mardi 1 mars 2011

Tom Engelhardt : Le déclin à l’américaine dans un monde nouveau



Il faut lire l'article de l'excellent Tom Engelhardt dont voici la conclusion :

Nous ne sommes pas les Bons

Imaginez ceci : pour la première fois dans l’histoire, un mouvement d’Arabes inspire les américains du Wisconsin et peut-être d’ailleurs. En ce moment même, il y a quelque chose de nouveau sous le soleil et ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Attention, respirez un bon coup avant de lire ce qui suit : nous ne sommes même pas les Bons de cette histoire. Les Bons étaient ceux qui réclamaient la liberté et la démocratie dans les rues du Moyen orient, tandis que les Etats-Unis se livraient eux à des numéros indécents de "déséquilibristes" en faveur de ces voyous que nous avons soutenus pendant si longtemps au Moyen orient.

L’histoire change avec une telle ampleur que tous les événements majeurs des dernières années du siècle américain – la Guerre du Vietnam, la fin de la Guerre Froide, et même les attentats du 11/9 – risquent de se voir éclipsés par les événements en cours. Pourtant, à l’intérieur de la chambre acoustique de Washington, les esprits réagissent au ralenti. Pendant ce temps, notre pays malheureux, désorienté et dérangé, avec ses infrastructures vieillissantes qui tombent en ruines, représente de moins en moins un modèle pour quiconque dans le monde (mais ça, vous ne le sauriez que de l’extérieur).

Insensible aux événements, Washington a clairement l’intention de poursuivre ses guerres et fortifier ses bases militaires permanentes, provoquant des rejets et des déstabilisations encore plus forts et encore plus nombreux, jusqu’à ce qu’il se consume de l’intérieur. C’est cela la définition du déclin à l’américaine dans un monde nouveau et imprévu. Oui, les crocs sont peut-être plantés dans la jugulaire mais n’en déplaise au général Petraeus, il reste encore à savoir quels crocs et dans quelle jugulaire.

Tandis que le soleil se lève sur le monde Arabe, l’obscurité tombe sur l’Amérique. Dans la pénombre, les Etats-Unis continuent de jouer les cartes qu’ils se sont distribuées eux-mêmes, parfois en trichant, alors même que les autres joueurs sont en train de quitter la table de jeu. Pendant ce temps, on entend au loin les hurlements. L’heure du festin a sonné et l’odeur du sang plane dans l’air. Alors, gare !

Tom Engelhardt

Lire l'article en intégralité sur : Le Grand Soir

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire