samedi 11 avril 2020

Le nouveau nuage de Tchernobyl va-t-il encore s’arrêter à la frontière ?


Un incendie s’est déclaré le 4 avril 2020 en Ukraine dans la zone d’exclusion autour de la centrale de Tchernobyl. Un tel événement peut conduire à la remise en suspension de césium 137 dans l’air.
Lors de ce type d’évènement, les masses d’air peuvent se charger en radioactivité et se déplacer vers l’Europe de l’Ouest et la France comme observé notamment en 2002 et 2010.

Le retour d’expérience des années passées montre que ces incendies dans les territoires contaminés par les retombées de Tchernobyl remettent en suspension du césium 137 et que, en fonction des conditions météoro- logiques, cet impact peut être mis en évidence à grande distance, y compris jusqu’en France, mais à des concentrations particulièrement faibles.

Il faut pour cela mettre en œuvre des dispositifs de pompage à gros volume, comme les stations du réseau OPERA de l’IRSN.

Le laboratoire de la CRIIRAD exploite avec l’aide de collectivités locales un réseau de balises de surveillance de la radioactivité atmosphérique en vallée du Rhône, d’Avignon jusqu’au Péage de Roussillon (dispositifs d’as- piration de l’air de volume typique 20 à 25 m3/h) et de sondes de mesure du débit de dose gamma à Pérouges (secteur du Bugey) et à Genève. Ces dispositifs, qui effectuent une surveillance automatique en continu n’ont déclenché aucune alarme, ce qui est normal compte tenu du très faible impact attendu. Le dispositif est com- plété par des analyses en différé des filtres aérosols qui permettent d’atteindre une limite de détection pour le césium 137 de l’ordre24 de 10 μBq/m3.

La modélisation effectuée par la CRIIRAD au moyen du logiciel Hysplit montre qu’une partie des panaches liés aux incendies initiés le 4 avril peut atteindre le territoire français cette semaine.
Les filtres mensuels des balises de Romans et Montélimar (Drôme) qui seront prélevés pour analyse la semaine prochaine feront l’objet de mesures au laboratoire de la CRIIRAD pour vérifier cet impact.

Compte tenu des données disponibles (activités évaluées à Kiev), les concentrations en césium 137 sur le terri- toire français devraient rester très faibles et probablement en dessous des limites de détection. Le service ba- lises de la CRIIRAD reste vigilant sur l’évolution de la situation des incendies qui touchent des territoires très contaminés par les retombées de Tchernobyl.

Source : communiqué de presse de la CRIIRAD

Pour en savoir plus [Vidéo] :
Tchernobyl : un feu de forêt provoque une hausse de la radioactivité : LIEN

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