dimanche 12 janvier 2020
Quelques réflexions personnelles sur les rumeurs à propos du crash du Boeing près de Téhéran
Certains affirment aujourd'hui sur les réseaux sociaux que les américains auraient provoqué, à l'aide d'une cyber-attaque, l'erreur iranienne qui a causé la mort des 176 passagers du vol ukrainien, pour ensuite laisser Téhéran s'embourber dans le déni et sortir eux-mêmes au bout d'un certain temps les preuves en leur possession publiquement. Le régime se serait ainsi discrédité auprès de sa population à cause de ses propres mensonges. Un plan extrêmement cynique et redoutable, de toute évidence.
Selon les adeptes de cette théorie, le pouvoir iranien aurait habilement déjoué le plan machiavélique des yankees, en reconnaissant "l'erreur" de tir après quelques jours de déni seulement, désamorçant ainsi in-extremis la vague de manifestations préparées en amont par les occidentaux (sur le modèle bien connu des "révolutions colorées") devant dénoncer "le régime qui ment à sa population". Effectivement, les manifestations d'hier soir, lancées après l'aveu des autorités ne rassemblaient que quelques centaines de personnes, majoritairement des étudiants.
Cette théorie peut sembler séduisante, mais je voudrais faire remarquer à ses partisans, généralement très anti-Trumps sur les réseaux sociaux, que c'est Trump LUI-MÊME qui a averti Téhéran du danger quand il a fait état, le premier avant Trudeau et Zelensky, lors d'une conférence de presse, des indices et présomptions en sa possession qu'il y avait eu un tir iranien probablement involontaire sur le Boeing 737.
S'il était complice de ce plan, pourquoi Trump l'aurait-il sabordé ainsi au bout de trois jours à peine ?
C'est complètement illogique. Il aurait du, tout comme ses présumés complices, garder soigneusement le silence, ne surtout pas faire état de ces soupçons et laisser le pouvoir iranien s'enferrer dans le mensonge comme prévu par le plan avant de sortir les preuves irréfutables en grandes pompes comme on sort un carré d'As au poker.
Mais ce n'est pas ce qu'il a fait, il a prévenu les iraniens.
Conclusion : j'ignore si ce plan a réellement existé, mais si c'est le cas, IL A ÉTÉ DÉJOUÉ PAR TRUMP.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Je vois deux possibilités:
RépondreSupprimer- Une cyberattaque américaine a bien eu lieu et Trump a révélé que l'Iran avait abattu l'appareil alors que le pays s'était déjà embourbé dans le mensonge. Si c'est le cas, l'opération psychologique est un succès. En même temps, il n'y a pas de preuve de ce scénario et l'Iran n'a pas accusé les ricains d'une quelconque attaque informatique.
- Il n'y a eu aucune cyberattaque et l'Iran a démontré qu'ils ne sont vraiment pas au niveau militairement pour arriver à confondre un avion de passager avec un missile de croisière. Ils se sont mis la honte tout seuls en assassinant leurs propres concitoyens le jour-même d'une vengeance théorique.
Perso, je privilégie cette option, surtout quand on voit cette démo des forces spéciales iraniennes mdr.
https://twitter.com/spectatorindex/status/813369177088151552
Dans les deux cas, les ricains sortent pour l'instant vainqueurs.
Sur la 1ere hypothèse, je ne suis pas d'accord, pour que l'opération psychologique soit un succès, TRUMP n'aurait JAMAIS du révéler les soupçons avant de sortir les preuves et de confondre le pouvoir iranien dans ses mensonges. En agissant ainsi, Trump a permis aux iraniens de sauver la face en reconnaissant eux-mêmes assez rapidement leur erreur. Il aurait fait ainsi échouer le plan et l'effet psychologique recherché par ses auteurs, dont on peut supposer que ce ne sont pas ses amis politiques, est tombé à l'eau.
Supprimer« Les ricains » cela reste imprécis dans le contexte actuel.
SupprimerCe qui est sûr est que Trump apparaît comme le grand vainqueur psychologique de l’événement, au détriment non pas de l'Iran mais de ses adversaires et compatriotes qui ont probablement fomenté le coup dans son dos.
Quant à « confondre un aéronef avec un missile de croisière », rien ne prouve précisément qu'il y ait eu une telle confusion puisqu'il y a eu une fausse attaque massive simulant l'arrivée non pas de missiles mais de plus de cent cinquante appareils hostiles, et l'opérateur chargé de tirer le missile n'avait que quelques secondes pour prendre une décision.
https://strategika51.org/2020/01/12/liran-confirme-son-rang-de-puissance-balistique-mais-devra-assurer-la-cohesion-de-sa-strategie-face-a-une-guerre-hybride-par-lexploitation-de-la-colere-dune-partie-de-sa-population-et-l/
Il semble que le camp occidental soit devenu spécialiste dans ce genre de mystification meurtrière. Souvenez-vous du quadrimoteur russe abattu il y a deux ans par les syriens parce que des F16 israéliens s'étaient cyniquement planqués dans son sillage.
Au delà de cet accident odieusement « réussi » sur le plan de l'impact auprès des foules, Donald Trump et les militaires américains retiendront surtout de l'attaque que l'Iran est désormais capable d'aller traquer avec précision leurs drones et leurs postes de pilotage jusqu'au fond des hangars de leurs bases réputées sécurisées.
https://reseauinternational.net/quelles-etaient-les-cibles-des-missiles-iraniens-valentin-vasilescu/
Les conflits internes à l'Iran sont un autre problème (comme le dit justement Strategika -ici inspiré ce qui n'est pas toujours le cas) qu'ils ont d'ailleurs en commun avec leur principal adversaire.
La Gaule