vendredi 30 juin 2017

Qui est Nicolas Berggruen, le milliardaire « philanthrope » qui a financé Sylvie Goulard ?


Prise dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen, Sylvie Goulard a quitté le gouvernement Macron. L’éphémère ministre des Armées a dit vouloir être en mesure de « démontrer librement sa bonne foi ». Et voilà que le Journal du Dimanche dévoile que l’ancienne eurodéputée a été rémunérée à hauteur de 10.000 euros par mois par l’Institut Berggruen. Ruptures s’est penché sur le profil de Nicolas Berggruen, l’homme à la tête du think tank particulièrement généreux à l’égard de Sylvie Goulard. (IGA)

L’information était disponible depuis 2014, mais Le Journal du dimanche l’a actualisée et mise sur le devant de la scène le 25 juin dernier : Sylvie Goulard a reçu de l’Institut Berggruen plus de 10 000 euros par mois d’octobre 2013 à janvier 2016, période au cours de laquelle elle était députée européenne (voir notre article). Dans la rubrique « Mon parcours » de son site personnel, l’éphémère ministre des Armées présente ainsi son activité au service du think tank américain : « Conseillère spéciale du Council for the Future of Europe [Conseil pour l’avenir de l’Europe] », un groupe de réflexion qui dépend du « Nicolas Berggruen Institute for Governance [Institut pour la gouvernance] ».

Sylvie Goulard précise ensuite qu’il s’agit d’une « association à but non lucratif visant à promouvoir une meilleure gouvernance mondiale et européenne. » Elle ajoute que le Conseil pour l’avenir de l’Europe « est présidé par Mario Monti » et qu’il « comporte des personnalités de sensibilités politiques diverses telles que, notamment, Jacques Delors, Guy Verhofstadt, Pascal Lamy, Romano Prodi ou Jean Pisani-Ferry. » On imagine les débats enflammés entre ces anticonformistes que tout oppose…

Un milliardaire « philanthrope » de plus

Basé en Californie, l’Institut Berggruen a été fondé en 2010 par le milliardaire américano-allemand – qui a grandi en France – Nicolas Berggruen, fils du richissime collectionneur et marchand d’art Heinz Berggruen (décédé en 2007). Le magazine Forbes évalue la fortune personnelle du golden boy à 1,81 milliard de dollars. Mais, à 55 ans, cet ancien jet-setter est quelque peu blasé, il a l’argent triste et veut désormais être reconnu en tant qu’intellectuel.

Nicolas Berggruen aspire même à une vie d’ascète : « Je ne suis pas si attaché aux biens matériels […]. Je possède très peu de choses. […] quelques papiers, deux ou trois livres et quelques chemises, vestes et pulls », déclare-t-il en 2012 au Daily Mirror. La preuve de son détachement des biens de ce monde : il a longtemps vécu « sans domicile fixe », c’est-à-dire dans des hôtels cinq étoiles, ce qui fascine les médias. Le Figaro est tombé sous le charme de ce bourlingueur de luxe qui « sillonne le monde dans son jet privé Gulfstream IV. Ce nomade richissime peut ainsi résider dans 14 villes différentes en un mois. » Sans doute en phosphorant durant les vols sur les moyens de réduire l’empreinte carbone des gueux.


Financier à la réputation d’excentrique se piquant de « philanthropie » et d’ « idées », Nicolas Berggruen reste avant tout un homme d’affaires. Avec sa holding personnelle, qui fait des investissements immobiliers et financiers dans le monde entier, il est l’actionnaire majoritaire du premier groupe de médias espagnol Prisa (qui possède notamment le quotidien El País). Ce géant des médias présent dans 23 pays détient 15 % du groupe Le Monde. D’après Mediapart, M. Berggruen « siège au conseil d’administration du Monde ». On peine à comprendre la discrétion du « journal de référence » sur un si prestigieux compagnonnage.

L’amicale de la « mondialisation heureuse »

Quand L’Obs – alors encore Le Nouvel Observateur – publie un portrait du « loup de Wall Street repenti en berger philanthrope », qui est sollicité pour faire l’éloge du « milliardaire qui voulait sauver le monde » ?… L’indispensable Alain Minc bien sûr ! Le chantre de la « mondialisation heureuse » semble parler de lui-même lorsqu’il plaide en faveur de Nicolas Berggruen : « Un businessman arpentant le domaine des concepts ne fait-il pas œuvre plus utile qu’un intellectuel se lançant dans les affaires ? » Pur hasard : Alain Minc est lui aussi membre du Conseil pour l’avenir de l’Europe, ainsi que du 21st Century Council (Conseil du XXIe siècle), un autre groupe de réflexion issu de l’Institut Berggruen, dont la description et la composition valent le détour.

Ancien président du conseil de surveillance du Monde, il se trouve qu’Alain Minc a représenté Prisa et… Nicolas Berggruen lorsque le groupe espagnol voulait racheter le quotidien vespéral en 2010, une offre concurrente de celle portée par le trio finalement victorieux Bergé-Niel-Pigasse (cf. le livre Un si petit Monde d’Odile Benyahia-Kouider, Fayard, 2011). Un banquier de chez Rothschild épaulait alors secrètement M. Minc dans cette opération tout en prétendant par ailleurs travailler gratis pour la Société des rédacteurs du Monde. C’était Emmanuel Macron. Le futur président était même allé jusqu’à se cacher au dernier étage d’un immeuble pour éviter – en vain – que son double jeu ne soit découvert.

Le portrait au cirage de Nicolas Berggruen brossé par L’Obs serait incomplet si l’irremplaçable Jacques Attali n’y avait pas apporté sa touche : « C’est un garçon étrange, extrêmement gentil, extrêmement cultivé et extrêmement curieux, dans tous les sens du terme ». Et le grand mage médiatique surenchérit : « C’est un honnête homme au sens du XVIIIe siècle. Quelqu’un qui a décidé de mettre son argent au service de l’intérêt général. Je le crois sincère dans sa démarche. » Même si elle a touché 300 000 euros d’émoluments, Sylvie Goulard devrait être décorée pour avoir servi un si précieux personnage.

Le financier qui voulait être philosophe

Fort de quelques cours particuliers de philosophie (on imagine le salaire des deux professeurs…), Nicolas Berggruen a écrit avec le journaliste Nathan Gardels un livre intitulé Gouverner au XXIe siècle : La voie du milieu entre l’Est et l’Ouest (Fayard, 2013). Cet ouvrage en appelle à une « gouvernance intelligente » faisant la synthèse entre la « démocratie libérale occidentale » et le « modèle chinois ». Ce must-read des élites transnationales comporte une préface de Jacques Attali et un avant-propos d’Alain Minc. Dans lesquels, on le soupçonne, les Dupond et Dupont du mondialisme néolibéral doivent insister sur les « réformes indispensables ». « Je dirais même plus, les indispensables réformes… »

Le dessein intellectuel et politique de Nicolas Berggruen est assez facile à cerner à travers la fadeur cyber-patronale de ses propos : il s’agit de ripoliner l’incontournable capitalisme à coups de nouvelles technologies, de « gouvernance » et de « démocratie participative ». Dès lors on comprend son attachement à l’intégration européenne à la sauce digitale. Une visite du compte Twitter de ce ravi de la crèche mondiale donne un aperçu de sa « pensée profonde ». Il écrit par exemple le 24 mai 2017 : « Le paradoxe de la démocratie : afin de sauver la démocratie, nous devrons peut-être en avoir moins. » Précisons qu’il ne s’agit pas d’une citation de 1984. Un article du site Les Influences fournit d’autres éléments d’appréciation éclairants sur le personnage : « Nicolas Berggruen, le supercapitaliste des idées ».

À noter que notre financier-philosophe, via son Institut, a fondé avec le Huffington Post un nouveau média en 2014 : le WorldPost, une publication dédiée aux « enjeux mondiaux ». Il y (co)signe lui-même des articles, comme celui-ci ; le titre laisse deviner un point de vue résolument iconoclaste : « Le “président start-up” de la France est exactement ce dont l’Europe a besoin pour redémarrer ».

Macron pour les Nuls

Comme on peut aisément s’en douter, ce membre éminent de l’oligarchie est un détracteur féroce du nouveau président français. Ses tweets en attestent : « Macron écrit l’histoire pour la France et l’Europe – un leadership nouveau, post-parti » (7 mai) ; « La France célèbre ses francs-tireurs : le Roi-Soleil, Napoléon et maintenant, Macron » (12 juin) ; « Le gouvernement d’Emmanuel Macron offre une aube nouvelle à la France, à l’Europe et à la civilisation occidentale » (19 juin). Il ne manque qu’une sobre allusion à Jupiter. Dommage que Sylvie Goulard ne soit plus de cette aventure héroïque. Peut-être va-t-elle se consacrer à la 4e édition de son bien nommé classique L’Europe pour les Nuls.

Qui sont les modèles de Nicolas Berggruen ? Sans surprise, les milliardaires mécènes William Gates (Bill pour les intimes) et Warren Buffet. Mais aussi George Soros, à propos duquel il déclare en 2010 : « Il m’impressionne beaucoup parce qu’il est à la fois généreux et engagé. » Toutefois, comme M. Berggruen se réclame de la « post-idéologie » – une fumisterie capitaliste –, il nuance quelques années plus tard : « J’ai un grand respect pour lui, pour ce qu’il a fait. Mais l’Institut [Berggruen] n’a pas de parti pris idéologique [sic]. Nous ne sommes pas là pour dire à des pays arabes par exemple : la démocratie libérale à l’occidentale est le meilleur système. Il faut tout changer et être comme nous. »

Nicolas Berggruen fait penser au personnage de Paul Arnheim dans le génial roman L’Homme sans qualités (1930-1932) de Robert Musil. Comme l’industriel Arnheim, le financier Berggruen cherche à concilier l’esprit et les affaires. C’est très perceptible dans cet article – coécrit avec Nathan Gardels – publié dans le Washington Post (13 avril 2017). Le titre semble parodique mais il n’en est rien : « Comment les prochaines élections en France et en Allemagne peuvent sauver l’Occident ».

Remercions Sylvie Goulard d’avoir permis d’attirer l’attention sur son mécène. Dans le bestiaire du capitalisme mondialisé et « innovant », il aurait été regrettable de passer à côté du spécimen Nicolas Berggruen.

Source: Ruptures

L’édition de juin de Ruptures vient de paraître!

jeudi 29 juin 2017

LA MYTHOLOGIE SLAVE - [Enfants de l'Est]


Un petit coup d’œil sur le polythéisme des slaves orientaux: leur panthéon, leurs fêtes et les forces maléfiques qui habitaient le monde qui les entourait.

Le clivage sunnite-chiite est-il toujours pertinent au Moyen-Orient ?


Le Clash avec Rachel Marsden

La récente rupture diplomatique entre le Qatar et les pays du Golfe ne suit pas la logique traditionnelle du clivage religieux entre les sunnites et les chiites. Ryad affiche à nouveau sa grande proximité avec Washington tandis que la Turquie et le Qatar s’alignent progressivement sur les positions de Téhéran. Est-ce le début d’un effacement de ce clivage qui se dirigerait vers la recomposition des rapports de force dans la région?

INVITES:
Thomas Flichy de la Neuville est professeur à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr.
François Costantini est professeur associé à l'université Saint-Joseph de Beyrouth.
Alexandre del Valle est géopolitologue et essayiste. Il est l’auteur de l’ouvrage Les vrais ennemis de l'Occident : du rejet de la Russie à l'islamisation de nos sociétés ouvertes aux Editions du Toucan.

Lucien Cerise : Maïdan, un coup d'Etat préparé aux Etats-Unis ?

Lucien Cerise : Tout sur la guerre hybride de l’OTAN

Dans un ouvrage très complet, Lucien Cerise démontre que la « révolution » du Maïdan à Kiev, pendant l’hiver 2013-2014, s’est avérée être une opération provenant des Etats-Unis. Développant la notion de guerre hybride et s’attachant à en décrypter toutes les facettes, l’auteur fait la démonstration d’une véritable guerre de l’information avec l’utilisation des médias et des réseaux sociaux au service de la propagande politique de l’OTAN.
Élargissant son propos et son analyse, Lucien Cerise explique qu’une insurrection sur le modèle ukrainien pourrait être provoquée en France et que les expériences de médiatisation de « Nuit Debout » peuvent être considérées comme un véritable « test de faisabilité » .
Cultivant le pluralisme de l’information et puisant à des sources occidentales mais aussi ukrainiennes et russes, cet ouvrage fait partie du nécessaire arsenal d’autodéfense intellectuelle.

Pourquoi les futurs retraités ont du souci à se faire...


Dans son dernier rappport annuel, le Conseil d'orientation des retraites (COR) alerte sur la dégradation du système de financement des retraites. Comment expliquer un tel revirement ? Ces déficits mettent-ils en danger nos futures pensions ? L'analyse de Cyrille Lachèvre de L'Opinion. Ecorama du 21 juin 2017 présenté par David Jacquot, sur Boursorama.com.

Un an après le référendum, quels résultats pour le Brexit ?

L'Européisme de Macron ou l'impérialisme de Merkel ?


Les Chroniques de Jacques Sapir

Le sommet européen du 22 et 23 juin a révélé la dure réalité de la politique européenne d’Emmanuel Macron. Face à l’état de paralysie avancé de l’Union européenne, l’Allemagne ne fera rien pour s’y opposer ou pour le changer. Cette paralysie des institutions que souhaite faire évoluer la France, implique le maintien d’un statu quo qui est hautement favorable à l’Allemagne.

Invités : François Lafond, maitre de conférences à Sciences Po et spécialiste de la politique européenne, Renaud Bouchard, économiste à l’EHESS et Jacques Nikonoff, président du parti de la Démondialisation.

mercredi 28 juin 2017

La France est-elle en voie de sous-développement?


Le Désordre Mondial avec Rachel Marsden

La canicule de la semaine dernière a souligné des problèmes d’infrastructure en France pour supporter la chaleur. Des bureaux de postes dans la région parisienne ont du suspendre leurs activités pendant que les Français étouffaient de chaleur dans les transports et les jeunes ouvraient les bouches d’incendie, une activité qui a été nommée le « streetpooling ». La France devient-elle sous-développée par rapport aux autres pays comparables?

Invités : Marie Baron est responsable du Front National d'Angers et de son agglomération de Maine et Loire, et cadre international au sein d'un groupe cosmétique Français.
Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d’innovation sociale, Parménide, et président du site d’information sociale, Triapalio. Il est l'auteur de “Faut-il quitter la France?” (Editions Jacob-Duvernet)

mardi 27 juin 2017

FAKE NEWS : Un important producteur de CNN qualifie les "collusions" Trump-Russie de "BULLSHIT" [VIDEO]


Dans une nouvelle vidéo obtenue par les lanceurs d'alerte de Project Veritas, John Bonifield, un producteur important de CNN, admet plusieurs choses qui entrent en contradiction directe avec le récit officiel de CNN à propos des supposées collusions de Trump avec la Russie et des prétendues interférences de celle-ci dans les élections de 2016. Bonifield exprime des doutes sur le fait qu'il y ait un réel incendie derrière l'écran de fumée sur la Russie, en déclarant: «Je n'ai pas vu de preuves suffisantes pour montrer que le président a commis un crime» (“I haven’t seen any good enough evidence to show that the President committed a crime.”). Il confirme également des soupçons selon lesquels le personnel de CNN est idéologiquement orienté contre Trump en déclarant , "Je sais que beaucoup de gens ne l'aiment pas et qu'ils aimeraient le voir être expulsé du bureau [Ovale-NDT]..." (“I know a lot of people don’t like him and they’d like to see him get kicked out of office…”)



Bonifield confirme encore la partialité de CNN contre le président, en déclarant: «Je pense que le président a probablement raison de dire :"vous menez une chasse aux sorcières contre moi... vous n'avez pas de véritable preuve"». (“I think the President is probably right to say, like, look you are witch hunting me...you have no real proof.”)

Bonifield expose que la Russie a été un sujet formidable pour les taux d'audience de CNN et que le PDG Jeff Zucker lui-même a ordonné à CNN d'insister sur la Russie au détriment d'autres sujets. Bonifield déclare "Et le PDG de CNN a déclaré lors de notre réunion interne :« tout le monde a fait du bon travail sur les accords climatiques, mais nous en avons terminé avec ça, revenons-en à la Russie » (‘good job everybody covering the Climate Accords, but we’re done with it let’s get back to Russia.’).

Il rapporte aussi ce commentaire sur la Russie: «c'est surtout du bidon [BULLSHIT-NDT] pour le moment. En fait, nous n'avons pas de preuve géante ... si c'était quelque chose de vraiment bon, cela aurait fuité." (“it’s mostly bullshit right now. Like, we don’t have any giant proof...if it was something really good, it’d leak.”)

Philippe Béchade : L’union bancaire européenne, c’est mort et je pense que l'Europe, c'est mort aussi...

Entretien à Moscou avec Louis de Bourbon, héritier du trône de France [Xavier MOREAU]

"Washington prépare une escalade de la crise syrienne"


En accusant Damas de préparer une attaque chimique, Washington cherche à provoquer une nouvelle escalade de la crise en Syrie, estime un officiel syrien.
Les allégations US faisant état de la préparation par Damas d'une attaque chimique risquent d'entraîner une nouvelle escalade de la crise syrienne, estime le chef du département des relations internationales au ministère syrien de l'Enseignement supérieur Akil Mahfud.

«Primo, il s'agit d'une couverture pour une nouvelle agression visant Damas et ses alliés. Secundo, c'est une réponse adressée à Moscou suite aux déclarations de Sergueï Lavrov qui a accusé Washington d'éviter de cibler les positions du Front al-Nosra dans sa lutte contre le terrorisme», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

Selon lui, le conflit syrien se trouve au seuil d'une nouvelle escalade, alors que la Russie doit se préparer à une nouvelle vague de pressions.

