les années du traitre Eltisne !

    C'est un principe 'oublié volontairement' par nos soit disant 'élites politiques' de l'ue de l'ouest .. manque d’intelligence, de couilles et de courage (le père, le fils .. la tête, les couilles .. et le saint esprit).

    Texte intéressant qui présente les menaces, les défis et les orientations possible à court et peut être très moyen terme. La Russie peut facilement ne pas être esclave d'autrui, que ce soit de l'alimentaire à l'industrie en passant pas hautes et nouvelles technologies.

    Si les banksters de l'ouest sont pas content alors c'est une acceptation tacite de recevoir une pluie de bombes nucléaires. Fin du débat libéral, pas libéral, états nations ou pas, ceci, cela, etc. ça c'est bon pour les temps de paix. Ce qui compte c'est ce que tu fais ou pas de ce temps de paix !

    Les terres russes appartiennent aux russes depuis des siècles. Tu veux en profiter saloperie d'occident ?! Toi qui est devenue simple eunuque et chair à canons au sein de l'OTAN pour les USA ?! Alors soit tu acceptes de baisser tes armes dans la paix, soit tu acceptes une pluie de bombes nucléaires. Encore fin du débat !

    Les banksters bavent sur les ressources de ces peuples insoumis à eux ?! Comme l'Iran, la Russie, etc. alors soit ils acceptent la paix et un bizness d'égal à égal, soit c'est tapis de bombes nucléaires ! Encore fin du débat !

    Les Russes sont patients et gentils, c'est un peu comme dans la force du film star wars, le côté obscur est rapide, facile, destructeur, impérialiste, etc. et le côté lumineux suit une autre voix, plus juste, plus égalitaire, plus lente mais comme on dit: lentement mais surement !

    A ce jeu la Chine est très forte depuis plusieurs millénaires !

    Alors occident fait ton choix rapidement car les Russes peuvent vite fait en avoir rien à faire de toi et te laissez te battre entre toi et ton égo et vous laissez à la frontière !

    En faite la plus grande erreur stratégique des USA depuis la seconde guerre mondiale a était la fin de L'URSS parce que les Russes au jeu du libéralisme peuvent te mettre bien plus de quenelles que tu ne peux imaginer en mettre toi même, car eux ont des ressources alors que toi tu les as déjà toutes dilapidées sauvagement pour ton égo surdimensionné et ta jouissance personnelle. La sauterelle et la fourmi !

    Les iraniens doivent bien se marrer, eux qui sont assit sur une mine d'or. Les russes se marrent déjà !

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  3. Avez-vous pris en compte le fait que dans la majeure partie du monde, et au combien en Fédération de Russie, se trouvent enracinés des peuples différents et cohabitant dans des frontières mal définies ?
    Je veux bien imaginer les bénéfices du libéralisme au sein d'un peuple homogène, protégé par des frontières naturelles, qui élabore son propre rapport à l'argent et décidera si tel est son intérêt d'une phase de protection ou d'ouverture.
    Mais prenez du recul si vous ne voulez pas refaire le débat entre communiste russe et capitaliste américain, car l'ethnographie du monde explique comment le Caucase ou l'Indochine ont rejeté le libéralisme, foncièrement étranger, et préféré des systèmes plus collectivistes, qui préservent le fragile équilibre interethnique et pan-ethnique. La perestroïka fut un espoir sincère dans le libéralisme, mais ce sont les oligarques rondement organisés mais notoirement incompétents et les compagnies américaines aux valeurs étrangères, qui ont profité de la manne.

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  4. Cette analyse, c'est le bon sens. J'ai cru au libéralisme, mais depuis que j'en ai vu les effets, non seulement sur la Russie, mais sur nous, cela m'a bien passé. Le libéralisme, pour la Russie, cela vaut dire la colonisation du peuple russe par ses propres "élites", profondément antirusses et prêtes à vendre le pays et à massacrer les gens, comme en Ukraine. Et chez nous? Cela n'en prend-il pas le chemin aussi?

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    1. En accord total avec vous. La Russie et les Russes ont payé cher leur période Libérale. Tout l'argent est parti hors frontières et les Russes mourraient au sens propre de faim. Anonyme devrait revoir l'Histoire de ce pays sous Eltsine et tous les conseillers US de l'école de Chicago qui y pullulaient. Désirer le "libéralisme US" c'est désirer être esclave de Wall Street, c'est ce que veut la mondialisation, à jeter.

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  5. un tres beau article mercie pour le commentaire vive la Russie avec Poutine le sauveur de la Russie que dieu le protege des criminelle US et leurs valets

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