vendredi 2 juin 2017

Chef de la cybersécurité française : aucune trace de hackers russes de la campagne de Macron


Merci Thomas Pesquet et Donald Trump de permettre aux médias français de ne plus parler des affaires Ferrand et Sarnez et d'éviter le sujet des "hackers russes" dont on ne trouve trace nulle part... B.R.

Le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information Guillaume Poupard a expliqué qu'aucune trace de hackers russes n'avait été relevée dans l'attaque de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.

Dans une interview accordée à l'agence de presse AP le 1er juin, Guillaume Poupard, le directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) qui a enquêté sur le piratage de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, a déclaré qu'aucune trace de hackers russes n'avait été relevée.

Il a expliqué que l'attaque informatique était si générique et simple qu'elle aurait pu être perpétrée par pratiquement n'importe qui, ajoutant qu'il était possible qu'elle soit le fait d'une seule personne, dans n'importe quel pays.

A la veille du second tour des élections présidentielles, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron avait subi un piratage massif de ses données, qui avaient été diffusées sur les réseaux sociaux – le «MacronLeaks». L'équipe du candidat avait dans la foulée dénoncé une opération qui relevait «de la déstabilisation démocratique». «Cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle», avait-elle ajouté.

L'allusion au piratage du camp démocrate américain sous-entendait que la Russie se cachait derrière cette attaque, étant donné que Moscou est accusé sans relâche – mais toujours sans preuve – d'être à l'origine de la fuite de documents écornant l'image d'Hillary Clinton, candidate démocrate malheureuse à la Maison Blanche.
Soupçons de cyberattaques russes véhiculés par En Marche! durant la présidentielle

Les insinuations d'En Marche! à l'occasion du «MacronLeaks» perpétuaient une paranoïa autour de la Russie dans le cadre des élections françaises, entretenue notamment par le rapport d'une société japonaise spécialisée dans la cybersécurité, Trend Micro. Cette dernière avait estimé probable, en avril, que le groupe de hackers russes «Fancy Bears» s'en soit pris à En Marche!, tout en précisant qu'il existait toujours une incertitude technique dans l'attribution des attaques informatiques. Ces accusations, bien que formulées sans preuves convaincantes, avaient reçu un large écho dans la presse française.

Début février, l'actuel ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand qui était alors le secrétaire général d'En Marche!, avait laissé entendre que Moscou travaillait à l'échec de son candidat. «Je dis qu'il y a [...] des centaines, voire des milliers, d'attaques sur notre système numérique, sur notre base de données, sur nos sites. Et comme par hasard cela vient des frontières russes», avait-t-il déclaré sur France 2.

Le ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov a répété récemment que ces accusations ne se fondaient sur aucun élément tangible et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a démenti les insinuations sur une possible ingérence de Moscou, les qualifiant d'«absurdes».

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