«Ce qui est surtout important dans ce contexte, c'est d'empêcher les États-Unis d'atteindre leur objectif qui consiste à stopper la progression de l'armée syrienne et de ses alliées vers l'est», a souligné le responsable.

Plus tôt dans la journée, le porte-parole de la présidence américaine Sean Spicer a affirmé que le gouvernement syrien était en train de préparer une nouvelle attaque à l'arme chimique, tout en mettant le Président syrien Bachar el-Assad en garde contre le «prix élevé» que paierait son armée en cas d'attaque sur des civils.

lundi 26 juin 2017

Mais pourquoi Sylvie Goulard a-t-elle quitté le gouvernement ?



Depuis mardi 10 heures et son communiqué de départ, silence radio. Sylvie Goulard se tait. Elle n'a eu aucun contact avec ses anciens amis du MoDem, avec lesquels elle est déjà brouillée depuis longtemps et dont elle vient d'entraîner la chute. Selon nos sources, l'éphémère ministre des Armées a appelé Emmanuel Macron dès dimanche dernier pour lui faire part de son souhait de quitter le gouvernement. Le Président, surpris, lui a demandé de prendre le temps d'une réflexion de vingt-quatre heures. Décision a été prise de diffuser le communiqué le lendemain matin. "Ceux qui disent qu'elle a été poussée vers la sortie par l'Elysée dans le but de provoquer la chute de Bayrou se trompent lourdement ; Macron était furieux", certifie un proche de la ministre.
Sylvie Goulard a été rémunérée pendant deux ans par un think tank américain

Au JDD, Sylvie Goulard assure "avoir mûri sereinement [sa] décision". "On sort d'une campagne présidentielle où les Français veulent que l'on fasse de la politique autrement… La classe politique doit se poser la question du renouvellement de ses pratiques et de ses règles", analyse-t-elle. C'est donc pour mettre son ministère à l'abri des affaires qu'elle aurait décidé, "en conscience", de ne plus occuper sa fonction : "Vous imaginez un acte judiciaire me concernant en pleine opération militaire ou terroriste? J'ai estimé que ce n'était pas possible. C'est tout."



A-t-elle aussi craint de devenir la cible de nouvelles attaques ? Sibyllin, Le Canardenchaîné évoquait cette semaine des "ménages" quand elle était eurodéputée. Sur sa déclaration d'intérêts au Parlement de Strasbourg, Sylvie Goulard mentionne d'elle-même un poste de "conseiller spécial" auprès de l'"Institut Berggruen" pour des revenus "supérieurs à 10.000 euros mensuels". Selon nos sources, via sa propre société de conseil, elle a été rémunérée par cet institut d'octobre 2013 à janvier 2016. "Tout était déclaré et ces sommes étaient brutes", insiste un proche de l'ancienne ministre. Créé et financé par Nicolas Berggruen, fils du richissime marchand d'art Heinz Berggruen, l'institut Berggruen, dont le siège est en Californie, est une organisation à but non lucratif chargée de "réfléchir aux systèmes de gouvernance". Sylvie Goulard, qui se destinait au Quai d'Orsay, a-t-elle été bien inspirée d'être appointée par cet organisme pendant plus de deux ans, pour près de 300.000 dollars ? "Le Berggruen fait la promotion de l'Union européenne et contribue au débat d'idées", jure-t-elle, parlant "d'un non-sujet"… à plus de 10.000 dollars par mois.

dimanche 25 juin 2017

Ministre du Brexit :«Nous voulons retrouver le contrôle de nos lois et nos frontières»


David Davis, ministre britannique chargé du Brexit, a une nouvelle fois expliqué pourquoi Londres souhaite quitter le marché unique : "Parce que l'adhésion au marché unique requiert le maintien des 4 libertés, le Royaume Uni doit retrouver le contrôle de ses lois et de ses frontières. Nous allons quitter le marché unique et travailler pour obtenir un accord de libre-échange et un accord douanier. De la même façon, nous allons quitter l'Union Douanière, les arguments sont les mêmes, mais aussi parce que c'est la seule façon pour nous de nous permettre de conclure NOS accords de libre-échange avec le reste du monde, et ça c'est un point positif majeur."

samedi 24 juin 2017

Michel Onfray prend la défense de Natacha Polony


http://michelonfray.com/

L'évolution du statut de la femme en Syrie [1968 / 2016]

Femmes syriennes à Alep (1968)
Femmes syriennes à Alep-Est occupé par les "rebelles modérés" d'ASL/Al-Qaïda (2016)

Tanguy Pastureau : Macron, président atypique des années Photoshop


Il ne respecte pas le timing présidentiel, ni le placement des ministres sur les photos, il rembarre les journalistes qui voudraient lui poser des questions mais vise le mandat esthétiquement parfait. La seule tradition élyséenne qu'il a tenu à respecter est l'adoption d'un chien. Macron est un punk.

Irak : l’armée américaine reconnaît avoir perdu la trace de plus d’un milliard de dollars d’armes remises [Amnesty International]



L’armée américaine a perdu la trace de plus d’un milliard de dollars d’armes et d’autres équipements militaires en Irak et au Koweït, selon un audit du Département de la Défense (DoD) maintenant déclassifié, obtenu par Amnesty International suite à une demande d’accès au nom de la liberté d’information.

L’audit du gouvernement, à partir de septembre 2016, révèle que le ministère de la Défense n’a « pas de dossiers précis et à jour sur la quantité et la localisation » d’une vaste quantité d’équipements déversés sur le Koweït et l’Irak pour approvisionner l’armée irakienne.

« Cette vérification donne un aperçu inquiétant du système défectueux et potentiellement dangereux de l’armée américaine pour contrôler des transferts de millions de dollars d’armes dans une région extrêmement instable », a déclaré Patrick Wilcken, chercheur en contrôle des armements et en droits de l’homme à Amnesty International.

« Cela donne une lecture particulièrement désagréable compte tenu de la longue série de pertes d’armes américaines au profit de multiples groupes armés qui commettent des atrocités en Irak, y compris le groupe armé qui se qualifie d’État Islamique ».

Les transferts militaires se sont déroulés sous le Fond d’Entraînement et d’Équipement en Irak (ITEF), un axe de la coopération en matière de sécurité entre les États-Unis et l’Irak. En 2015, le Congrès des États-Unis a affecté 1,6 milliard de dollars US au programme de lutte contre l’avancée de l’État Islamique.

Les transferts, qui comprennent des dizaines de milliers de fusils d’assaut (d’une valeur de 28 millions de dollars US), des centaines d’obus de mortier et des centaines de véhicules blindés Humvee, étaient destinés à être utilisés par l’armée centrale irakienne, y compris par les Unités de Mobilisation Populaires à majorité chiite, ainsi que par les forces Peshmergas kurdes. (...)

(...) Suite : Les-crises

Sergueï LAVROV s'exprime sur le rapprochement franco-russe sur la lutte contre le terrorisme [INTERVIEW]


Réponses à la presse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de son entretien avec le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, Moscou, 20 juin 2017:


Question: Ce n'est pas la première fois que les avions des USA, qui dirigent la coalition internationale en Syrie, attaquent les forces armées syriennes. Aujourd'hui ils ont abattu un drone militaire syrien et encore récemment un chasseur syrien, après quoi la Russie a suspendu le Mémorandum de coopération avec les USA pour prévenir les incidents aériens dans le ciel syrien. Parallèlement à cette montée de tension, pour la première fois depuis longtemps l'Iran a attaqué les positions des terroristes en Syrie. Quel pourrait être le résultat de ce nouvel élan de tensions? Comment la Russie va-t-elle réagir à ces événements?

Sergueï Lavrov: En effet, c'est très "étroit" en Syrie – sur le terrain comme dans les airs. On compte de nombreux belligérants: les forces armées syriennes; les forces qu'il est convenu d'appeler progouvernementales, y compris le Hezbollah soutenu par les Iraniens; l'opposition armée; les terroristes; les militaires turcs, comme vous le savez; les forces spéciales de plusieurs pays occidentaux et régionaux. Il y a également l'aviation – les forces aérospatiales russes et la coalition menée par les USA. Une partie de ces acteurs a été invitée par le gouvernement syrien, d'autres n'ont pas été invités et se sont impliqués sous prétexte de défendre l'objectif noble de lutter contre le terrorisme. C'est ce qui unit tout le monde aujourd'hui. De plus, si les efforts entrepris par la Russie, la Turquie et l'Iran sont menés jusqu'au bout, un objectif très important sera atteint: la fin des activités militaires entre le gouvernement syrien et l'opposition armée qui a pris ses distances des terroristes. Si les initiatives actuellement promues sous la forme de zones de désescalade étaient mises en œuvre, alors enfin, pour la première fois depuis le début de la crise syrienne, nous assisterons à la séparation entre les participants au cessez-le-feu et les terroristes, ainsi que ceux qui y sont affiliés en refusant d'adhérer au cessez-le-feu. Cet équilibre est très fragile mais si nous étions tous honnêtes, si nous avions pour objectif de lutter contre le terrorisme, nous aurions toutes les raisons d'empêcher la dégradation de la situation jusqu'au chaos et des incidents imprévisibles.

Comme je l'ai déjà dit, le mécanisme Russie-Turquie-Iran fonctionne avec le soutien et avec l'accord du gouvernement syrien. Les décisions prises dans son cadre sont approuvées par Damas. Il y a un mécanisme entre les militaires russes et américains qui existait et fonctionnait bien, mais il a été suspendu après les agissements des USA qui ont abattu un avion. Comme vous le savez, au niveau du Ministère de la Défense nous avons demandé des explications détaillées à ce sujet. Nous nous attendons à ce que cela soit fait. Bien sûr, dans le cadre de ce mécanisme les USA ne représentaient pas uniquement leur pays mais également toute la coalition. La Turquie, en tant que membre du processus d'Astana, influençait certains groupes armés sur le terrain. De la même manière l'Iran, en tant que participant à ce processus, avait de l'influence sur d'autres groupes.

En observant la situation actuelle, notamment depuis que le processus d'Astana est devenu stable, toutes les raisons sont réunies pour se focaliser sur la lutte contre le terrorisme. Je ne veux même pas supposer que cela ne convient pas à quelqu'un, que les frappes contre les forces gouvernementales reflètent une aspiration à saper l'efficacité des efforts antiterroristes, mais nous ne pouvons pas ne pas rappeler que durant toute cette crise, depuis le début du processus lancé avec John Kerry avec la participation de nos militaires et de nos services, on avait vraiment l'impression que contrairement à Daech le Front al-Nosra était toujours bon gré mal gré épargné par les partenaires américains. Nous en parlons franchement avec les Américains. Je soulèverai forcément cette question la prochaine fois avec le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson, prochainement j'espère. Ce point doit être très clair. Le plus important est que les faits indiquent que la coalition frappe effectivement les positions de Daech, mais nous ne nous souvenons pas d'une lutte aussi active contre le Front al-Nosra - ou quel que soit son nom aujourd'hui. Il mimétise constamment et change de nom, mais cela ne change rien au fond.

Autre remarque. Si nous luttons effectivement contre le terrorisme, alors la planification des activités militaires de tous les participants à ce processus sur le terrain doit viser cet objectif précis. Parfois, en analysant le déplacement de certains groupes armés et des missions qu'ils remplissent, on a l'impression que leurs actions sont influencées par les tentatives d'apporter un aspect confessionnel à ces efforts. Il nous semble et nous sommes mêmes convaincus que les tendances malsaines qui se manifestent au sein de l'islam et que nous observons également en Syrie doivent être neutralisées. Tous les pays, y compris tous les pays musulmans, doivent s'unir autour de l'objectif commun de la lutte contre le terrorisme.

Les dernières complications dans leurs rangs ne nous réjouissent pas. Nous encourageons par tous les moyens la recherche de compromis et saluerons les actions qui permettront à la Ligue arabe et au Conseil de coopération du Golfe de s'unir et de diriger toutes leurs forces et leurs moyens pour lutter contre ce mal commun pour tous.

Question: Une détente dans les relations entre Paris et Moscou est-elle envisageable après la rencontre des deux présidents à Versailles?

Sergueï Lavrov: A la question de savoir si l'étape actuelle des relations entre la France et la Russie peut être qualifiée de détente je vous propose de répondre vous-même: vous êtes journaliste après tout. Vous devez analyser les événements et évaluer la situation. Décidez vous-même.

Question: En raison de la situation en Ukraine, les USA ont décrété de nouvelles sanctions contre la Russie. Quel fond cela crée-t-il en prévision du sommet bilatéral?

Sergueï Lavrov: Cela n'améliore pas l'atmosphère. Une nouvelle fois, des sanctions sont décrétées sans raison. Je pense que la référence à la situation en Ukraine fait déjà sourire tous les observateurs sérieux.

Malheureusement, nos partenaires de l'UE se sont cachés derrière une formule perfide selon laquelle les sanctions seront levées dès que la Russie remplira les Accords de Minsk. Nous appelons tous nos collègues européens à lire une nouvelle fois les Accords de Minsk. Ils expliquent très clairement qui doit faire quoi et dans quel ordre. Je ne peux rien dire à part regretter l'obsession russophobe de nos collègues américains, qui dépasse déjà toutes les limites.

Le Président ukrainien Petro Porochenko est incapable de remplir ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk et on décrète des sanctions contre la Russie, des processus très complexes se déroulent en Syrie et seule la Russie en est responsable - et le régime de Bachar al-Assad, évidemment. Très souvent, quand l'évolution de la situation dans une région du monde n'est pas appréciée par certains congressistes américains, ils cherchent à nous en faire endosser la responsabilité. Même quand il y a eu la rupture entre les pays arabes et le Qatar, des rumeurs laissaient entendre que cela avait été organisé par des hackers russes. Bien sûr, cette information a été supprimée quelques heures plus tard quand on a compris son absurdité. Mais personne ne s'en est excusé.

En Russie il y a une tradition: tu rentres à la maison, des mamies sont assises devant l'immeuble et font des commérages. Alors nous avons l'habitude.

Question (adressée aux deux ministres): En parlant du dialogue entre les sociétés civiles vous avez dit qu'il s'appellerait "dialogue du Trianon". De quoi s'agit-il? Sera-t-il lié aux droits de l'homme, à la liberté d'expression et aux manifestations LGBT?

Sergueï Lavrov (répond après Jean-Yves Le Drian): En fait, tout dans cette vie est lié aux droits de l'homme. Le règlement des problèmes économiques, les emplois. Deux pactes sur les droits de l'homme ont été approuvés au milieu des années 1960: le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Cela a été fait en paquet car il ne faut pas oublier que les gens doivent profiter de leurs droits dans le cadre de leur activité socioéconomique. J'en suis persuadé, ainsi que d'autres personnes qui tentent de comprendre ce qui se passe actuellement dans de nombreux pays d'Europe et dans le monde. Je suis parfaitement d'accord avec le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur le fait que le dialogue social doit être global. Il nécessite certainement la présence de la société civile dans toutes ses hypostases, y compris les militants des droits de l'homme, des personnes qui souhaitent un rapprochement entre les cultures, des hommes d'affaires qui veulent renforcer les fondements des relations entre nos peuples.

Je répète, nous travaillons actuellement sur le cadre de cette structure, qui reflétera la nature globale de nos relations. Cela développe ce qui a été déjà été fait dans le passé. Nous avions un forum social franco-russe, mais il était plutôt orienté vers les aspects économiques d'interaction. Nous souhaitons qu'il soit bien plus large. Cette année, nous terminons l'Année croisée du tourisme culturel franco-russe. On évoque actuellement un nouvel événement croisé pour l'an prochain: l'Année croisée de la langue et de la littérature russe et française.

Question: Comment réagirez-vous à la décision de la CEDH, qui a reconnu comme discriminatoire la loi russe interdisant la propagande de l'homosexualité?

Sergueï Lavrov: Je ne me souviens pas avoir entendu ou lu une telle décision – elles sont nombreuses. Beaucoup se plaignent. Je répète ce que nous avons dit plusieurs fois. Il n'y a chez nous aucune persécution pour une orientation dans aucun domaine, y compris l'orientation LGBT. La seule chose que nous ne voulons pas et qui est interdite par notre loi est l'imposition de cette orientation aux citoyens russes mineurs. Même si nous avons soulevé ce sujet je ne vais pas entrer dans les détails maintenant. Mais puisque vous en êtes si préoccupés, cette préoccupation s'étend certainement à tous les pays du monde. Vous pouvez comparer.

Question (adressée à Jean-Yves Le Drian): De nombreux journalistes étrangers se trouvent actuellement dans cette salle. Pourquoi, en Russie, ont-ils le droit d'assister aux activités de ce genre, tandis qu'en France nous sommes accusés de ce que nous n'avons pas fait: de diffamation? C'est facile à vérifier sur notre site. Pourquoi ne nous délivre-t-on pas une accréditation pour un travail à part entière, n'est-ce pas de la censure?

Jean-Yves Le Drian: Le président de la République a dit sur ce sujet ce qu'il avait à dire, et vous n'imaginez pas que je vais être en contradiction avec le président de la République aujourd'hui à Moscou»

Sergueï Lavrov: Je ne contredirai pas non plus mon Président.

Natacha POLONY : "les constructifs, une magnifique escroquerie intellectuelle !"

vendredi 23 juin 2017

Elections partielles aux Etats-Unis : Trump met l'opposition K.O.





Le parti de Trump vient de remporter 4 élections partielles (Géorgie, Montana, Kansas, Caroline du Sud).

Les Démocrates, soutenus par les vedettes d’Hollywood, avaient voulu faire de ce scrutin du 20 juin dans la 6e circonscription de l’Etat de Géorgie un enjeu national. Le siège avait été laissé vacant à la Chambre des Représentants par le Républicain Tom Price, nommé par le président Donald Trump secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des Etats-Unis. Conformément à la loi de Géorgie, l’élection s’est déroulée en deux tours et le deuxième tour qui a eu lieu le mardi 20 juin opposait les deux vainqueurs du premier tour. Malgré les sommes d’argent monstrueuses dont a bénéficié le candidat démocrate et les appels désespérés de plusieurs célébrités, c’est la Républicaine Karen Handel qui a remporté le siège avec 51,9 % des voix contre 48,1 % pour le Démocrate Jon Ossoff. Certes, cette circonscription est républicaine de longue date, mais Donald Trump n’y avait gagné la présidentielle qu’avec de 1,5 % de voix de plus que Hillary Clinton.

