mardi 21 août 2012

La Syrie, ses amis et les chancelleries occidentales



Par bassam tahhan


Nombreuses associations qui luttent pour la démocratie n'ont pas
été invitées à la conférence des Amis de la Syrie

Quelles sont donc les conditions à remplir pour être considéré comme « Ami de la Syrie » ?

Un examen (non-exhaustif) des conviés nous permet de se faire une certaine  idée :

IL FAUT :
-Refuser toute négociation avec le pouvoir actuel
-Ne  pas accepter de solution politique sans le départ du président, fusse-t-il illégal
-Être pour une intervention militaire, même sans l'accord du conseil de sécurité
-Affirmer que les djihadistes forment une minorité insignifiante de la rébellion
-Pardonner aux tribunaux d'inquisition islamiste de l'ASL leurs crimes, car toute révolution a son lot de terreur et d'injustice
-Bénir les états amis qui prônent l'application de la chariaa
wahhabite et qui fournissent les rebelles en armes,   cela fait tourner nos usines.
-Ne  jurer que par Aljazira comme source fiable d'informations sur la crise syrienne
-Approuver  la formation militaire des volontaires islamistes pour éviter les dommages collatéraux
-Croire que les monarchies oligarchiques du pétrodollar sont un exemple de démocratie
-Reconnaître le CNS comme seul et unique représentant légitime du peuple syrien,  les autres partis d'opposition illégitimes refusant les générosités des services secrets.
-Affirmer que les marchands de kebab des OSDH de Londres disent la vérité et rien que la vérité sur le nombre de morts  et les crimes de l'armée loyaliste
 -Avaler qu’aider des terroristes avec des moyens de communication et non des armes c'est se placer du bon côté de l'histoire
-Approuver  les sanctions qui, évidemment, aident le peuple syrien à sortir de sa misère
-Souhaiter que la Syrie suspende toute   relation avec le Hezbollah, l’Iran et  toute forme de résistance palestinienne
-Hâter la signature d’un accord de paix avec Israël en refusant aux palestiniens le droit de retour
-Donner le Golan à Israël contre une coopération économique avec ce pays ami
-Réduire la future armée syrienne au moins de deux tiers, et  de plus, ce serait encore mieux
 -Tolérer que les états sunnites du Proche-orient  persécutent leurs minorités ethniques et religieuses chiites, chrétiennes et kurdes pour préserver l'unité nationale
-Accepter qu'Israël possède l'arme et l'énergie nucléaires mais pas les pays voisins si loin de la démocratie
-Admettre que les dictacteurs arabes tortionnaires de leur peuple aient « le droit d’être sur terre »  , s’ils sont nos amis et soutiennent nos économies.


-Si vous avez été consultant ou conseiller auprès d'un parti politique salafiste, c'est un plus.
-Si vous avez  travaillé dans une société écran d'espionnage pour la CIA qui se fait passer pour une ONG des droits de l'homme,   c'est également un grand atout.

-Il faut réunir au minimum deux conditions de  cette liste pour être admis au club doré des amis de la Syrie

Décidément,  je ne suis pas un ami et je ne le serai jamais, n'en déplaise au président du club
Mais est- il si sûr de ne pas être, lui,   un ennemi de la Syrie ?

MEDIAPART

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