samedi 24 décembre 2016

Pierre Le Corf : A Alep, les gens veulent célébrer Noël et tourner la page

Le sapin de Noël d'Alep
Pierre Le Corf, fondateur de l'ONG humanitaire WeAreSuperheroes et seul Français vivant à Alep-Ouest depuis des mois, raconte à Sputnik comment Alep libérée se prépare pour célébrer Noël et nous montre 1.200 cadeaux destinés aux enfants. 


Le programme du premier Noël dans la ville syrienne d'Alep, chacun l'a trouvé à sa manière, surtout les gens sortent beaucoup plus dans la rue, se retrouvent vraiment à l'extérieur, s'est réjoui l'humanitaire français et témoin oculaire des faits Pierre Le Corf.

« Les gens peuvent se sentir presqu'en sécurité, même si on sait que ce n'est pas tout à fait fini. Mais les gens sont vraiment heureux. Et il y a une particularité, c'est que tout le monde voit un vrai nouveau départ, une page qui se tourne », a affirmé le dirigeant de la mission humanitaire.

Selon lui, « avant, d'une certaine heure à une certaine heure, les gens n'osaient plus sortir, comme on recevait beaucoup de roquettes ». « Quelqu'un a posé une bombe à côté de l'arbre et du coup, ça a explosé sans faire de dommage, juste une partie de trottoir qui a sauté, mais… la guerre reste là dans un sens, parce que ce n'est pas fini. Mais les gens sortent (…) certaines familles vont au parc. (…) Ça, c'est fou de voir tant de monde dans la rue, de voir tant de gens dehors », a poursuivi M. Le Corf.

Les bonbons, les voitures pour les enfants, les poupées, les supermen, les ballons, les cordes à sauter, les machines à faire les bulles — les enfants d'Alep n'ont pas tardé à savourer le quotidien redevenant paisible dans leur ville.

« Il y a une particularité à Alep : c'est que tout le monde avant la guerre vivait ensemble, mais vraiment vivait ensemble c'est-à-dire que les églises sont collées aux mosquées, ici il n'y a pas de différence entre les gens. Il n'y a pas de différence même entre les gens de l'est. Pour certains, c'est encore difficile de "mettre un pied" dans la vie à l'ouest parce qu'évidemment ils découvrent une nouvelle vie », a reconnu Pierre Le Corf. D'après lui, « le message, (…) c'est que les gens n'en veulent à personne. Autant il y a eu pendant ces derniers mois, ces dernières années beaucoup de rancœur parce qu'au quotidien les terroristes tiraient ici, les gens mourraient, les enfants, les familles, autant les gens sont vraiment prêts à tourner la page parce qu'ils savent que c'est une libération c'est-à-dire que tout le monde s'est retrouvé ensemble ».

La ville d'Alep a été libérée grâce aux efforts de l'armée syrienne et de ses alliés, notamment de la Russie et de l'Iran, d'après le président syrien Bachar el-Assad.

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