Les électeurs du Montana devaient voter, le 25 mai, pour choisir entre le républicain Gianforte et son rival démocrate, Rob Quist. Greg Gianforte remporte cette élection qui était considérée comme un test de popularité pour la jeune administration de Donald Trump.

En Caroline du Sud, le candidat républicain a remporté son duel avec 51% des voix.

Syrie : La presse officielle de Damas salue la “volte-face” de Macron


Dans un entretien accordé à plusieurs journaux européens, publié le 22 juin, Emmanuel Macron a assuré que la destitution de Bachar El-Assad n’était pas un préalable à la résolution du conflit syrien. Un revirement de la diplomatie française remarqué par le régime en Syrie.

“Les pays occidentaux commencent à faire volte-face et à changer leur position sur la crise syrienne”, titre Al-Baath ce 22 juin. Le journal du parti Baas de Bachar El-Assad réagit ainsi aux propos tenus par Emmanuel Macron sur la crise syrienne. Le chef d’État français a affirmé, dans une interview accordée à huit journaux européens :

Et il y a la Syrie. Sur ce sujet, ma conviction profonde, c’est qu’il faut une feuille de route diplomatique et politique. On ne réglera pas la question uniquement avec un dispositif militaire. C’est l’erreur que nous avons collectivement commise. Le vrai aggiornamento que j’ai fait sur ce sujet, c’est que je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar El-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime !”

Le président français a établi ses priorités sur le sujet : la lutte contre les groupes terroristes, la stabilité de l’État syrien, l’interdiction des armes chimiques, la protection de l’aide humanitaire et le respect des minorités en Syrie. Le journal Al-Baath retient en particulier deux aspects de la position d’Emmanuel Macron, qu’il résume ainsi : “pas d’alternative au Président Assad et nous ne pouvons pas exporter la démocratie à l’étranger.”

Le quotidien syrien salue cette évolution de la diplomatie française, qui jusqu’ici faisait d’un départ de Bachar El-Assad un préalable à toute résolution du conflit :

Après l’échec de tous les paris sur les mouvements terroristes pour porter atteinte à l’État patriotique syrien, après l’échec du complot ourdi par les soutiens du terrorisme et ses créateurs, après le retour du terrorisme à la gorge de ses créateurs, les pays occidentaux commencent à faire volte-face et à changer leur position sur la crise syrienne, afin de trouver une nouvelle posture pour sauver la face.”

40 jours après Macron : Le Bilan des Affaires !


Investis le 14 mai 2017, cela fait précisément 40 jours que Macron est président de la république et on se sent entraîné dans le siphon d’une cuvette de chiotte tant on assiste à un déluge d’affaires parmi les membres du gouvernement et les candidats de la « République en marche » pour les législatives.
Nos pensées émues vont aux électeurs crédules qui ont voté Macron pour moraliser la vie publique.

Jacques SAPIR reçoit Natacha POLONY : Une révolution conservatrice à l’Éducation nationale ?


Les Chroniques de Jacques Sapir

Emmanuel Macron a affirmé à de nombreuses reprises que la question de l’éducation serait au centre de ses priorités. La nomination de M. Blanquer comme ministre de l’Éducation nationale inquiète cependant. Certains voient en lui l’homme du retour aux méthodes du passé tandis que d’autres s’interrogent sur la libéralisation de l’école avec notamment l’autonomie des établissements.

Invités : Natacha Polony, journaliste et essayiste, spécialiste des questions de société et d’éducation et François Durpaire, maître de conférences en sciences de l’éducation à l'université de Cergy-Pontoise auteur notamment du livre « La Fin de l’école » chez PUF.

mercredi 21 juin 2017

Macron : faire la guerre en Libye était une erreur



La participation des Forces armées françaises à l’opération militaire en Libye en 2011 a été une erreur et la France doit éviter ce scénario en Syrie, a déclaré mercredi le Président français Emmanuel Macron dans une interview accordée à huit médias européens (Le Figaro, Suddeutsche Zeitung, Le Soir, The Guardian, Corriere Della Serra, El País, Gazeta Wiborcza et Le Temps).

«Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néo-conservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. Je ne veux pas de cela en Syrie», a indiqué le Président Macron.

Donbass: le nombre de victimes civiles en hausse dramatique


En 2017, le nombre de victimes civiles au Donbass a doublé par rapport à l'année précédente, selon l'Onu.

Le nombre de victimes civiles dans le Donbass a connu une augmentation brutale en 2017, a annoncé le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Zeid al-Hussein.

«Cette année, du 1er janvier au 18 juin, la mission d'observation des droits de l'homme en Ukraine a enregistré 375 victimes civiles, le conflit ayant fait 67 morts et 308 blessés. C'est une augmentation de 74% par rapport à la même période de 2016», a indiqué le responsable intervenant à la 35e session du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.

Le Haut-Commissaire a indiqué que rien que les pilonnages avaient fait 31 morts et 178 blessés parmi la population civile, soit deux fois plus qu'en 2016 (12 morts et 76 blessés).

«Selon les statistiques, la nature du conflit a changé. Il gagne en intensité alors que ses deux parties se situent à proximité, les armes lourdes, les soldats et les membres de groupes armés sont déployés très souvent dans des zones d'habitation civile, près de l'infrastructure civile. Parallèlement, les violations du régime du cessez-le-feu, qui tendent à augmenter, indiquent l'absence de volonté politique pour mettre fin au conflit », a souligné le Haut-Commissaire. (...)

Suite : sputniknews

Macron ne voit pas de successeur légitime à Bachar al-Assad

Le président Macron a fait savoir qu'il ne faisait pas de la la destitution de Bachar al-Assad "un préalable à tout".@ Handout / Syrian Presidency Press Office / AFP

Le président français désigne comme priorité numéro un la lutte contre tous les terroristes et souhaite, la stabilité de la Syrie.

Emmanuel Macron dit ne pas voir de successeur légitime à Bachar al-Assad dans la situation que connaît actuellement la Syrie, où ses priorités sont la lutte contre les groupes "terroristes" et la stabilité du pays.

La destitution d'Assad, pas "un préalable à tout". Dans un entretien à huit quotidiens européens publié mercredi sur internet, le président français ajoute que "l’utilisation d’armes chimiques donnera lieu à des répliques, y compris de la France seule." Sur la Syrie, "le vrai aggiornamento que j’ai fait (...), c’est que je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime !", dit-il.

La lutte contre le terrorisme comme priorité. "Mes lignes sont claires. Un : la lutte absolue contre tous les groupes terroristes. Ce sont eux, nos ennemis. (...) Nous avons besoin de la coopération de tous pour les éradiquer, en particulier de la Russie. Deux : la stabilité de la Syrie, car je ne veux pas d’un Etat failli."(...)

Suite : Europe1

Florian PHILLIPPOT Vs Jean-Michel APHATIE : LE DUEL

mardi 20 juin 2017

Natacha POLONY - 20/06 - Clash JMLP/M.LE PEN, La fin de LR, les affaires MODEM, MELENCHON


Sylvie GOULARD, François BAYROU, Jean-Luc MELENCHON, MACRON, Jean-Marie LE PEN, Marine LE PEN, Richard FERAND...

Le Wall Street Journal reconnait qu'Israël finance [discrètement] des groupes de rebelles syriens dans le Golan



Selon le Wall Street Journal, l'armée israélienne fournirait de manière confidentielle de l'aide humanitaire et financière à plusieurs groupes de rebelles syriens installés dans le Golan, notamment afin de permettre aux combattants de s'armer.

Une enquête du Wall Street Journal révèle qu'Israël fournit de l'aide à plusieurs groupes de rebelles syriens, dans la région frontalière du plateau du Golan, occupé depuis 1967 par Israël. Citant des membres de ces groupes de combattants ainsi que des responsables israéliens informés des contours de cette aide très discrète, le journal affirme qu'Israël finance la lutte de ces derniers contre Bachar el-Assad.

Selon les journalistes, Israël a ainsi mis sur pied une unité dédiée à cette mission en 2016. Son objectif serait de coordonner le transfert d'argent et de matériel humanitaire permettant à ces groupes rebelles de rémunérer leurs soldats, d'acheter des armes et des munitions, ainsi que de se soigner. Certains groupes percevraient ainsi 5 000 dollars mensuels pour régler ces dépenses de fonctionnement nécessaires à la poursuite de leurs activités.

Décrit comme un «engagement secret», le déploiement de cette stratégie s'inscrit dans la ligne de la politique étrangère israélienne dans la région, marquée par une défiance vis à vis de l'Iran, allié du gouvernement syrien, et un conflit ouvert contre le Hezbollah, qui combat lui aussi l'Etat islamique aux côtés des troupes de Bachar el-Assad et de ses alliés.

«Israël nous apporte une aide héroïque», s'enthousiasme un représentant du groupe Fursan al-Joulan (également connu sous le nom de Moatasem al-Golani, (les Chevaliers du Golan) et qui compte près de 400 combattants), selon des propos rapportés par le Wall Street Journal. «Nous n'aurions jamais survécu sans Israël», estime-t-il. Selon Liwaa Ousoud al-Rahman, combattant au sein d'une autre organisation, «la plupart des gens veulent coopérer avec Israël» parmi les groupes rebelles.

De fait, la coopération entre Israël et ces combattants opposés au gouvernement syrien aurait débuté en 2013, selon Abou Souhayb, pseudonyme d'un des représentants de ces groupes rebelles. D'abord limitée à l'aide humanitaire, l'action d'Israël se serait ensuite étendue à un soutien financier, avant de susciter l'intérêt d'autres formations, qui se sont à leur tour, tournées vers l'Etat voisin.

En réponse à ces révélations, l'armée israélienne a réagi. Sans démentir ni confirmer, un porte parole de Tsahal a déclaré au Times of Israel qu'Israël était «engagé dans une opération de sécurisation de ses frontières», avec pour but la neutralisation d'éventuelles cellules terroristes dans cette zone. «Par ailleurs, nous fournissons de l'aide humanitaire aux Syriens qui vivent dans la région», a-t-il ajouté.

Les Américains nous ont-ils sauvé en 1917 ?


Les Américains nous ont-ils "sauvé la mise" en 1917 ? Ont-ils, déjà, libéré l'Europe face à la menace allemande ? C'est en tout cas ce que l'on entend souvent. Dans cet épisode de La petite Histoire, Christopher Lannes tente d'analyser le rôle joué, concrètement, par les "Sammies" sur le terrain. Au-delà de la bravoure des Marines, qui ont réalisé quelques exploits, quel est le bilan de cette intervention au regard de la guerre dans son ensemble ?

samedi 17 juin 2017

La liberté d'expression "en marche" : Après Paris Première, Nata­cha POLONY est virée d’Eu­rope 1



Coup dur pour Nata­cha Polony qui – après avoir été remer­ciée par Paris Première la semaine dernière – vient de se faire virer d’Eu­rope 1 par cour­rier. La jour­na­liste accuse le coup.

La saison 2016–2017 se termine de façon plutôt brutale pour Nata­cha Polony. La semaine dernière, la jour­na­liste qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche, se voyait remer­ciée par Paris Première. Son émis­sion Polo­nium n’étant pas recon­duite à la rentrée. Aujourd’­hui, ce sont nos confrères de Pure­me­dias qui nous apprennent que c’est son autre employeur, Europe 1, qui vient de sèche­ment lui envoyer une lettre de licen­cie­ment sans entre­tien préa­lable. Contac­tée par les jour­na­listes, l’ex-tête à clash d’On n’est pas couché accuse le coup. « Je suis surprise d’avoir reçu ce cour­rier, a-t-elle déclaré. Je m’ex­plique diffi­ci­le­ment cette déci­sion. On discu­tait, on m’avait juste dit que la revue de presse (qu’elle animait tous les matins aux côtés de Thomas Sotto, lui aussi viré ndlr) allait conti­nuer mais avec quelqu’un d’autre. » En interne, chez Europe 1, il se dit que la porte n’est pas tota­le­ment fermée à Nata­cha Polony. « Nous avons mis un terme à la plupart des contrats de la grille en cours », s’est justi­fié un cadre de la radio.

Ministre hongrois : «George Soros a l'intention de pousser le gouvernement hongrois dehors»


le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto parle à RT

vendredi 16 juin 2017

Montreal : LACTATIA, DRAG QUEEN à 8 ANS


Faith Goldy de TheRebel.media explique comment une Drag Queen de 8 ans de Montréal fait parler d'elle sur Internet, et se pose des questions sur l'influence de l'idéologie de sa mère "antifa/SJW" sur les choix du petit garçon... (Vidéo en anglais) :

La 15e ligne directe avec Vladimir Poutine (Direct du 15.06)


Le 15 juin, le président russe Vladimir Poutine entame la 15eme ligne directe lors de laquelle, les citoyens de toute la Russie peuvent obtenir les réponses aux questions qu'ils lui ont posées via divers canaux traditionnels et électroniques.

Les VRAIES conséquences des projets de MACRON sur le pouvoir d'achat des français [SAPIR, BECHADE, LANG]


Les Chroniques de Jacques Sapir

Les sondages du 2e tour des élections législatives estiment entre 410 et 415 députés pour La République en Marche. Un tel nombre de députés va faciliter la mise en œuvre des réformes que se propose d’appliquer Emmanuel Macron. Certaines auront des conséquences économiques importantes sur la demande des ménages, notamment la hausse de la CSG et l’augmentation de la durée légale du travail.

Invités : Dany Lang, maître de conférences en économie à l'Université Paris 13 et membre des Économistes atterrés et Philippe Béchade, rédacteur en chef de La Bourse au quotidien et président des Éconoclastes.

Rochedy vs Murer : Le FN a t-il (encore) un avenir ?


Le Front National semble sonné, au lendemain de l'élection présidentielle. Les thèses sont nombreuses, de la ligne politique au débat de l’entre deux tour, en passant par la personnalité de Marine Le Pen. Alors que se passe-t-il ? Le Front National est-il à bout de souffle ? Pour répondre à la question mais surtout en débattre, nous avons accueilli Philippe Murer, conseiller économique de Marine Le Pen et candidat aux élections législatives dans la 3ème circonscription de l'Oise, et Julien Rochedy, ancien cadre frontiste et volontiers critique à l'égard de celui-ci.

Pierre-Joseph Proudhon par Natacha POLONY


Natacha Polony recommande cette semaine Pierre-Joseph Proudhon, l'Anarchie sans le désordre, paru aux éditions Autrement, un ouvrage de Thibault Isabel.

Conférence de Thibault Isabel avec l'extrait de l'intervention de Michel Onfray.

mercredi 14 juin 2017

L'agence Ruptly «plus la bienvenue» à l'Elysée: la présidence Macron s'attaque à nouveau à la presse


L'agence de presse Ruptly s'est vu refuser l'entrée au palais de l'Elysée par l'équipe du président de la République le 13 juin, alors que Theresa May devait y rencontrer Emmanuel Macron...

Vladimir Poutine s’exprime au sujet de l’OTAN


Dans une interview accordée au réalisateur Oliver Stone, le Président russe s’exprime au sujet de l’Otan

Mediapart révèle une NOUVELLE AFFAIRE FERRAND : Le Coup de Gueule de Natacha POLONY


Coup de gueule de @NPolony sur l'Affaire Ferrand, après les nouvelles révélations sur la vente de sa permanence.

lundi 12 juin 2017

Elections législatives britanniques : La sortie de l’Union européenne n’a nullement été désavouée, les partis ouvertement pro-UE reculent.



A l’issue du scrutin du 8 juin, Theresa May a certes perdu son pari, mais elle améliore nettement son score par rapport à David Cameron en 2015. La sortie de l’Union européenne n’a nullement été désavouée, les partis ouvertement pro-UE reculent.

Les Britanniques se sont rendus aux urnes jeudi 8 juin. Rarement le fossé entre la réalité des résultats factuels et les commentaires – notamment dans la presse française – a été aussi spectaculaire. S’agit-il vraiment d’une « défaite cinglante », d’un « cataclysme », d’une « gifle retentissante » pour le premier ministre ?

Certes, Theresa May, qui avait provoqué ces élections anticipées, perd son pari : elle comptait s’assurer une assise « forte et stable » dans la perspective des négociations avec Bruxelles en vue du Brexit ; finalement, son parti, loin de renforcer ses positions à la Chambre des communes comme les sondages le lui promettaient initialement, y perd la majorité absolue (326 sièges).

Les Conservateurs progressent de 5,5 points par rapport au scrutin de mai 2015

Les Conservateurs disposaient de 330 sièges, ils n’en ont désormais que 318. Cependant, ils arrivent en tête avec 13,7 millions de suffrages, et améliorent nettement leurs résultats en voix comme en pourcentage. Avec 42,4% des suffrages, ils progressent de 5,5 points par rapport au scrutin de mai 2015.

Le Parti conservateur était à ce moment dirigé par le Premier ministre d’alors, David Cameron, qui allait provoquer le référendum de juin 2016 sur le maintien ou non du pays au sein de l’Union européenne. Partisan d’y rester, M. Cameron perdit cette consultation et dut démissionner. Theresa May le remplaça et s’engagea en faveur du Brexit. Elle améliore nettement le score de son prédécesseur. Elle récupère notamment les électeurs du UKIP, le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, qui passe de 11,6% des voix à 1,8%, et perd son unique député. Cette formation avait été fondée dans l’objectif unique de la sortie de l’UE, un but désormais scellé.
Très forte progression de Jeremy Corbyn

Le pari perdu de Mme May ne s’explique donc pas par une contre-performance de son parti, mais par le fait marquant du scrutin : la très forte progression du parti travailliste conduit par Jeremy Corbyn, qui obtient 40% des suffrages, soit un gain impressionnant de 9,5 points par rapport à mai 2015. Un résultat d’autant plus significatif que le taux de participation, 68,7%, est le plus élevé depuis 1997.

