jeudi 9 juillet 2009

Les 18 crimes de Manuel Zelaya

Le passage qui suit est extrait d'un récit de Medea Benjamin pour le site CommonDreams.org. L'auteur raconte la journée du 5 juillet à Tegucigalpa et la grande manifestation populaire organisée pour le retour (avorté) du président constitutionnel Manuel Zelaya, qui s'est achevée par le drame de la mort d'au moins deux manifestants.
Dans l'extrait qui nous intéresse ici, l'auteur interroge une jeune étudiante hondurienne sur ses motivations concernant le soutien à Zelaya. La réponse qu'elle lui fait éclaire singulièrement ce point crucial et pourtant étrangement occulté dans les rares médias français qui ont relatés ces évènements, médias généralement plutôt critiques sur la personnalité du président hondurien et peu diserts en ce qui concerne ses actions politiques durant son mandat.

"Je lui demandais pourquoi elle soutenait le président Zelaya, ou "Mel", comme l'appellent ses partisans. "Le gouvernement dit qu'il a enfreint la loi et qu'il est coupable de 18 crimes," me répondit-elle, "sais-tu lesquels ?". Elle sortit alors son téléphone portable et commença à y lire une liste : Il a augmenté le salaire minimum, offert des repas gratuits dans les cantines scolaires, fait distribuer du lait pour les bébés et des pensions de retraites pour les personnes âgées, distribué des ampoules basse-consommation, fait baisser le prix des transports publics, donné des bourses d'études aux étudiants pauvres." Subitement une foule se rassembla autour de nous et commença à nous interrompre. "Il a réparé les routes" disait l'un."Il a ouvert des écoles dans les endroits reculés, comme mon petit village où il n'y en avait jamais eu." ajouta un autre. "il a permis à tout le monde de rentrer dans le palais présidentiel et l'a transformé, d'une résidence pour l'élite en une maison du peuple", dit encore un autre.

"Tu vois ?" sourit Alejandra. "Il est même coupable de plus de 18 crimes. C'est pour cela que les classes supérieures le détestent et que nous voulons qu'il revienne. C'est réellement un conflit de classe."

(Trad.: BDGD)

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