Comme par hasard, la politique du FMI à l'égard de la Grèce vient de changer radicalement en quelques heures. Nous devinons aujourd'hui que la politique de Strauss-Kahn au FMI était vue par l'Administration américaine comme partisane à l'égard de l'Europe et de l'Euro et était visée comme destructrice de la richesse américaine.
Après les déclarations tonitruantes de Ron Paul, candidat à l'investiture du parti Républicain des Etats-Unis, à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn, il semble que le FMI vient aujourd'hui de changer radicalement de politique. "Voici le genre de personnes qui dirigent le FMI et nous voulons leur confier la finance mondiale et le contrôle de la monnaie?", a-t-il déclaré après l'arrestation de DSK.
Selon le quotidien allemand Die Welt (édition de lundi), citant un certain nombre de hauts diplomates de l'UE, le Fonds monétaire international (FMI), a exprimé de profonds doutes quant à savoir si des crédits supplémentaires doivent être accordés à la Grèce, très endettée
Nous ne pouvons émettre que des hypothèses, mais il semble que la politique de Strauss-Kahn visait encore le renflouement des finances grecques ce qui, dans cette période de recession américaine, est pour Obama et son Administration, intolérable. Il est curieux que l'élimination de Dominique Strauss-Kahn du FMI surgisse justement au coeur de la crise la plus grave du système monétaire international.
Nous devinons aujourd'hui que la politique de Strauss-Kahn au FMI était vue par l'Administration américaine comme partisane à l'égard de l'Europe et de l'Euro et était visée comme destructrice de la richesse américaine. Cette thèse est également examinée par le célèbre site économique allemand MMnews. Celui-ci argue à l'innocence de DSK en s'interrogeant sur les raisons de son intempestive élimination au moment où l'élite financière américaine le suspectait de travailler à son propre rayonnement européen (élection présidentielle française) avec l'argent américain du FMI.
Dès dimanche, les médias grecs ont estimé que le gouvernement socialiste de Georges Papandréou avait "perdu un allié". La télévision publique Net a rappelé que le chef du FMI "avait aidé la Grèce" lors des négociations avec l'UE pour décrocher l'aide au pays, face au "nein" des Allemands qui ont traîné des pieds pendant plusieurs mois en 2010 avant d'accepter de participer à un plan de sauvetage.
En effet, la condition indiscutable pour la chancelière allemande Angela Merkel de participer à une nouvelle aide à apporter à la Grèce n'était-elle pas le soutien financier du FMI? Aujourd'hui, comme par hasard, nous risquons d'assister avec l'élimination de Strauss-Kahn de la scène politique et financière à rien de moins qu'à l'élimination de l'Euro.
M. Strauss-Kahn, arrêté par la police new yorkaise pour agression sexuelle, a manqué un rendez-vous crucial qui devait être consacré à la Grèce, avec la chancelière allemande Angela Merkel, afin de maintenir l'unité de la zone euro.
Au cours de la réunion devait être évoqué un éventuel deuxième paquet d'aide - à la place d'une restructuration - en échange de nouvelles mesures d'austérité et de privatisations supplémentaires, DSK affirmant il y a quelques jours encore que la Grèce pouvait s'en sortir sans restructurer sa dette, si elle menait à bien tous ses projets.
Le scénario est finalement très simple: Si le FMI retire ses plans d'aide à la zone Euro, l'Allemagne se retirera à son tour, la Grèce s'écroulera et entraînera par un effet domino l'Euro dans sa chute.
Michaela Heine pour news 26