Il y a deux ans, les Travaillistes étaient dirigés par Edward Milliband, qui se situait (avec certes des inflexions) dans la lignée du « new Labour » symbolisé par les figures d’Antony Blair et de Gordon Brown, autrement dit un libéralisme flamboyant, de même qu’un interventionnisme guerrier assumé.

A la surprise générale, ce fut le député pestiféré et méprisé par les caciques de l’appareil, Jeremy Corbyn, qui prit la tête du Parti travailliste en septembre 2015, notamment grâce à une dynamique issue de la jeunesse. M. Corbyn est connu pour ses propositions sociales très à gauche, et s’était illustré jadis dans le mouvement pacifiste (il fut même opposant à l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’UE, mais retourna finalement sa veste avant le référendum de 2015).

Sa campagne dynamique et populaire de même que son programme « radical » ont, au grand dam de l’appareil travailliste, créé la surprise. A son menu notamment : la fin de l’austérité, le renflouement de la protection sociale et des services publics, l’augmentation des impôts pour les plus hauts revenus, la gratuité des universités, de même que la renationalisation des chemins de fer. Que ces thèmes aient réussi à mobiliser aussi largement, voilà qui pourrait changer la donne au sein du parti, et, à terme, du pays. « Nous avons déjà changé le visage de la politique britannique », a du reste déclaré le leader travailliste à l’annonce des résultats.
Lourde défaite des nationalistes écossais

Autre fait notable du scrutin : la lourde défaite du Parti nationaliste écossais (SNP), qui passe de 56 sièges à 35. L’ancien chef et figure tutélaire du parti, Alex Salmond, est même battu dans sa circonscription. Le SNP s’est toujours illustré par ses positions favorables à l’UE, exigeant même que l’Ecosse reste au sein de cette dernière. Mais avec sa défaite du 8 juin, la perspective d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse – l’un des obstacles qui compliquait la route vers le Brexit – s’efface.

Enfin, les Libéraux-démocrates comptaient faire un tabac en se présentant comme le seul parti national s’opposant toujours à la sortie de l’UE. Ils passent certes de 8 à 12 sièges, mais reculent globalement en pourcentage (7,4%, – 0,5 points). L’ancien chef de cette formation (et ancien vice-premier ministre de David Cameron), le très européiste Nicholas Clegg, est battu dans son fief.

Tous ces éléments rendent peu crédibles les analyses des commentateurs français et européens selon lesquelles les citoyens britanniques auraient en quelque sorte désavoué le Brexit, ou en tout cas la position « dure » qu’a adoptée à cet égard Theresa May. Cette dernière, refusant par avance de se faire dicter ses conditions par Bruxelles, a répété qu’elle préférait « pas d’accord » à un « mauvais accord ». Elle avait d’emblée refusé de rester dans le marché unique, l’union douanière et les juridictions européennes.

Ces interprétations sont d’autant moins crédibles que le dossier du Brexit a été paradoxalement très peu présent dans la campagne électorale. Cette dernière a été marquée par une « gaffe » de Mme May, qui a mis en avant une proposition visant à faire payer sur les futurs héritages les soins prodigués aux personnes âgées dépendantes – une perspective qui touchait de plein fouet la classe moyenne. Le chef du gouvernement s’est vu aussi reprocher son arrogance quand elle a notamment refusé un débat direct avec M. Corbyn.

Enfin et surtout, les attentats qui ont ensanglanté la Grande-Bretagne se sont évidemment invités dans le combat électoral. Le chef travailliste n’a pas manqué de rappeler que Theresa May, quand elle était encore ministre de l’Intérieur sous M. Cameron, avait mis en œuvre des coupes drastiques dans les effectifs policiers.

Les milieux d’affaires et les conservateurs pro-UE ont eu du mal à avaler les déclarations et les promesses de Theresa May

Ce rappel a probablement fait mouche auprès des classes populaires qu’elle entendait bien conquérir par des propositions tournant le dos à l’ultralibéralisme inauguré par Margaret Thatcher dans les années 1980, et poursuivi par MM. Blair, Brown et Cameron. Les milieux d’affaires et les conservateurs pro-UE ont eu du mal à avaler ses déclarations (« nous ne croyons pas dans l’économie de marché débridée », « nous sommes le parti des travailleurs ordinaires »), de même que ses promesses de plafonner les tarifs de l’électricité et du gaz, d’investir dans l’éducation, d’oublier l’objectif d’équilibre budgétaire, et de limiter fortement l’immigration.

Cette « course vers la gauche » (provoquée par le résultat de juin 2016 en faveur du Brexit) a finalement profité à M. Corbyn. Mais c’est bien Mme May qui reste en position de continuer à diriger le pays.

Malgré de nombreuses voix (notamment dans son propre camp) qui l’ont appelée à démissionner, elle a annoncé qu’elle entendait former un gouvernement en alliance avec les Unionistes Nord-irlandais du DUP (partisans du maintien de l’Ulster au sein du Royaume-Uni). Ceux-ci disposent de 10 sièges (+ 2), ce qui donnerait à cette coalition une courte majorité de 328 sièges.
Négociations sur le Brexit

Quant aux négociations avec l’Union européenne, elles sont censées démarrer formellement le 19 juin. A Bruxelles, on s’interrogeait sur un possible report de cette échéance.

Surtout, les analystes les plus avertis ne cachaient pas leur crainte : l’étroitesse du résultat ne permettra pas à Mme May de s’affranchir de la pression des « Brexiters ultra », autrement dit des députés conservateurs souhaitant une rupture avec l’Union européenne sans accord. C’était une inquiétude que plusieurs observateurs avaient formulée peu avant le vote, et qui a été notamment réitérée au lendemain du scrutin par le très européiste co-président du groupe des Verts à l’europarlement, le Belge Philippe Lamberts.

Bref, à l’opposé de ceux qui ont interprété le vote du 8 juin comme une ouverture vers une remise en cause du Brexit, la fragilité de Mme May pourrait paradoxalement constituer au contraire une angoisse supplémentaire pour Bruxelles…

En attendant, la première session du nouveau Parlement est prévue pour le 13 juin.

Pierre Jovanovic : Faillite, monnaie de singe et fraudes bancaires


Olivier Pichon reçoit Pierre Jovanovic journaliste, écrivain.

dimanche 11 juin 2017

Réflexions sur un débat [SAPIR Vs ZEMMOUR]



Le débat qui a eu lieu à l’antenne de Radio-Sputnik entre Eric Zemmour et moi-même a permis de préciser un certain nombre de choses. Je recommande à mes lecteurs de l’écouter (ici, en podcast[1]), et de l’écouter soigneusement, car tant les points d’accords que de désaccords sont importants.
Ce débat n’a pas dégénéré. Le mérite en revient à Eric Zemmour qui a su exprimer ses postions avec la carté et la retenue qu’imposaient un tel débat. Il est donc maintenant possible d’en dresser un bilan en distinguant ce sur quoi nous nous sommes entendus et ce sur quoi nous divergeons.

Ce que ce débat ne fut pas

L’animateur avait présenté ce débat comme celui opposant les notions de souveraineté et d’identité. Mais, il est très vite devenu évident qu’il n’y avait sur ce point aucune opposition. Zemmour a défendu explicitement une vision historique de la notion de l’identité à grand renfort de citations d’Ernest Renan et de Marc Bloch. Je suis, bien entendu en parfait accord sur ce point avec lui. Je pense que l’identité est une représentation politique majeure, qui s’est construite sur la mémoire, tant consciente qu’inconsciente, des conflits, des luttes, mais aussi des compromis passés. Les démonstrations de Guizot, qui parle à ce sujet de la « civilisation européenne »[2], mais aussi celles de John Commons[3], sont éclairantes. La question de la « mythification » de cette histoire est en réalité un faux problème, puisqu’il s’agit essentiellement d’une représentation collective, donc d’un fait subjectif. Il ne sert à rien de vouloir chercher ici une quelconque représentation « objective ». Ce serait une contradiction dans les termes.

Nous nous sommes aussi retrouvés pour constater que la souveraineté sans l’identité n’avait guère de sens mais que, inversement, l’identité sans la souveraineté, était une notion vide. Hors antenne, Zemmour m’a reproché de minorer, ou en tous les cas de rabaisser le « souverainisme de l’identité ». Ce n’était pas le sentiment que j’en avais, dans les différents textes que j’ai pu écrire. Mais, si cela fut perçu comme tel, je tiens ici à dire que je considère que la question de l’identité est bien une question légitime, et qu’elle contribue à structurer, à donner du sens, à la notion de souveraineté. Bien entendu, la souveraineté ne se réduit pas à l’identité : elle inclut la dimension sociale et celle des institutions politiques qui concrétisent nos libertés collectives. Mais, la question de l’identité est bien incluse dans la souveraineté. Cependant, cette identité doit se concevoir à la fois comme le produit d’un processus historique (point sur lequel Eric Zemmour et moi sommes d’accord) et comme un processus politique. Il s’agit d’un sentiment qui se définit, en fait, politiquement même si les individus ne le formulent pas nécessairement sous une forme politique.

