vendredi 3 mai 2013

Londres : le coq géant de Trafalgar, un coup des Français?

Le fier gallinacé défiant Nelson à Trafalgar Square. Shocking indeed!


Un coq bleu de 4,20 mètres de haut est au coeur d'un début d'incident diplomatique. Le projet d'installation en plein coeur de Londres, sur Trafalgar square, d'un coq géant de couleur bleu cobalt - créé par une plasticienne allemande, mais symbole selon ses critiques d'une France conquérante - n'est pas du goût de tout le monde au Royaume-Uni. L'audacieuse pièce d'art, qui n'est pas sans rappeler Footix, la mascotte de la Coupe du monde 1998, serait installée dans un lieu de mémoire de la victoire de l'Empire britannique sur Napoléon. Le conseil municipal de Westminster doit entériner sous peu l'érection de la sculpture en fibres de verre , sortie de l'imagination de Katharina Fritsch, qui a exposé dans les plus grands musées d'art moderne du monde. Son gallinacé a été sélectionné pour orner à compter du 20 juillet «le 4e piédestal» de l'esplanade touristique londonienne. Ce 4e socle, conçu pour recevoir une statue équestre, est resté vide pendant 150 ans. Depuis 1998, il accueille à tour de rôle l'oeuvre d'artistes contemporains, le plus souvent controversés. La création de Katharina Fritsch a les faveurs de la municipalité, qui a paru balayer les critiques en mettant en avant «l'intérêt du public».

Un symbole du chauvinisme ou une oeuvre d'art ?

Au nombre des opposants figure la Thorney Island Society, association de défense du patrimoine, reconnue d'intérêt public. Dans une lettre aux élus municipaux, elle a jugé le projet «parfaitement inapproprié», réfutant l'argument de Mme Fritsch selon lequel «le coq est un symbole du renouveau, du réveil et de la force». L'association y voit surtout un symbole du chauvinisme gaulois, d'autant plus malvenu que Trafalgar square est avant tout célèbre pour sa statue de l'amiral Nelson, juchée sur une colonne. Le héros national est universellement connu pour sa victoire sur la flotte napoléonienne à la bataille de Trafalgar, le 21 octobre 1805. La presse britannique est divisée sur le sujet, la chroniqueuse Culture du Guardian, Charlotte Higgins, défend cet oiseau «gros, bleu, drôle, bizarre et surréaliste» qui «va remonter le moral des Londoniens». Le London Evening Standard cite un membre du conseil municipal de Westminster dubitatif : « Je me demande comment Nelson aurait réagi à son retour de la bataille en voyant cet emblème français fièrement planté dans le centre de Londres» [NDLR : Faudrait déjà qu'il en soit revenu vivant!]. Enfin, la BBC explique que la place Leicester Square ou St James's Park seraient plus appropriés. (...)

Lire la suite sur : Le Parisien.fr

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