La France vient enfin de faire la
déclaration que ses concurrents attendaient d’elle depuis le début de la
crise ukrainienne. A chaque interview de Laurent Fabius, la question du contrat concernant la vente des Mistrals à la Russie
a toujours été posée, question qu’il a éludée jusqu’à présent. Il vient
enfin de se lâcher : « Si Poutine continue ce qu’il fait, nous pouvons
envisager d’annuler ces ventes ».
Après avoir sabordé l’industrie automobile française en Iran au profit de General Motors,
après avoir raté la vente de ses Rafales au Brésil, la France envisage
calmement de mettre à mal les chantiers navals en dénonçant le dernier
contrat important qui lui reste, compromettant définitivement sa
crédibilité en matière de transactions internationales sur la haute technologie.
Si la France exécute sa menace, que va
perdre la Russie ? Pas grand-chose. Elle a déjà des porte-hélicoptères.
L’achat des Mistrals lui apportait juste un gain de temps en R&D
pour ce type de navires de dernière génération. En revanche, la France
non seulement y perd quelques milliards dont elle aurait bien besoin,
mais aura à faire face à des licenciements dans le secteur de la
construction navale et, plus grave, compromet définitivement les
dernières chances du Rafale, dont le dernier espoir repose sur un
possible futur contrat avec l’Inde.
Que va faire l’Inde ou tout autre pays,
sachant que la France n’est pas fiable, qu’elle peut tout annuler du
jour au lendemain sur ordre des Etats-Unis ou à cause de la « sanctionnite » aigüe de l’Union Européenne
? Personne ne prendra plus le risque de traiter avec un tel
fournisseur. Après ce coup, la France n’aura plus que son fromage à
proposer à l’étranger, en espérant que la Suisse et la Hollande lui laisse une petite place sur ce marché.
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