Première divergence
Si le débat n’a pas été entre l’identité et la souveraineté, sur quoi à-t-il porté ? Il y a eu en réalité, deux débats, un mineur et un majeur. Le débat mineur a porté sur l’échec de Marine le Pen à l’élection présidentielle. Si nous avons été d’accord pour considérer, l’un et l’autre, qu’elle avait fait une erreur majeure dans sa gestion du débat télévisée, nous nous sommes opposés sur la question de l’interprétation des résultats du 1er tour. Eric Zemmour soutient que LES électorats de Jean-Luc Mélenchon sont radicalement opposés à Marine le Pen, et il prétend qu’il y aurait une composante ethnique dans cet électorat qui l’écarterait radicalement de tout ralliement au Front National. Les résultats du 2ème tour semblent lui donner raison, car le pourcentage des électeurs de Jean-Luc Mélenchon s’étant reporté sur Marine le Pen a été faible.

Mais, il faudrait, alors, tenir compte de l’effet catastrophique du débat télévisé. En fait, entre le dimanche soir où ont été connus les résultats du 1er tour et le milieu de la semaine qui a suivi, les intentions de vote pour Marine le Pen sont passées de 36-38% à 40-42%. On pouvait penser qu’elle pourrait monter vers 45%, en particulier si elle avait continué sur sa dynamique d’Amiens. En fait, c’est à partir du moment où Marine le Pen a introduit des éléments de confusions sur la question des retraites, sur la question de l’Euro (avec l’impossibilité dans laquelle elles s’est trouvée d’expliquer le passage d’une « monnaie unique » à une « monnaie commune »), que le chiffre de ses intentions de vote a commencé à baisser. Il semble bien qu’à la veille du débat du mercredi soir, elle était repassée sous la barre des 40%. Dans ces conditions, l’effet de sa prestation lors de ce débat n’a pu qu’accélérer le mouvement. Si, donc, on suit cette analyse, on constate qu’il n’est pas besoin de faire des hypothèses hasardeuses sur la composition ethnique du vote du 1er tour pour Jean-Luc Mélenchon. Si tel avait été la cause, elle se serait manifestée dès le soir du 1er tour.

Je pense qu’ici Eric Zemmour commet deux erreurs. L’une est technique, en cherchant à ethniciser des statistiques dont on ne connaît que la composition géographique, et de plus en se basant sur les résultats de 3 départements. L’autre erreur est politique ; elle consiste à vouloir chercher une explication « fondamentale » à un vote, alors qu’une explication à partir de son contexte politique particulier est amplement suffisante. En fait, et c’est l’avis de Pascal Perrineau dans le Point, le choix stratégique que l’on nomme « ligne Philippot » était bon, mais n’a pas suffi à surmonter le déficit en crédibilité gouvernementale du Front National. C’est cela, aggravé et démultiplié par les reniements ou les ambiguïtés de la deuxième semaine de campagne du 2ème tour et bien entendu par les effets catastrophiques du débat, qui explique le résultat final. (...)
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(RE)VOIR LE DÉBAT : 

La réponse de Poutine à une célèbre journaliste américaine sur la Démocratie en Russie [PLS intersidéral]


Réponse du président russe à une question de Megyn Kelly (NBC)
(N'oubliez pas d'activer les sous-titres!)

Monopartisme #EnMarche


samedi 10 juin 2017

Hillary Clinton - Let it Go (Frozen Parody)

Pascal Perrineau : "C'est la ligne Philippot qui a fait décoller le FN"



Depuis qu'elle a pris la tête du FN en 2011, Marine Le Pen a hissé son parti au rang des premières forces politiques françaises. Lors du second tour de la présidentielle, elle a engrangé plus de 10 millions de voix. Un score que son parti n'avait jamais atteint auparavant.

Pour réaliser cette prouesse, l'actuelle candidate aux législatives a modifié la ligne de son parti. Dans son livre, Cette France de gauche qui vote FN (Paris, Le Seuil, 2017, 142 p.), le politologue Pascal Perrineau explique comment le parti s'est adressé aux électeurs orphelins d'un Parti socialiste qui les a abandonnés au profit des habitants des grands centres urbains. Et raconte que ces électeurs n'ont pas forcément l'impression de trahir la gauche. Au contraire, pour eux, c'est la gauche qui les a trahis. Entretien.

Le Point.fr : Dans votre livre, vous parlez de « gaucho-lepénisme ». Que voulez-vous dire ?

Pascal Perrineau : Le « gaucho-lepénisme » n'est pas nouveau. J'ai utilisé cette expression pour la première fois en 1995. Une partie de l'électorat de Jean-Marie Le Pen s'était reporté sur Lionel Jospin. À l'époque, j'avais été frappé par la difficulté des universitaires à se pencher sur cet objet qu'ils trouvaient iconoclaste. Il y a toujours eu des difficultés à analyser le rapprochement entre les extrêmes, et plus largement entre la gauche et l'extrême droite. C'était le cas pendant les années 1930 ou encore pendant les années 1950 quand la question du totalitarisme avait été posée. C'est toujours compliqué aujourd'hui avec le FN et sa capacité à se nourrir aussi des désillusions vis-à-vis de la gauche. Mon premier objectif en écrivant ce livre était d'en finir avec « l'intellectuellement correct » qui consiste à dire que le FN, c'est uniquement la « droite de la droite ».

Le FN, c'est l'extrême droite et l'extrême gauche ?

Depuis une dizaine d'années, une partie de la dynamique électorale s'alimente d'une déception des électeurs de gauche. Lors du second tour de la présidentielle 2017, le FN a obtenu une majorité absolue seulement dans deux départements : le Pas-de-Calais et l'Aisne. Ce sont deux départements où voter à gauche est une tradition historique. En 1981, tous les députés de ces départements étaient de gauche.

Déjà, lors de la victoire du non au référendum de 2005, il y a eu une confluence électorale entre la gauche de la gauche et le FN.

L'ambiguïté de Mélenchon vis-à-vis du FN, c'est la continuation de ce phénomène. Une partie de la gauche sur le terrain économique et social ne se sent plus très éloignée du FN. Selon les enquêtes d'opinion, le premier second choix des électeurs frontistes, c'est Mélenchon, pas Fillon. Une partie des électeurs vient de milieux familiaux de gauche. Ils sont sortis de leur tradition familiale. En tout cas, ça a été très facile de trouver des électeurs de gauche qui votent FN pour les interroger et comprendre leurs motivations.

Qu'est-ce qui motive ces électeurs de gauche à voter FN ?

Il y a des électeurs qui se considèrent toujours de gauche et qui expliquent qu'en votant FN ils ont le sentiment qu'ils n'ont pas changé, mais que c'est la gauche qui a changé, que c'est le FN qui parle aujourd'hui de protection sociale et culturelle, et plus la gauche. La « plèbe » n'a plus de tribun, en raison de la « gentrification » de la gauche, aujourd'hui bien implantée parmi la bourgeoisie, les cadres et les professions intellectuelles. Il y a aussi cette gauche qui vote FN à cause des souffrances personnelles causées par la fracture économique et sociale. Il y a enfin le gaucho-lepénisme intellectuel : cette gauche laïcarde et souverainiste, qui suit le même itinéraire que Florian Philippot.

Les électeurs de gauche ne sont-ils pas repoussés par le discours du FN sur l'immigration et la préférence nationale ?

Si le retour à la retraite à 60 ans ou l'augmentation des bas salaires attirent les électeurs de gauche, ils sont également séduits par la dénonciation de l'immigration. La question des travailleurs détachés les préoccupe, car ils sont en concurrence directe avec eux. Ils n'ont pas toujours un discours xénophobe, mais ils souffrent de ne pas trouver d'emploi.

Une partie des cadres du FN imputent la défaite à la gauchisation du parti impulsé par Florian Philippot et réclame un coup de barre à droite…

Quand le FN plaçait la barre complètement à droite, il faisait 10 % ou 15 %. Je ne suis pas persuadé qu'il ferait plus aujourd'hui avec une autre ligne. C'est la ligne plus ou moins incarnée par Florian Philippot qui les a fait décoller. Marine Le Pen a rassemblé, en 2017, près du double des voix gagnées par son père en 2002...

Finalement, plus que la droite ou la gauche, n'est-ce pas la sortie de l'euro qui a effrayé les électeurs ?

Concernant la souveraineté nationale, les gens veulent que la France « récupère ses billes » dans certains domaines, mais la question européenne reste pour eux relativement lointaine. La vraie raison de l'échec du FN, c'est son absence de culture de gouvernement. Les frontistes sont apparus comme n'étant pas crédibles. Marine Le Pen a perdu 6 points à cause du débat raté de l'entre-deux-tours. On n'a jamais vu ça dans l'histoire des débats sous la Ve République qui a commencé en 1974. C'est avant tout le déficit criant de « gouvernementalité » qui a coûté cher au Front national et à sa candidate...