Gentils rebelles en Syrie
Par Bahar Kimyongür
Il faut le reconnaître : en affaires intérieures comme en géopolitique, nos médias, nos intellectuels et nos stratèges mainstream manient à merveille l’art pour ne pas dire l’arme de la rhétorique inversée. A vouloir en découdre à tous prix avec le gouvernement de Damas d’une part et purger l’espace public des voix critiques et dissidentes sur le conflit syrien d’autre part, ils n’ont pas peur de verser dans l’idéologie, la propagande et le militantisme dignes des troupes de théâtre soviétiques d’agitprop. On trouvera bien sous leur plume une touche autocritique de ci de là pour se donner des airs pluralistes et libertaires. Mais consciemment ou pas, ils nous resservent la vieille soupe habituelle dans leur gamelle de soldats du système. Coup de projo sur la guerre des mots menée par nos « experts » embedded en Syrie. Sans blindé et sans camouflage.
Méchants islamistes en France
C’était déjà le cas lors du conflit libyen de l’an dernier. Un banlieusard de Benghazi recruté dans une mosquée salafiste mimant une décapitation avec son pouce sur son cou aux cris d’Allah ou Akbar, devenait miraculeusement un mignon combattant de la liberté.
En revanche, ses compagnons français du
« gang de Roubaix » ou de « Forsane Al Izza » n’ont pas eu droit aux
mêmes éloges. On se souviendra que les unités du RAID n’avaient pas fait
dans la dentelle pour « neutraliser » le frère toulousain du barbu de
Benghazi.
Alors, imaginez la tête et le discours
des présentateurs du JT de TF1, imaginez l’attitude de l’armée française
si 6.000 à 8.000 Mohamed Merah se déployaient dans Paris, Marseille ou
Lyon comme à Homs, Damas ou Alep. Oserait-t-on parler de « soutien
populaire » à propos de ces djihadistes s’ils trouvaient des appuis dans
certaines cités HLM ?
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