La centrale nucléaire de Zaporijia |
Moscou - La Russie craint des incidents dans les centrales nucléaires ukrainiennes qui ont commencé à être alimentées en combustible par le groupe américain Westinghouse, a indiqué mardi un haut diplomate russe.
Les autorités ukrainiennes ont rejeté ces affirmations, qualifiées d'infondées.
A l'heure actuelle, des doutes fondés subsistent quant à la capacité des producteurs étrangers, dont Westinghouse, à fournir du combustible pouvant fonctionner sans incident dans les réacteurs de conception soviétique et russe, a déclaré Mikhaïl Oulianov, directeur du département chargé du contrôle des armements au ministère russe des Affaires étrangères, à l'agence publique Ria-Novosti.
Dans le passé, les tentatives de charger en combustible de production non-russe des réacteurs que nous avons conçus, y compris dans les centrales ukrainiennes, ont conduit à plusieurs reprises à des défaillances, a-t-il ajouté.
En 2014, après l'arrivée au pouvoir de prooccidentaux à Kiev, l'Ukraine a conclu un accord avec Westinghouse, filiale américaine du japonais Toshiba, devant réduire sa dépendance aux ressources russes. Il vise à développer les livraisons de combustibles de la société américaine, qui étaient limitées jusqu'alors à une seule centrale, les autres s'approvisionnant auprès du monopole russe TVEL.
Or dans la centrale en question, des expérimentations de combustible américain, entamées en 2005, avaient dû été suspendues en 2012 après la découverte de défauts de fonctionnement lors d'une opération de maintenance. Elles avaient repris en 2014.
Lors d'une cérémonie en présence de hauts responsables américains mi-juin, le combustible de Westinghouse a commencé à être utilisé dans une deuxième centrale, à Zaporijia (sud-est), dont le premier réacteur date de 1984 et qui couvre plus d'un cinquième de la consommation du pays.
Les accusations russes sont infondées, a dénoncé Serguiï Bojko, directeur de l'inspection du secteur nucléaire, dans un communiqué transmis à l'AFP.
La diversification des livraisons de combustible nucléaire pour les centrales ukrainiennes se déroule dans le strict respect des exigences nationales de sécurité nucléaire et des standards de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il ajouté.
M. Oulianov a jugé les risques d'autant plus importants que les autorités ukrainiennes ont pris selon lui des mesures de régulation prévoyant des baisses de production d'électricité: C'est très dangereux car les réacteurs ne sont pas prévus pour une telle exploitation et les risques augmentent avec la possible présence de combustible expérimental étranger.
Fin mai par ailleurs, le conglomérat nucléaire russe Rosatom avait affirmé avoir dû repousser le départ d'un convoi de déchets nucléaires d'Ukraine par la Russie faute de paiement de l'opérateur ukrainien.
L'Ukraine soviétique a subi il y a 30 ans le pire accident nucléaire de l'histoire à la centrale de Tchernobyl.
©AFP / 21 juin 2016 16h29
Bonjour Bertrand. Il semble que sputnik, ainsi que RT radotent. Si le risque semble bien réel, c'est une reprise d'un article de 2014 que j'avais relayé à l'époque. Certaines phrases n'ont même pas été changées ! Voir ici et comparer : http://www.le-veilleur.com/article/ukraine-le-risque-d-un-second-tchernobyl-est-reel-selon-les-experts et la : https://francais.rt.com/international/22494-russie-met-garde-contre-incidents
RépondreSupprimerOui, les avertissements russes à ce sujet ne datent pas d'hier, mais ici l'info, c'est que les combustibles américains en cause ont concrètement commencé à être utilisés à Zaporojié ce mois-ci.
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