Le Premier ministre a aussi promis d'importantes dépenses dans les services publics de santé et la police. |
Le gouvernement britannique a annoncé mardi une forte hausse du salaire minimum à partir d'avril, après sa large victoire électorale remportée grâce à sa progression dans les régions défavorisées favorables au Brexit. Cette annonce suscite l'inquiétude du patronat.
Le salaire minimum pour les employés de plus de 25 ans va augmenter de 6,2% au 1er avril pour passer à 8,72 livres de l'heure, a indiqué le Trésor. Cela constitue «la plus forte augmentation en valeur» depuis la création en 2016 du salaire minimum sous sa forme actuelle, touché par 2,8 millions de Britanniques, a insisté le premier ministre Boris Johnson, cité dans un communiqué.
La hausse annoncée représente quatre fois le taux annuel d'inflation de novembre (1,5%). Elle intervient alors que le pouvoir d'achat a été mis sous pression par l'accélération de la hausse des prix après le référendum du Brexit en 2016, qui a pesé sur la monnaie britannique. La tendance s'est modérée ces derniers mois.
Oublier l'austérité
Cette annonce intervient moins de trois semaines après les élections législatives qui ont donné aux conservateurs la plus forte majorité parlementaire depuis Margaret Thatcher dans les années 1980. Les Tories ont ravi des sièges détenus depuis des décennies par le Labour dans le centre et le nord de l'Angleterre, dans des régions autrefois ouvrières et défavorisées, très majoritairement favorables au Brexit.
Soucieux de faire oublier l'austérité appliquée par son parti depuis dix ans et face à un parti travailliste très à gauche, le Premier ministre a promis en campagne d'importantes dépenses dans les services publics de santé et la police, des investissements dans les infrastructures et des gestes pour les plus démunis.
L'annonce de mardi a été critiquée par les Chambres de commerce britanniques: leur co-directrice générale Hannah Essex s'est inquiétée d'une mesure qui va peser sur les finances des entreprises à «une période de grande incertitude économique» et a appelé le gouvernement à en compenser le coût. (ats/nxp)
La Tribune de Genève
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