Comme le dit un commentaire : "une interview qui remet l'église au milieu du village" |
Extrait :
FDC : Estimez-vous être un
« pionnier » dans votre secteur : soit un artiste qui, par son travail
et Internet, peut vivre de son art sans passer par la médiatisation
positive des médias ?
D : Je m’aperçois de cela … Le système
avait organisé quelques défenses qui aboutissaient, d’une certaine
façon, à une séparation entre le monde du sérieux et celui de la
dérision. Il y a d’abord eu Coluche qui a fait un peu trembler le
premier monde. De par son investissement dans le champ politique qui a
suscité un engouement. Malgré qu’il était complètement encadré par le
système, Coluche a eu envie de s’amuser à un moment donné et il leur a
fait peur… Après lui, se sont ouvertes les vannes du one-man-show, du
spectacle humoristique et d’autres artistes ont pu s’exprimer. La grande
différence avec Coluche et Desproges, c’est que je n’aurais pas « leur distanciation ».
C’est ce que m’a reproché le dernier juge que j’ai vu. Ce magistrat à
qui je faisais visiblement peur me parlait ensuite de « distanciation »
(rire). Oui, au plus profond de lui-même, cet homme a peur de ce qui est
en train de se passer et, effectivement, certaines personnes ont peur
de moi…
Mais pour revenir à votre question, les
tenants du système n’avaient pas vu que la sacralité du sérieux allait
fondre comme neige au soleil, qu’allait apparaître une expression de la
vérité qu’ils ne maîtrisaient absolument pas : l’humour. Drapés dans une
posture historique, scientifique, professorale, ils nous expliquent
qu’ils ont raison, que ce sont des gens sérieux et que le reste n’est
que bouffonnerie. En fait, Ils n’ont pas vu que par la bouffonnerie
arrivait l’expression de la vérité. Contre laquelle ils n’ont pas
d’armes parce qu’ils ne sont pas drôles et n’arrivent pas à l’être.
Souvent , certains disent : « la quenelle, ce n’est pas drôle : c’est vulgaire ! ».
Or, d’une part, la vulgarité n’est pas le problème, d’autre part, pour
certains comme Romain, la quenelle, c’est quelque chose de fort, de
mystique. Contre ça, ils n’ont pas d’armes.
La grossièreté, c’est eux. La vraie
vulgarité, aujourd’hui, elle est en cols blancs et cravates. Elle parle
bien, avec des mots ampoulés, parfaitement ciselés, mais il n’y a que
du caca qui sort de ces idées. C’est-à-dire la supercherie, le mensonge,
le vol, l’escroquerie. Ils ont un Dieu : l’argent. Et leur objectif est
d’intégrer une sphère, une élite richissime, vivre entre eux tout en
continuant à exploiter une partie de la population. Mais ils n’avaient
pas anticipé la force du rire : la quenelle est un phénomène qui vient
du rire, de la bouffonnerie. Même si c’est « je te la mets dans le
cul », la quenelle ne sera jamais plus vulgaire que le discours de François Hollande, de Nicolas Sarkozy ou de ceux d’avant et de ceux d’après. La vraie vulgarité est démasquée par cette vulgarité potache et ils sont piégés.(...)
L'interview complète : FDC
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