(New York) Un expert mandaté par le frère de Jeffrey Epstein conteste la thèse du suicide du financier américain évoquée par le médecin légiste, et suggère que l’homme accusé d’agressions sexuelles aurait été en réalité tué en prison cet été.
«Les éléments témoignent davantage d’un homicide que d’un suicide», a déclaré Michael Baden à Fox News, évoquant de «multiples fractures» de l’os hyoïde, situé au niveau du cou, «qui sont très inhabituelles pour un suicide».
La mort en détention à New York de Jeffrey Epstein, le 10 août, avait brutalement mis fin de facto aux poursuites le visant pour avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures, privant les victimes présumées d’un procès qui s’annonçait retentissant.
À l’issue d’un examen «méticuleux», selon ses termes, la responsable de l’institut médico-légal de New York, Barbara Sampson, avait conclu que le financier de 66 ans s’était suicidé par pendaison.
Les avocats de Jeffrey Epstein avaient immédiatement mis en doute ces conclusions et annoncé le lancement d’une enquête «indépendante et complète» sur les causes de ce décès.
Pour Michael Baden, qui était présent lors de l’autopsie à la demande du frère de Jeffrey Epstein, les fractures sont typiques d’un homicide par «strangulation», a-t-il indiqué sur Fox News.
Âgé de 85 ans, l’expert a été le responsable de l’institut médico-légal de New York à la fin des années 70 et a pratiqué, au cours de sa carrière, plus de 20 000 autopsies, selon la biographie postée sur son site officiel.
«Nous restons sur notre position», a réagi Barbara Sampson. «L’examen initial était poussé et complet», a-t-elle ajouté, estimant qu’il n’existait «aucune raison pour que notre institut procède à un second examen».
Depuis la mort de Jeffrey Epstein, plusieurs observateurs ont mis en doute la thèse du suicide, sans pour autant apporter de preuve à l’appui de leurs hypothèses.
Gestionnaire de fortune devenu millionnaire lui-même, Epstein avait été inculpé début juillet de deux chefs d’accusation : exploitation sexuelle et association de malfaiteurs en vue d’exploitation sexuelle.
Il aurait organisé un vaste réseau de jeunes filles mineures qu’il faisait venir dans plusieurs de ses résidences pour abuser d’elles.
Il avait déjà été accusé et condamné en Floride, à 18 mois de prison en 2008, pour des faits similaires.
AFP
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